Une recherche du parc Arthur-Lessard sur Google nous mène au 79, boulevard Sainte-Rose, près de la gare. Même la Ville de Laval recense le parc sur son site Internet à la même adresse. Cependant, le parc Arthur-Lessard n’est rien d’autre qu’un projet qui n’aboutit pas depuis plusieurs années.

Richard Brady a aménagé sur la rue Avila-Desroches en 2010. À cette époque, le développement résidentiel était bien avancé. Le promoteur Beauchamp-Ouellet lui faisait miroiter qu’il y aurait un parc à cet endroit, ce qui signifiait que M. Brady n’aurait aucun voisin à l’arrière de sa résidence. Il a même payé 20 $ de plus par pied carré pour cette quiétude.

Quatre ans plus tard, le terrain qui devait accueillir le parc Arthur-Lessard est un grand champ qui semble avoir été abandonné. Voisin d’un dépôt à neige, la végétation atteint la hauteur de la taille et, aux dires de M. Brady, le nivellement hétérogène cause des problèmes majeurs pour les résidents du voisinage.

«Chaque printemps, c’est le même problème. L’eau coule sur les terrains, qui se retrouvent ainsi submergés. Il y a une façon de creuser une tranchée pour éloigner l’eau, mais ils n’ont pas calculé leur affaire comme du monde», reproche-t-il à la Ville de Laval.

Alors qu’il questionne la Ville presque annuellement au sujet du terrain vacant, M. Brady avoue être mélangé sur la réelle raison des retards dans le début des travaux.

«Au début, on me disait que la zone comptait comme un milieu humide, et que pour avoir l’autorisation du ministère de l’Environnement, une surface protégée devait être reproduite ailleurs, explique le résident de Sainte-Rose. Puis, la nouvelle élue municipale [Virginie Dufour] m’a expliqué que le ralentissement était dû à la contamination du terrain. J’aimerais bien avoir des réponses claires, surtout s’il y a contamination, car il y a des chances que le mien le soit également.» 

Selon lui, il est difficile d’avoir des réponses à ses interrogations.

«Entre l’environnement, l’ingénierie, l’urbanisme et les travaux publics, il est difficile d’obtenir l’heure juste dans le dossier du futur parc Arthur-Lessard.»

Été comme hiver

Aux dires de M. Brady, les ennuis surviennent autant l’été que l’hiver.

L’été dernier, sa femme et lui s’étaient plaints de la présence d’herbe à poux de grande taille dans le champ. La Ville est venue faucher la superficie du terrain.

«On nous a dit que le terrain serait ajouté à la liste des terrains devant être fauchés trois fois par année en juin, juillet et août. Il n’y a rien qui se passe», a confié Richard Brady au représentant de <I>L’Écho de Laval<I> qui l’a accompagné dans le champ pour constater l’état des lieux au début du mois de juillet.

L’hiver, l’eau s’accumule sur la rue Avila-Desroches, et même sur des entrées de garage de résidents.

«L’entrée de mon voisin est inutilisable l’hiver, car la glace épaisse s’accumule. La Ville vient briser la glace avec de la machinerie pour tenter de résoudre le problème», explique Richard Brady.

La rue devant son terrain témoigne de l’impact de la machinerie lourde sur l’asphalte, pourtant toute récente, datant de 2010, selon M. Brady.

Est-ce la fonte de la neige du dépôt qui crée une bonne partie du problème?

«La Ville dit que non, car une membrane protégerait les terrains avoisinants. J’ai des doutes», répond-il. 

Au printemps, l’eau stagnante forme des marais qui attirent canards et huards, et même des chevreuils. Les quenouilles qui poussent témoignent de la présence de ces étangs, même en juillet.

Richard Brady, qui n’a pas encore tenté de mobiliser tous les citoyens du secteur, dont plusieurs avaient muni leur clôture d’une porte pour accéder au futur parc, reproche à la Ville sa mauvaise gestion.

«Les travaux sur le terrain n’ont pas été effectués avec soin et l’entretien du parc est mal géré. On aimerait avoir un échéancier, mais on n’est pas plus avancés en 2014 qu’en 2010, conclut-il. J’aimerais autant mieux avoir des voisins derrière qu’avoir ça.»

Toujours dans les plans

La Ville affirme avoir toujours dans ses plans d’ériger le parc Arthur-Lessard.

Le projet de parc, qui doit comprendre deux terrains de soccer et des modules de jeux, entre autres, est d’ailleurs intégré dans le plan de développement du secteur, selon Annie Thibodeau, porte-parole de la Ville de Laval.

«Le prolongement du boulevard de la Renaissance influencera la forme finale du parc», explique-t-elle.

Le boulevard de la Renaissance se termine présentement dans un cul-de-sac au terrain vacant, et il est dans les plans de le prolonger jusqu’au boulevard Sainte-Rose.

La porte-parole affirme qu’il est difficile de préciser une date lorsqu’interrogée à savoir à quel moment le début de la construction du parc pourrait avoir lieu.

«L’implantation du parc doit tenir compte de plusieurs éléments, dont les voies d’accès et le plan d’aménagement du secteur», explique-t-elle.

Le projet d’agrandissement du stationnement de la gare Sainte-Rose, avancé lors des dernières élections provinciales et municipales au printemps et à l’automne dernier ne compromettrait aucunement l’établissement du parc. Le parc est prévu dans le concept du Plan particulier d’urbanisme de la gare, selon Annie Thibodeau.

Quant à l’entretien du terrain vacant, des employés de la Ville devaient faire une vaporisation contre l’herbe à poux dans la semaine du 21 juillet.