Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Projet A19: Mémoire de la Ville de Laval présentée au BAPE

durée 12h04
21 octobre 2014
ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante

La Ville de Laval a présenté, lundi soir, son Mémoire concernant le projet de conclusion de l’autoroute 19. Voici l’intégralité de la présentation faite par le vice-président du comité exécutif de la Ville de Laval et conseiller municipal, David De Cotis.

D’abord merci, Madame la Présidente, de nous permettre de présenter sommairement le Mémoire que nous avons préparé dans le cadre de cet exercice démocratique.

Je parle évidemment au nom de la Ville de Laval qui sera le principal témoin de ce parachèvement tant attendu de l’autoroute 19 et de ses voies réservées au transport collectif.

Je vais tenter de faire un rapide tour d’horizon des principaux sujets qui sont abordés dans notre Mémoire. Le premier chapitre propose d’entrée de jeu une réflexion plus large sur le dossier, en présentant des données que je rappellerai brièvement.

Ce sont des chiffres assez récents. Ils datent de 2012. Ils sont contenus dans la dernière mouture du Plan métropolitain d’aménagement et de développement de la Communauté métropolitaine de Montréal – le PMAD, comme on l’appelle.

Des chiffres révélateurs à deux points de vue :

• d’abord parce qu’ils nous obligent à revoir certaines perceptions tenues pour acquises et, deuxièmement,

• parce qu’ils nous forcent à prendre acte de l’importance d’une grande région où vit la moitié de la population du Québec.

Revenons sur les perceptions.

L’étalement urbain

Pendant longtemps, de nombreuses personnes se sont inquiétées, avec raison d’ailleurs, de l’étalement urbain dans les villes voisines de l’île de Montréal. Or, les prévisions du PMAD ne corroborent pas cette tendance.

De fait, c’est Montréal qui connaîtra la plus forte augmentation de sa population en chiffres absolus dans les années qui viennent. Ainsi, le PMAD prévoit que, d’ici 2031, la grande région métropolitaine accueillera 530 000 nouveaux ménages, ce qui portera sa population à 4,3 millions d’habitants.

En nombre absolu, c’est l’île de Montréal qui recevra le plus grand nombre de résidents, avec l’arrivée de 123 000 nouveaux ménages, ce qui représente près de 25 % de l’augmentation de la population.

La région de la moitié du Québec

L’autre considération qui relève de la vue d’ensemble, c’est que la grande région métropolitaine de Montréal abrite la moitié de la population du Québec. Les impératifs de mobilité d’un aussi large bassin de population, 4,3 millions de personnes, nécessitent une variété d’infrastructures de transport efficace incluant :

• des autoroutes,

• des routes secondaires,

• des boulevards,

• des rues,

• des ruelles,

• des voies réservées,

• des voies de transport actif,

• des circuits de transport collectif,

…bref, toutes des infrastructures indispensables à la pleine mobilité des biens et des personnes d’une grande agglomération de plus de 4 millions d’habitants.

Laval ville autonome

La troisième observation que nous proposons, toujours dans cette vue d’ensemble, Madame la Présidente, c’est que Laval est de moins en moins la ville-dortoir qui déverse ses résidents sur Montréal tous les matins. Les enquêtes origine-destination confirment la progression constante des déplacements internes pour des motifs de travail et d’études dans le territoire lavallois.

L’île Jésus constitue le troisième pôle d’emplois de la Communauté métropolitaine de Montréal. Il y a aujourd’hui près de 140 000 personnes qui travaillent à Laval. Elles le font dans 10 000 entreprises réparties dans 12 parcs industriels.

Et je ne compte pas les dizaines de milliers de personnes qui étudient à Laval ou qui oeuvrent dans des organismes d’économie sociale. Il n’est donc pas étonnant d’apprendre que 62 % des déplacements matinaux en direction sud sur la route 335, entre l’autoroute 640 et l’autoroute 440, s’arrêtent à Laval.

Quant aux 38 % qui poursuivent leur trajet, ils se répartissent sur l’ensemble des ponts pour accéder à Montréal. Aux yeux de la Ville, Madame la Présidente, le projet de parachèvement de l’autoroute 19 se situe donc dans la dynamique d’une grande région métropolitaine.

Une région qui doit offrir des infrastructures de transport alliant, d’une part, les impératifs de circulation automobile et d’échanges commerciaux – il ne faut jamais oublier les camions, et d’autre part, les objectifs de mobilité durable grâce à une offre efficace de transport en commun.

Dans ce contexte, il n’est donc pas surprenant que le PMAD, entré en vigueur en 2012, préconise le parachèvement de l’autoroute 19. Pour Laval, ce parachèvement n’est pas le projet d’une nouvelle autoroute sortie de nulle part.

C’est plutôt une solution qui vient compléter un ouvrage. Qui mène à bon terme une intention qui existe depuis plus de 40 ans : celle de relier deux parties d’un territoire jusqu’à aujourd’hui mal desservies en matière de déplacement des biens et des personnes.

Enfin, et nous insistons sur ce point, le projet introduit une infrastructure efficace pour privilégier le transport collectif à court terme et à long terme en corrigeant une lacune importante. Présentement, l’absence d’une offre performante en transport collectif dans ce couloir explique le faible achalandage observé.

Le projet changera la donne et nous en sommes heureux. Voilà très sommairement, l’objet du premier chapitre de notre Mémoire.

Chapitre deux

Le chapitre deux rappelle les grandes lignes du projet. Je ne m’attarderai pas à vous les redire, Madame la Présidente, vous les connaissez autant que moi.

Chapitre trois

Le chapitre trois identifie quatre raisons qui incitent la Ville de Laval à accueillir favorablement le projet :

1. premièrement, la résolution de la congestion récurrente de la circulation automobile sur la route 335 et sur les routes adjacentes dans ce grand couloir du territoire ;

2. deuxièmement, l’essor prévisible du transport collectif une fois que le projet sera terminé, dans la mesure où l’accès au métro Cartier sera facilité par des voies réservées et d’autres mesures préférentielles ;

3. troisièmement, la protection de l’intégrité et de la superficie de la zone agricole;

4. la possibilité pour les véhicules récréatifs, comme les vélos et les motoneiges, de circuler dans le tout corridor et de traverser la rivière des Mille Îles, ce qui maintiendra le lien avec la Route verte et avec le sentier interrégional de véhicules hors route.

Permettez-moi, Madame la Présidente, de commenter brièvement ces quatre arguments.

La congestion routière

Concernant la congestion routière, je rappellerai seulement que près de 60 000 automobilistes se risquent chaque jour à faire la traversée, et ce n’est pas une traversée du désert. C’est souvent un véritable enfer !

Cette situation engendre :

• des accrocs à la sécurité routière ;

• des retards importants pour des milliers de personnes qui se rendent au travail le matin ou qui reviennent chez eux le soir ;

• un risque permanent d’efficacité pour les véhicules d’urgence qui doivent se déplacer sur ces voies ;

• une pollution de l’air plus marquée lors de bouchons que lorsque la circulation est fluide ;

• sans oublier une nuisance insistante à la qualité de vie de nombreux citoyens du secteur Vimont-Auteuil.

Le transport collectif

Un mot maintenant sur le transport collectif. Il n’y a pas de voie réservée dans la configuration actuelle, de sorte que les autobus demeurent « pognés » - excusez  l’expression, Madame la Présidente, sur cette portion du trajet.

Les usagers n’obtiennent aucun gain d’efficacité par rapport aux automobilistes. Les services demeurent donc peu utilisés. Une fois le projet réalisé, avec une voie réservée aux autobus et un parc de stationnement incitatif, on peut présumer que cette amélioration incitera de nombreuses personnes à troquer l’automobile pour l’autobus.

Dans cet esprit, nous sommes d’avis que le projet de voie réservée devrait compléter le projet de voie réservée sur le boulevard des Laurentides, ce qui permettrait aux autobus d’accéder rapidement au métro Cartier.

Nous demandons donc au promoteur de prévoir l’aménagement de voies réservées et de mesures préférentielles sur le boulevard des Laurentides jusqu’au métro Cartier, de façon que l’œuvre soit achevée convenablement.

Je rappelle, en terminant ce volet, que l’amélioration du transport en commun, une fois le projet achevé, aura aussi un effet positif avec une réduction des émissions de divers polluants atmosphériques responsables de la qualité de l’air et la présence de gaz à effet de serre – les GES, comme on les appelle.

Nous soulignons d’ailleurs, dans notre Mémoire, que la Ville de Laval est très sensible à la qualité de l’air dans son territoire. Nous avons été la première ville au Québec à contribuer directement au financement d’une chaire de recherche en cardiologie environnementale, dirigée par un Lavallois, le Dr François Reeves, cardiologue à la Cité de la Santé de Laval et auteur du livre Planète Cœur.

La zone agricole

La troisième raison qui nous incite à appuyer le projet est l’engagement du promoteur à conserver la superficie de la zone agricole.

La Ville de Laval profite d’ailleurs de ce Mémoire pour réitérer ses engagements de favoriser les cultures maraîchères et les activités agricoles sur les deux côtés du corridor désigné.

L’agriculture demeure un ingrédient essentiel de l’identité lavalloise. La Ville entend maintenir la zone agricole permanente de part et d’autre de l’emprise de l’autoroute, comme prévu dans son schéma d’aménagement révisé et conformément au PMAD de la CMM.

Les projets du promoteur respectent actuellement cette intention.

La Ville tient donc pour acquis qu’au terme de l’ouvrage, la superficie de la zone agricole sera préservée. Il est même souhaitable que certains terrains actuellement situés dans l’emprise publique puissent être retournés aux agriculteurs.

Cette intention fait suite au souhait de la Ville que le ministère considère sérieusement la géométrie des échangeurs, afin d’en réduire l’ampleur et de les harmoniser avec les intersections.

Si les échangeurs sont moins volumineux, ils occuperont moins d’espace. Les terrains ainsi épargnés pourront être remis aux agriculteurs, et la zone agricole sera consolidée.

Toujours selon cette même préoccupation de prévenir un trop grand morcellement des terres agricoles, la Ville souhaite réviser la configuration des voies d’accès à l’échangeur Saint-Saëns, du côté ouest, ainsi que le lien routier entre les échangeurs Dagenais et Robert-Bourassa.

Je précise, en terminant sur cette question, que le projet n’exige pas d'élargissement de l'emprise actuelle, qui est publique et déjà cadastrée. La réalisation du projet ne requiert donc pas d'autorisation de la Commission de protection du territoire agricole du Québec.

Le schéma d'aménagement en vigueur à Laval ainsi que le PMAD prévoient le prolongement de l'autoroute Papineau et déterminent l'emplacement d'échangeurs au boulevard Dagenais et à la rue Saint-Saëns.

Le projet, qui ne nécessite aucune modification de zonage, sera donc inscrit dans le schéma d'aménagement révisé.

Le transport actif

Enfin, la quatrième raison qui nous incite à appuyer le projet, c’est que le promoteur entend faire une place de choix au transport actif avec la piste multifonctionnelle.

Le lien avec la Route verte et le sentier interrégional de véhicules hors route sera maintenu, tout comme la traversée de la rivière des Mille Îles, ce qui nous satisfait pleinement.

Cette piste servira aux piétons, aux cyclistes, aux motoneigistes et aux agriculteurs. La Ville a bon espoir que les Lavallois feront un partage harmonieux de tous ces usages.

Le chapitre quatre

Le chapitre quatre de notre Mémoire identifie des zones de préoccupation. Il y en a six. Je les énumère très rapidement.

Première préoccupation : la zone agricole. Je viens d’en parler, mais je rappelle que si le promoteur construit des échangeurs moins volumineux, ils occuperont moins d’espace. Les terrains ainsi épargnés pourront être remis aux agriculteurs, et la zone agricole sera consolidée.

Deuxième préoccupation – et non la moindre, la protection des milieux naturels. Je n’entrerai pas dans le détail concernant cette question. Elle fait déjà l’objet du plus grand nombre de recommandations dans notre Mémoire. Je préciserai seulement que tout au long des travaux, nous nous intéresserons de près aux cours d’eau et à tous les habitats naturels.

Nous sommes aussi conscients que le projet occasionnera certaines pertes de milieux naturels. C’est déjà prévu dans l’étude d’impact. Ces pertes feront l’objet de mesures de compensation.

Or, la Ville souhaite obtenir des compensations supérieures aux pertes écologiques encourues. Pour faire image, la Ville s’attend, par exemple, à ce que le ministère plante deux arbres chaque fois qu’il en coupera un.

Évidemment, ce n’est pas toujours aussi simple quand on parle de milieux naturels. La richesse d’un milieu naturel ne peut être compensée instantanément par la création d’un nouveau milieu d’une même superficie. Un écosystème prend des années à s’établir. Afin de ne pas accuser de pertes, les nouveaux milieux naturels que l’on crée doivent avoir une plus grande dimension.

Les solutions sont donc complexes. La Ville en est consciente. Elle fait cependant confiance aux experts dans le domaine, convaincue que tous les intervenants impliqués dans ce projet agiront au mieux de leur expertise. L’important, c’est de garder en tête ce concept de compensation supérieure.

Notre mémoire contient d’autres préoccupations que je vais simplement énumérer pour  épargner du temps. Il est notamment question du climat sonore, de l’impact visuel des échangeurs –c’est le corolaire de notre demande de diminuer l’emprise de ces échangeurs, ou encore de l’impact visuel de nuit une fois l’ouvrage complété.

Conclusion

Comme vous avez pu le constater, Madame la Présidente, le Mémoire de la Ville de Laval contient 21 recommandations à l’intention du promoteur, le ministère des Transports du Québec. Ces 21 recommandations se regroupent autour de trois grandes intentions :

1. premièrement, nous souhaitons maintenir les surfaces en culture dans la zone agricole : cette intention comporte trois recommandations;

2. deuxièmement, nous souhaitons voir se réaliser une offre intégrée de transport collectif et actif dans ce couloir qui relie la Rive-Nord, Laval et Montréal : cet objectif contient quatre recommandations;

3. et enfin, nous souhaitons maintenir une approche écoresponsable dans la production des plans et devis finaux et durant la durée des travaux; nous avons 13 recommandations dans ce sens.

Notre dernière recommandation invite le promoteur à considérer la Ville de Laval comme un collaborateur de premier plan dans ce dossier.

Le Mémoire que nous avons déposé au BAPE le 16 octobre dernier a été entériné par le comité exécutif de la Ville de Laval.

Je vais terminer, Madame la Présidente, en vous lisant la déclaration qui figure à la dernière page de notre Mémoire, et qui se lit comme suit :

«Compte tenu des commentaires et des recommandations qui précèdent, la Ville de Laval accueille favorablement le projet de parachèvement de l’autoroute 19 avec voies réservées au transport collectif.

La Ville considère que le projet respecte la qualité de vie des résidents, l’intégrité du territoire agricole, la protection des milieux naturels, la qualité de l’air, le climat sonore et l’intégration tant au milieu urbain que rural. Il répond également aux besoins d’améliorer le transport collectif et de favoriser les modes de transport actif et récréatif.

La Ville de Laval souhaite que la réalisation du parachèvement de l’autoroute 19 précède les travaux majeurs de réfection prévus sur le pont Gédéon-Ouimet de l’autoroute 15. Une telle séquence de travaux réduirait les impacts sur la circulation lors des travaux sur l’autoroute 15.

La Ville de Laval offre son entière collaboration à la réalisation du projet ».

commentairesCommentaires

0

Pour partager votre opinion vous devez être connecté.

RECOMMANDÉS POUR VOUS


Héma-Québec sera bientôt le seul distributeur de tissus humains en province

En plus d'avoir le monopole des produits sanguins en province, Héma-Québec sera bientôt l'unique responsable de la distribution de tissus humains pour tous les hôpitaux du Québec. Il ajoutera cette corde à son arc dès décembre 2024.  Ce mandat a été accordé par le ministère de la Santé et des Services sociaux. Les hôpitaux ont déjà été avisés ...

durée Hier 18h00

Airbnb: la ministre Caroline Proulx satisfaite de sa nouvelle loi

Le taux de conformité des annonces Airbnb est passé de 58 % à 90 % depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle loi pour lutter contre l’hébergement touristique illégal en septembre dernier, selon le ministère du Tourisme.  «Ce qui est intéressant, c'est qu'il y a beaucoup d'amendes et beaucoup d'inspections», a indiqué la ministre Caroline Proulx ...

durée Hier 15h00

Le CIQ recommande au ministère de ne pas devancer la vaccination contre la rougeole

Une éclosion de rougeole frappe actuellement le Québec et les bébés de moins d'un an sont parmi les plus vulnérables comme ils ne sont pas vaccinés. Le Comité sur l'immunisation du Québec (CIQ) conseille toutefois au ministère de la Santé de ne pas devancer l'âge de la vaccination puisque cela risque de compromettre l'immunité collective.  Il y a ...