Les Lavallois connaissent peu les règles d’urbanisme et du développement immobilier, selon un sondage
Une enquête menée par le mouvement citoyen Pas de tours dans ma cour (PDTDMC) révèle que plus de huit Lavallois sur dix n’ont aucune connaissance ou de mauvaises sur les processus en vigueur entourant l’urbanisme et le développement immobilier à la Ville de Laval.
L’étude, réalisée via un sondage en ligne du 3 mars au 31 mars 2015, a été effectuée auprès de 437 répondants demeurant dans une vaste majorité à Laval. Environ 65 % des personnes qui se sont prêtées à l’exercice résident dans Pont-Viau.
Conclusions
Les résultats obtenus au sondage sont éloquents:
- 83 % des répondants n’ont aucune ou qu’une mauvaise connaissance des règlements et des processus en vigueur à la Ville de Laval concernant l’urbanisme et le développement immobilier;
- 84% affirment ne pas être consultés lorsque des projets majeurs sont prévus dans leur quartier. Pratiquement tous les répondants expriment le besoin d’être consultés sur les projets susceptibles d’affecter leur environnement immédiat;
- 75% des répondants ne sont pas informés que le zonage actuel en vigueur sur le boul. Lévesque E. permet aux promoteurs de construire des projets sans limites de hauteur. La majorité des répondants aimeraient que cet aspect de la règlementation soit changé ou tout au moins qu’il y ait un moratoire limitant la hauteur des projets dans le PPU Cartier;
- 70% des répondants ne sont pas informés qu’en vertu de la règlementation actuelle, la Ville peut autoriser la construction de projets sans avoir consulté les citoyens;
- Près de 60% des répondants affirment être en désaccord à l’effet que la vision de l'urbanisme et du développement immobilier à Laval est claire, bien documentée et facilement accessible;
- 74% des répondants endossent ce que le mouvement PDTMC préconise, soit un moratoire du PPU (à défaut de changement court terme) à l’effet de limiter à 4 étages, la hauteur des projets immobiliers situés sur les rues longeant le bord de l'eau et sur les terrains adjacents, et à 6 étages les projets situés sur les boulevards urbains.
Espoirs
Les attentes des citoyens sont nombreuses. L’enquête a permis d’en cibler quelques-unes :
- 64% des répondants sont d’avis que les constructions ne devraient pas avoir plus de quatre étages dans les quartiers résidentiels afin d’en assurer l’homogénéité;
- 24% des répondants estiment que la hauteur des édifices peut aller jusqu’à 8 étages, mais le tout doit quand même être harmonisé et localisé à plus de 300 mètres du rivage;
- La protection des berges, la cohérence avec le type d’habitation du quartier et la mesure d’impact des projets sur la circulation locale constituent des critères de développement que la Ville devrait considérer dans le développement immobilier de condos;
- Une présentation complète des projets avec la valeur ajoutée s’y rattachant, les études d’impact sur la circulation et sur l’environnement devraient être déposées par les promoteurs lors de leur demande de permis à la Ville. Les résultats de tous ces travaux devraient également être rendus publics et accessibles pour les citoyens désirant mieux être informés des projets qui les concernent.
L’exercice mené par le regroupement PDTDMC a également mesuré le degré d’acceptabilité des citoyens envers deux projets immobiliers situés sur les abords de la rivière des Prairies.
Selon 90 % des répondants, le projet L’Envol n’aurait pas dû voir le jour dans sa forme actuelle qui devrait comprendre 18 étages. Point positif, 58% des répondants se sont dit d’accord avec ce projet s’il était ramené à une hauteur limite de quatre étages.
Le projet O’Cartier fait aussi face à des réticences. Seulement 10% des personnes qui ont répondu à l’enquête l’appuient et 29% sont contre. La grande majorité des répondants estiment que la hauteur est démesurée. Le projet soulève aussi des problématiques d’accès aux rives et de circulation. Point positif, 50% des répondants seraient en accord avec le projet si la hauteur était ramenée à une dimension plus humaine et intégrée à l’environnement.
Quant au site qui devait accueillir le projet Le Commodore, les participants au sondage aimeraient, dans une majorité, qu’il y ait prolongement de la berge des Écores afin d’y créer un parc multifonctionnel.
L’organisme a profité de l’étude pour valider sa mission et sa raison d’être auprès des répondants. Ceux-ci ont été unanimes sur le rôle que joue PDTDMC.
Le mouvement, rappelons-le, est né d’une mobilisation citoyenne à l’été 2013, porté par des centaines de résidents des quartiers Duvernay et Pont-Viau. Ce regroupement réclamait la suspension des projets de condominiums touchant les berges et le boulevard Lévesque à l’est du boulevard des Laurentides, plus précisément les tours Le Commodore et L’Envol.
Les résultats complets de l'enquête peuvent être consultés ici
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