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Les étrangers rôdent autour des entreprises de Tony Accurso

durée 09h32
14 novembre 2012
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Par Michel Munger/Agence QMI
LAVAL - 

Les acheteurs étrangers tournent autour des entreprises de Tony Accurso et ils ont amorcé les vérifications sur leurs cibles, a appris la chaîne Argent.

 

Selon une source proche du dossier, la Banque Nationale a mis à leur disposition une pièce où se trouvent les dossiers à consulter, pour se familiariser avec les chiffres avant une acquisition.

La Banque Nationale n’a pas réfuté l'affirmation. «Nous n'avons aucun commentaire à formuler», a dit Claude Breton, directeur des communications.

Les acheteurs pressentis font souvent partie de multinationales pour lesquelles les actifs de Simard-Beaudry (travaux routiers) et Louisbourg (construction) seraient complémentaires au Québec.

Trois Européennes

Trois compagnies européennes sont sur les rangs, indique notre source.

La première est DJL, spécialiste des travaux routiers et des aqueducs, qui est présente en région. Elle compte au moins 750 employés et appartient à la compagnie française Vinci. Ses réalisations comprennent une nouvelle surface pour le pont Jacques-Cartier et la réhabilitation d'une piste à l'aéroport Trudeau, à Montréal.

«Nous ne commentons pas les rumeurs», a indiqué Maxence Naouri, responsable des communications pour Vinci en France.

Toujours chez les cousins, le géant des travaux routiers Colas (15 milliards $ de chiffre d'affaires) est un autre acquéreur. Sa filiale québécoise Sintra compte 1800 employés. Elle a été impliquée dans des travaux sur les autoroutes 25, 30 et 40. Les représentants de Colas n'ont pas fourni de réponses à nos aux questions.

En Suisse, le groupe Holcim a aussi signalé son intérêt. Sa filiale Holcim Canada fabrique du ciment et du béton, employant 3000 personnes et générant un chiffre d'affaires de 1,3 milliard $. Une acquisition remarquée a été celle de Ciment St-Laurent en 2009.

Deux Américaines

Les Américains lorgnent aussi les entreprises d'Accurso. La compagnie Kiewit, d’Omaha, est sur les rangs. Avec un chiffre d'affaires de 10 milliards $, elle se spécialise dans le transport, l'énergie et les infrastructures.

L'entreprise, qui affirme employer «10 400 travailleurs de base et 15 600 ouvriers qualifiés» a été impliquée dans les travaux de la Baie-James. Elle détient la filiale Ganotec (énergie, mines, pâtes et papiers) à Trois-Rivières. Elle ne nous a pas rappelés.

Enfin, le groupe Walsh, à Atlanta, est un autre prédateur possible. Ses activités en construction, transport et traitement des eaux génèrent 3 milliards $ de revenus grâce à 5000 ingénieurs. Sa filiale canadienne a reçu un contrat de 165 millions $ afin de bâtir une station de métro à Toronto.

Walsh n'a pas répondu aux questions.

Peu d'intérêt au Québec

Malgré les rumeurs, les Québécois ne semblent pas avoir d'appétit pour Simard-Beaudry ou Louisbourg.

SNC-Lavalin, qui était à un cheveu d'acheter Simard-Beaudry en 2011, a changé son fusil d'épaule. «Nous ne sommes pas intéressés», a dit Leslie Quinton, directrice des communications.

À la mi-octobre, Pomerleau a fait savoir par la voix de son patron Pierre Pomerleau qu'elle n'était pas en mode acquisition après avoir mis la main sur Neilson. Elle n'a pas répondu aux appels.

Refus de la Caisse

Chose surprenante, la Caisse de dépôt et placement du Québec exclut d'avance de participer à toute transaction. «Nous ne ferions pas d'acquisition directe ou de financement», a indiqué Maxime Chagnon, directeur des relations médias.

Pourtant, le grand patron de la Caisse, Michael Sabia, a déjà indiqué son intention de miser davantage sur les infrastructures.

Le Fonds de solidarité FTQ, qui a financé avec 114 milliards $ la croissance des entreprises d'Accurso, a dit ne pas avoir été sollicité.

«Malheureusement, a souligné le porte-parole Patrick McQuilken, le fonds ne peut pas se prononcer sur un dossier hypothétique. Nous n'avons pas de dossier à l'étude.»

Un risque de perdre des entreprises attrayantes

La prise de contrôle étrangère de Simard-Beaudry et de Louisbourg ferait en sorte que le Québec perdrait des entreprises de premier choix qui ont obtenu 1 milliard $ de contrats publics depuis 1990. Toutefois, des experts avancent que la situation ne serait pas catastrophique.

La perte d'un siège social est une inquiétude compréhensible, estime Louis Hébert, professeur titulaire au Service de l'enseignement du management à HEC Montréal.

«Ces entreprises sont réputées à titre de constructeurs et d'entrepreneurs, a souligné M. Hébert. Elles emploient des milliers de personnes.»

Ce dernier a ajouté que les profits s'en iraient ailleurs. «L'étranger qui s'établit ici est aussi une mauvaise nouvelle pour les concurrents locaux, a-t-il poursuivi. Ça peut limiter leur capacité de se développer et les forcer à aller ailleurs qu'au Québec pour prendre de l'expansion.»

Le professeur a toutefois expliqué que le Québec dans l'ensemble pourrait être gagnant, parce qu'il manque de grands acteurs pour ses mégaprojets à l'heure actuelle.

«L'arrivée d'étrangers diversifie l'industrie, a mentionné Louis Hébert. Ce n'est pas nécessairement une mauvaise chose parce que ça ajoute de la concurrence et change la dynamique. Ça facilite l'arrivée de nouvelles compétences et accélère parfois la modernisation.»

Si les décisions et les profits des entreprises Accurso partaient ailleurs, l'économie serait moins pénalisée que dans d'autres secteurs, croit Jean Laporte, président du cabinet de consultants d'affaires VisionsActions.

«La construction, c'est du volume, des bras et des machines, a-t-il fait savoir. Ça demeure local. La gestion sera faite à partir d'ailleurs, mais les emplois seront encore ici. On ne peut pas les transférer en Inde, comme pour un centre d'appels. Le travail ne se fait pas par Internet non plus.»

«Regardons Rio Tinto Alcan, dont nous avons perdu le contrôle, a-t-il ajouté. Elle emploie des syndiqués et sous-traitants ici. Des cols blancs seraient plus faciles à déplacer ou à mettre au chômage.»

M. Laporte a ajouté que la marge de profit est d'environ de 5 à 10 % dans cette industrie, ce qui est inférieur à d'autres secteurs. Une forte proportion des dépenses se fait donc dans la province, peu importe le propriétaire.

 

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