Rencontre avec François Rioux, poète lavallois
Tu m'aimes beaucoup comme un ami / et c'est tout - s'il vous plaît deux autres pintes / ta voix dans les verres qui tintent / sonne comme du François Hardy.
François Rioux est professeur de français.
C'est dans son petit bureau du Collège Montmorency, entouré d'ouvrages de la littérature classique et entrecoupé toutes les cinq minutes par des élèves, qu'il me reçoit pour parler de son dernier recueil de poésie Poissons volants.
En janvier dernier, Rioux a appris qu'il était finaliste du Prix des libraires 2015 pour ce second recueil. Depuis, il a vu son nom apparaître dans les colonnes du Devoir ou du magazine l'Estuaire. Une reconnaissance qu'il ne refuse pas et qui donne à son livre une certaine visibilité.
Poésie
À la question «pourquoi écrire de la poésie?», il répond sans hésiter «parce que je n'ai pas le choix».
Rioux écrit sans cesse. Quand son premier recueil (Soleils suspendus, 2010) a été publié, il avait déjà commencé le second et maintenant que le second est sorti, il travaille au troisième.
«Il faut que ça sorte», dit-il, ajoutant que l'écriture permet de mettre de la distance, de mieux voir et peut être de mieux comprendre.
Il affirme que dans la poésie, il y a quelque chose d'honnête, des émotions.
«On peut changer un lieu ou un nom, mais quand on parle du sentiment on évite l'autocensure», précise-t-il.
Lui-même ne semble pas trop inquiet de se livrer dans ses vers. «On a tous de la joie et du chagrin», dit-il.
Poissons
Il explique que le thème de son recueil est le bruit, intérieur ou extérieur. Il dit qu'il essaie de comprendre le monde en dehors, mais aussi en dedans, «comme quand on a une chanson dans la tête».
Et, entre ces bruits, il y a la présence récurrente du poisson tout au long du livre qui devient, à la fin, le poisson volant du titre.
«C'est une métaphore de la joie, de temps en temps on sort la tête de l'eau et on est heureux un moment», explique-t-il.
Renouveau
Rioux parle du renouveau du genre : le Festival International de la Poésie de Trois-Rivière et son off, les blogues et fanzines qui se multiplient, mais aussi des spectacles faits à partir de poèmes.
Il pense que la diffusion de la poésie prend de l'ampleur et il ajoute qu'ainsi peut-être la poésie fera moins peur.
«Finalement, ce n'est pas plate la poésie», conclut Rioux, avec ironie.
Le Prix des libraires sera attribué le 25 mai prochain.
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