Elle est aujourd'hui âgée de 35 ans, elle a récolté quatre médailles olympiques, mais elle veut plus, cette femme c'est la hockeyeuse Caroline Ouellette. Celle-ci veut maintenant amener le hockey féminin à un autre niveau.

La numéro 13 des Stars de Montréal savoure encore le plaisir d'être sur la patinoire et de pouvoir jouer à un haut niveau. Elle avoue toutefois qu'elle voudrait voir l'équipe dans une meilleure position. « On a eu beaucoup de changement dans l'équipe et nous n'avons pas eu le début de saison espérée, mais présentement ça se replace comme le démontre notre dernière victoire, un gain convaincant de 4-0 contre Toronto », commente Ouellette. L'athlète a toujours été humble, ce qui fait d'elle, un exemple aux vues de la société. Lorsqu'elle parle de ses statistiques personnelles, la femme de 35 ans n'échappe pas à sa réputation. « Je n'aime jamais parler seulement de moi. J'ai 6 points en 8 rencontres, je crois que je peux en donner plus offensivement. Je vais finir par débloquer, pour le moment, j'aide l'équipe en contribuant dans les petits détails de la partie », ajoute-t-elle.

Celle-ci participera au premier match des étoiles de la Ligue canadienne de hockey féminin (LCHF) à Toronto, le 13 décembre prochain. La rencontre sera d'ailleurs présentée à la télévision par le réseau Sportsnet. « C'est vraiment un bel honneur. J'avais joué un match hors-concours avec l'équipe canadienne contre les Américaines juste avant les Jeux olympiques et on avait fait salle comble. Je m'attends à la même chose pour cette rencontre. Selon moi, la présentation de cet événement est une victoire du hockey féminin », affirme Ouellette. Cette dernière se réjouit également du fait que ce même réseau présentera la finale de la Coupe Clarkson.

Celle qui a remporté quatre médailles olympiques participera samedi à un événement organisé par les Stars de Montréal où les gens pourront tenter de déjouer la gardienne de but Charline Labonté. « Les gens qui vont s'essayer devront être créatifs, parce que moi j'ai beaucoup de difficulté à la déjouer en fusillade », ajoute l'athlète avec un rire moqueur.

Ouellette a également créé un tournoi de hockey féminin qui se tiendra du 19 au 21 décembre au Centre Étienne-Desmarteaux de Montréal. Plus de 30 équipes sont inscrites dans différentes catégories. « Une grande majorité de ses filles jouent avec des garçons. Elles auront la chance d'évoluer entre filles pour une première fois et de rencontrer plusieurs Olympiennes, dont Marie-Philipe Poulin. Je crois que ça va leur donner une motivation, car elles vont voir qu'il y a des débouchées au niveau féminin », croit l'athlète.

Celle-ci est également fière de proposer le programme « RBC, essayer le hockey ». « C'est une session qui s'offre aux jeunes qui ont une à deux années d'expérience au hockey ou aux filles qui aimeraient tout simplement essayer ce sport. On a 30 équipements de disponibles qui sont fournies par Hockey Québec pour l'événement. Le plaisir sera de la partie », ajoute avec fierté Ouellette.

L'ambassadrice du hockey féminin trouve anormal que moins de 7000 filles pratiquent le hockey. « C'est trop peu, surtout dans une province où le hockey est une religion. Depuis dix ans, le nombre d'inscriptions est le même. Honnêtement ça me fâche, je crois qu'on doit leur démontrer que c'est un sport accessible et convaincre les parents de leur laisser pratiquer cette discipline. J'ose espérer que dans les 13 millions de Canadiens qui ont regardé la finale olympique l'an dernier, on a réussi à convaincre des milliers de jeunes filles », dit-elle. Elle apprécie toutefois la progression de nos athlètes. « On n’est pas les plus nombreuses au Canada, mais nos filles se développent bien comme le démontrent nos Québécoises qui se font une place sur l'équipe olympique. Hockey Québec fait un travail fabuleux avec l'élite, on a une excellente équipe provinciale », raconte la numéro 13.

Celle-ci a été approchée par un groupe de Toronto pour y déplacer son événement une fois par année. « Je veux garder le tournoi du hockey féminin annuellement à Montréal, mais je ne suis pas contre l'idée de faire d'autres événements ailleurs au Québec ou en Ontario. J'ai participé à la caravane du hockey féminin avec Hockey Québec dans deux régions et ce fût un grand succès », déclare Ouellette.

L'inspiration du Gros Bill

Jean Béliveau était l'idole du père de Caroline Ouellette et celle-ci a été marquée par l'homme. « J'ai eu la chance de le rencontrer à quelques reprises et j'étais frappé par sa classe. Béliveau commandait le respect juste par sa présence. Il a été un des premiers à dire que le hockey féminin avait sa place au même titre que celui des hommes. J'ai d'ailleurs offert comme cadeau à mon père un chandail de celui-ci en laine que M. Béliveau a pris le temps de signer. La nouvelle de sa mort m'attriste beaucoup. Je crois que tout le monde devrait s'inspire de cet homme », conclut l'ambassadrice du hockey féminin.