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Rufus, un raton laveur sans pelage, a trouvé un toit dans un refuge de la N.-É.

durée 13h17
16 mars 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

HALIFAX — Un raton laveur rarement chauve est pris en charge par un refuge de Nouvelle-Écosse, où le personnel espère qu'elle retrouvera son pelage – y compris la bande autour des yeux rappelant un voleur.

Hope Swinimer, directrice de Hope for Wildlife, a déclaré que le mammifère sans poils a été nommé Rufus en hommage à un personnage de rat-taupe nu et grinçant dans l'émission de télévision pour enfants «Kim Possible».

Un examen plus approfondi a permis de conclure que Rufus était en fait une femelle, mais le nom est resté, car la personnalité du raton s'est avérée être aussi divertissante que celle de son homonyme animé.

Un couple de West Arichat a découvert la femelle de trois kilos frissonnant dans leur jardin la semaine dernière et l'a amenée à une clinique vétérinaire du Cap-Breton, où on l'a injectée des liquides avant d'être envoyée au refuge faunique de Seaforth, en Nouvelle-Écosse.

Mme Swinimer affirme que des tests cutanés ont déterminé que le manque de fourrure de Rufus – une maladie qu'elle appelle alopécie – pourrait être une maladie génétique plutôt que le résultat de parasites ou d'autres causes.

Avec une bonne nutrition et de bonnes conditions de vie, la fourrure de Rufus pourrait repousser progressivement. Alors, elle sera relâchée dans la nature, espère la directrice du refuge.

Si cela s'avère impossible, cependant, Mme Swinimer explique que le refuge pourrait fournir à Rufus un habitat extérieur clos dans sa propre cabane.

Entre-temps, le raton laveur n'est plus aussi déprimé qu'à son arrivée. L'animal fait montre de sa dextérité en retirant soigneusement les couvercles des bouches d'aération en plastique et en se précipitant dans les conduits du bâtiment.

«Nous avons paniqué pendant quelques petites heures (...) mais elle a eu faim et elle est revenue. Elle devient assez courageuse et nous avons constaté une grande amélioration depuis son arrivée», a reconnu la directrice du refuge.

Swinimer prodigue des soins aux animaux sauvages blessés ou malades depuis plus de 30 ans et affirme que même si elle a déjà observé des cas d'alopécie chez les ratons laveurs, Rufus en est l'exemple extrême.

Elle a déclaré que dans le passé, lorsque les ratons laveurs manquaient de poils, ils avaient au moins leurs motifs faciaux distinctifs autour des yeux, mais Rufus est même chauve dans cette zone.

«Il ne lui reste que des touffes de fourrure autour du museau, des chevilles et des pieds. C'est un cas grave», a déclaré Mme Swinimer.

Cette affaire met en évidence le caractère crucial de la fourrure et des plumes pour les animaux sauvages, a-t-elle expliqué.

«S'ils n'ont pas ce joli manteau de fourrure, ils ne survivront pas. S'ils sont en danger, ils succomberont aux engelures.»

Plusieurs des animaux devenus résidents permanents du refuge, qui compte actuellement 250 occupants, ont bénéficié d'un habitat spécial créé pour eux.

Cela veut dire un espace de 10 mètres de long avec vue sur l'océan pour Edward le pygargue à tête blanche, qui, après une opération, n'a jamais retrouvé la capacité de voler sur une courte distance. Il y a aussi un renard malvoyant qui vit dans un petit enclos extérieur.

Si Rufus emménage de façon permanente, sa maison extérieure sera composée d'arbres, de paillis et d'un espace dans lequel elle pourra ramper et se réchauffer, a raconté Mme Swinimer.

«Il y aura des choses amusantes qu'elle n'aurait pas dans la nature, comme des hamacs et des nichoirs», a-t-elle ajouté.

Mme Swinimer a reconnu que le cas de Rufus pouvait être une belle occasion d'apprentissage. Par exemple, si la fourrure de Rufus repousse, cela pourrait signifier qu'il y a quelque chose dans l'environnement à l'origine de la perte qui pourrait faire l'objet d'une enquête.

Et pour ceux qui se demandent pourquoi son centre aiderait un animal blessé ou malade qui n'est pas une espèce en voie de disparition, la directrice du refuge a déclaré que sa politique était de ne pas faire de discrimination.

La plupart des animaux qui viennent au refuge ont été blessés par des humains, et le personnel prodigue des soins, qu'il s'agisse ou non d'espèces rares.

«Nous causons tellement de dégâts à notre monde naturel qu'il est bon de pouvoir redonner et de faire tout ce que nous pouvons, peu importe la raison», a soutenu Mme Swinimer.

Michael Tutton, La Presse Canadienne