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Consultation de Manufacturiers et Exportateurs du Québec

La région de Laval a laissé 770 millions $ sur la table dans le secteur manufacturier

durée 08h00
4 octobre 2021
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Par Salle des nouvelles

Au cours des deux dernières années, la région de Laval a laissé 770 millions $ sur la table dans le secteur manufacturier en raison  de la pénurie de main-d’œuvre, alors que la majorité des entreprises ont dû refuser des  contrats, payer des pénalités de retard ou même réduire leurs activités à cause du manque  criant de travailleurs.

Cette conclusion préoccupante émerge de la tournée de consultations réalisée auprès  d’entreprises manufacturières de 10 régions à l’échelle de la province menée par  Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) et d’un sondage effectué auprès de 400  manufacturiers d’ici.  

Au Québec, comme dans la région de Laval, la situation est alarmante. Parmi les faits saillants  touchant de la région, soulignons : 

→770 millions de dollars en pertes estimées au cours des deux dernières années 

→63 % des entreprises sondées ont dû refuser des contrats et/ou accumuler des retards  de production dans les 2 dernières années à cause de la pénurie de main-d’œuvre. 

→35 % des entreprises sondées ont envisagé de déménager une partie de leurs activités à l’étranger ou de donner davantage de contrats en raison de la pénurie de main-d’œuvre.

« La pénurie de main-d’œuvre est un frein à la relance économique. Combien d’argent le  gouvernement est prêt à perdre dans les prochaines années? Combien d’entreprises devront  refuser des contrats, délocaliser une partie de leurs activités à l’étranger ou réduire leur  croissance ou fermer avant que l’on s’attaque à la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur  manufacturier avec des mesures qui ont de l’impact? », mentionne Véronique Proulx,  présidente-directrice générale de MEQ.  

Des pertes préoccupantes
Le constat est d’autant plus préoccupant du fait que la situation est généralisée à l’ensemble  de l’industrie. En effet, 98,5 % des entreprises sondées affirment avoir besoin de main d’œuvre et 70 % d’entre-elles disent refuser des contrats ou payer des pénalités de retards  de production. Plusieurs doivent d’ailleurs ralentir leurs activités et certaines songent même  à déménager leur entreprise.  

Près d’une entreprise sur 4 a besoin de combler 20% ou plus de sa main-d’œuvre. Dans les  faits, ce sont les postes aux salaires entre 20 à 29 $ de l’heure qui sont le plus en demande  dans le secteur manufacturier (49%). Parmi les postes les plus difficiles à combler se  trouvent les postes de journaliers, d’opérateurs, de soudeurs, de machinistes, de  manœuvres, d’assembleurs, de techniciens, de mécaniciens et d’ingénieurs. 

Rappelons que le secteur de la fabrication au Canada, au deuxième trimestre de 2021, a  65 905 postes vacants, dont 25 330 seulement au Québec, un record. Il y a ainsi 5 935 postes  vacants de plus dans le secteur de la fabrication qu’au deuxième trimestre de 2019. 

« Le bassin actuel de travailleurs actuel ne suffit tout simplement pas. Le gouvernement doit  proposer des mesures spécifiques pour pallier la pénurie de main-d'œuvre dans le secteur  manufacturier et aligner ses programmes au manufacturier pour avoir une vision  d’ensemble concertée et cohérente qui aura un réel impact. C’est le temps d’agir! », explique  M. Proulx. 

D’ailleurs, dans le sondage de MEQ, deux entreprises sur trois croient que le gouvernement du  Québec pourrait en faire beaucoup plus pour aider à régler le problème de pénurie de main d’œuvre. 

Un objectif clair pour le gouvernement 
Ainsi, MEQ demande au gouvernement du Québec de revenir au même nombre de postes  vacants dans le secteur manufacturier qu’avant la pandémie. Il faut ainsi passer de 25 330  postes vacants (2e trimestre de 2021) à 16 425 (4e trimestre de 2019) et donc de diminuer  d’au moins 8 905 le nombre de postes vacants dans le manufacturier québécois, d’ici un an. 

D’ailleurs, MEQ effectuera une mise à jour de son sondage chaque année afin de mesurer  l’évolution des impacts économiques et faire le point sur les différents critères évalués. 

 Pour ce faire, MEQ demande au gouvernement du Québec de mettre en place un plan  d’action, le Grand Blitz pour le manufacturier, avec des mesures spécifiques pour le secteur.  L’Association propose ainsi 13 mesures pour pallier la pénurie de main-d’œuvre dont : 

- Accès plus important aux travailleurs étrangers

o Augmenter les seuils d’immigration économique permanente et accélérer le  processus d’admission, en tenant compte des besoins du secteur  manufacturier. Des délais de 18 mois sont également demandés. 

o Accélérer l’arrivée des travailleurs étrangers temporaires en faisant passer le  délai moyen de traitement des dossiers à 9 mois. 

o Mettre en place, par région, des missions de recrutement international au sein  des pays de la francophonie pour des emplois en demande dans le secteur  manufacturier.  

- Formation et rétention de la main-d’œuvre 

o Mieux appuyer et outiller les PME manufacturières qui font de la formation à  l’interne. 

- Promotion et image du secteur manufacturier 

o Mieux faire connaître le secteur manufacturier auprès des clientèles éloignées  du marché du travail. 

o Attirer les jeunes dans le secteur manufacturier 

- Automatisation et robotisation 

o Accentuer le soutien financier et l’accompagnement technique des entreprises  manufacturières en matière d’automatisation et de robotisation. 

« Le premier ministre Legault nous dit qu’il veut augmenter le volume de produits fabriqués  au Québec. Pour ce faire, nous demandons au gouvernement de prendre des actions  concrètes, spécifiques au secteur manufacturier, et ce, dès maintenant. Il faut aligner les  programmes gouvernementaux sur les besoins des manufacturiers si nous voulons  augmenter notre empreinte manufacturière », conclut Mme Proulx. 

Le secteur manufacturier est important pour l’économie québécoise. Il représente 13,5% du  PIB québécois ainsi que 86,5% des exportations. Il a généré des ventes globales de près de  153 milliards de dollars en 2020 et il emploie près d’un demi-million de personnes au  Québec.  

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