Demande d'arbitrage
Ottawa reste muet sur une possible intervention dans les négociations avec Air Canada

Par La Presse Canadienne
Si Ottawa accède à la demande d'intervention du gouvernement formulée par Air Canada dans un conflit contractuel avec son syndicat d'agents de bord, cela pourrait éroder davantage les droits de négociation collective lors de futures négociations, estiment des experts en droit du travail.
La compagnie aérienne a demandé un arbitrage ordonné par le gouvernement en vertu de l'article 107 du Code canadien du travail, mais Ottawa n'a pas indiqué s'il interviendrait.
Cette demande est survenue alors qu'environ 10 000 agents de bord d'Air Canada et d'Air Canada Rouge sont prêts à faire grève samedi peu avant 1 h du matin, et que la compagnie prévoit également de les mettre en lock-out si une entente de dernière minute ne peut être conclue.
Dans une déclaration publiée jeudi matin, la ministre fédérale de l'Emploi, Patty Hajdu, a pris acte de la demande d'Air Canada, ajoutant qu'elle avait demandé au syndicat d'y répondre tout en exhortant les deux parties à retourner à la table de négociations.
Larry Savage, professeur de droit du travail à l'Université Brock, juge qu'Air Canada utilise son avis de lock-out «comme moyen de pression sur le premier ministre», alors que le gouvernement libéral dirigé par Mark Carney fait face à son premier arrêt de travail majeur des employés sous réglementation fédérale.
Bien que M. Savage reconnaît qu'il existe une «longue tradition» d'intervention gouvernementale dans les conflits de travail au Canada, il estime que le recours croissant aux mesures ordonnées par les ministres est «préoccupant».
Entreprise mentionnée dans cette dépêche: (TSX:AC)
Sammy Hudes, La Presse Canadienne