« Tout est possible »
Un candidat indépendant à la mairie de Laval
Par Catherine Deveault
Citoyen derrière la page Facebook « Pas le maire de Laval » et étudiant à la maîtrise en urbanisme, Nicolas Lemire annonce qu’il sera candidat indépendant à la mairie de la troisième ville en importance au Québec aux élections municipales du 7 novembre prochain.
Impliqué dans le débat public lavallois, il a l’habitude de publier sur son blogue Facebook des mèmes, des éditoriaux, des résumés des conseils municipaux et des discussions sur l’urbanisme, la culture et la politique à Laval. Cette annonce n’a donc rien de surprenant. « C'était sous-entendu depuis novembre 2019, date à laquelle j'avais d'abord annoncé mon intention », explique le candidat.
M. Lemire, 25 ans, souhaite ainsi porter sur les bulletins de vote les propositions ambitieuses de son manifeste « Tout est possible », partagé en avril. Au grand bonheur de son instigateur, ce document a beaucoup circulé localement depuis son dévoilement. Il propose de faire de Laval la référence nord américaine de la transition socio-écologique, bâtir sur les acquis collectifs lavallois et amener une audace nouvelle à la politique municipale.
La transition est un moteur de cette implication et « ce sentiment d'urgence face aux enjeux sociaux et écologiques a nourri la production du manifeste ». Plus de la moitié des quarante-huit idées sont reliées de près ou de loin à la question environnementale. Elles se structurent en trois grands thèmes et se classent du projet phare à la revendication adressée aux gouvernements supérieurs.
Parmi ces propositions, on note un programme intégré visant l’ajout d’un million d’arbres en dix ans, un plan de renaturalisation à long terme, un renforcement des objectifs de conservation des milieux naturels et riverains et une accélération des acquisitions. Le candidat souhaite aussi interdire toute nouvelle station d’essence et tout nouveau secteur de maisons unifamiliales.
Mobilité durable et urbanisme
M. Lemire s’intéresse beaucoup aux questions d’urbanisme et de mobilité, deux thèmes importants de sa plateforme et deux sujets chauds à Laval. Résident de Saint-François depuis sa naissance, il milite d’ailleurs pour l’amélioration du transport collectif au sein d’un organisme de son quartier. Il souhaite que Laval accélère la transition vers la mobilité durable, notamment en déployant un réseau d’autoroutes cyclables entre ses quartiers et trois lignes de tramway le long de ses boulevards. Ce dernier projet, le Réseau Express Lavallois (REL), est le fer de lance de toute sa vision.
L’étudiant propose des mesures pour bonifier le logement social sur le territoire, revitaliser les parcs, promouvoir l’art urbain et retirer la publicité de l’espace public. Il veut aussi instaurer une culture politique et démocratique unique au Québec en montant des « agoras de quartier », soit des lieux de débat et de cocréation dotés d’importants budgets participatifs. Une fois élu, il formerait un comité exécutif pluripartite et diminuerait son salaire d’au moins 60%. Il souhaite également augmenter le nombre de conseillers de 21 à 30 pour valoriser leur rôle et s’adapter à la croissance lavalloise.
Sa candidature se pose en réplique au climat toxique qui s’est installé sur les réseaux sociaux et au cynisme envers la politique municipale. De ce fait, il promeut « un projet de société ambitieux avant de promouvoir une candidature », refusant les jeux partisans, les discours vides et les attaques.
Nicolas Lemire veut mener une campagne « positive, constructive et unique en son genre au Québec ». Il veut démontrer qu’une candidature indépendante dans une grande ville peut être pertinente et sérieuse, et que « l'intérêt pour un véhicule politique progressiste, écologiste et indépendant existe à Laval ». Il souhaite prouver que sa génération peut être intéressée par la politique municipale et qu’une culture démocratique grandissante s’installe pour de bon dans sa ville.
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