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Jeanne d’Arc Angers, présidente du Rendez-vous des aînés

durée 17h38
26 octobre 2012
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Par Mathieu Courchesne
LAVAL - 

Les aînés la surnomment «maman». Les plus jeunes aussi. Jeanne d’Arc Angers s’implique depuis plus de 30 ans pour le bien-être des personnes âgées de sa communauté. Dans le cadre de la Semaine lavalloise des aînés, elle nous parle de sa deuxième famille et de la cause qui lui tient profondément à cœur.

1- Depuis quand faites-vous du bénévolat?

Depuis 1976 pour la cause des aînés. Avant, je m’occupais surtout de la condition féminine et des enfants. J’ai fait partie de l’AFEAS et du Cercle des fermières.

2- Pourquoi avoir choisi la cause des aînés?

Le jour où ma mère a eu 50 ans, je l’ai vue assise sur le fauteuil, le visage long et déprimé. Elle m’a dit : J’ai 50 ans, ma vie est finie". Ça m’a donné un choc. À 50 ans, tu as la vie devant toi! Une remarque comme ça qui vient de votre mère, vous n’avez pas idée à quel point ça peut vous réveiller.

Plus tard, vers 1976, j’habitais à Mont-Tremblant et j’ai vu des aînés assis sur un banc de parc dans la rue. Ils regardaient passer le trafic. Ça n’avait pas de sens. C’est là que j’ai vraiment commencé à m’impliquer pour leur offrir des activités. J’ai continué lorsque je suis arrivée à Laval en l’an 2000. Je me suis jointe au Rendez-vous des aînés. C’est devenu un intérêt primordial.

3- Vous êtes maintenant présidente du conseil d’administration du Rendez-vous des aînés. Qu’est-ce qui fait que ce centre est si spécial?

Il y a tellement de gens qui sont seuls. Ils vivent peut-être dans une tour d’ivoire, dans un gros édifice où on leur fournit tout. Mais ils sont seuls. Le Rendez-vous des aînés, c’est un endroit de ralliement pour les personnes qui veulent connaître un sentiment d’appartenance à un groupe. On accueille les gens seuls. On travaille avec les organismes de Laval pour leur offrir de l’aide. Si vous saviez combien de gens me disent "Le rendez-vous, c’est mon deuxième chez nous".

Il y a une dame une fois qui est arrivée chez nous. Je l’ai prise dans mes bras pour lui dire bonjour. Je suis toujours très chaleureuse. Eh bien, elle est partie à pleurer, Elle m’a dit si vous saviez ça fait combien d’années que je n’ai pas connu ça". Et d’avoir de la chaleur humaine qui leur est donnée comme ça, gratuitement, ça apporte tellement de choses. C’est mieux que de l’argent.

4- Pourquoi est-ce important d’avoir une Semaine lavalloise des aînés?

Les aînés sont presque oubliés durant l’année. Une fois par année, il me semble que c’est logique et nécessaire de souligner qu’il y a des aînés quelque part, qu’on peut leur offrir des activités, qu’ils peuvent faire des choses eux aussi. Une fois par année, on les met sur la carte. C’est extraordinaire.

5- Pourquoi oublie-t-on parfois que les aînés peuvent être actifs et qu’ils existent?

Les aînés ne peuvent pas protester comme le font les plus jeunes. Le transport adapté ne les amènera pas devant le parlement pour qu’ils puissent demander l’augmentation de leur pension. Ils sont plus silencieux.

6- Quel serait un exemple de sujet touchant les aînés qui mériterait l’attention?

Il y a un gros problème que je découvre présentement : c’est celui des édifices pour aînés. Ça pousse comme des arbres. Mais on dirait que les gens qui construisent ces gros édifices-là pensent que les aînés vivent sur l’or. Pourtant, ce n’est pas le cas. Il y a des gens qui sont capables de se payer des loyers très chers, mais ce n’est pas la majorité. C’est tout un problème de trouver quelque chose de convenable. Heureusement qu’il y a des organismes qui permettent aux gens qui ont moins d’argent de trouver quelque chose.

7- Diriez-vous quand même que la situation des aînés s’est améliorée comparativement à autrefois?

Évidemment. Autrefois, l’aide fournie aux aînés venait des voisins. Il n’y avait pas d’organisme à ce moment-là. C’est venu graduellement. Aujourd’hui, grâce à tous les organismes, les aînés ont ce qu’ils ont. L’aîné, maintenant, il est sur la carte, il est reconnu, il est aidé.

8- Qu’est-ce que les jeunes ont à apprendre des aînés et vice-versa?

Les aînés sont passés avant eux dans les problèmes de la vie. Grâce aux contacts intergénérationnels, les jeunes peuvent découvrir que les aînés ne sont pas des vieux. Ce sont des gens d’expérience qui sont prêts à transmettre celle-ci aux jeunes. Les problèmes que nous vivons aujourd’hui, les jeunes pourront peut-être les contrer pour eux-mêmes. Pour nous, le contact redore l’image du jeune. C’est avec un contact qu’on découvre leurs valeurs. La première fois que je suis allée à une rencontre intergénérationnelle, j’ai découvert beaucoup.

9- Quels sont les défis auxquels Le Rendez-vous des aînés fait face?

Nous sommes une grande famille. Mais, si la famille grossit trop, on va manquer d’espace. Il nous reste à trouver de l’aide monétaire pour essayer de déménager à un endroit plus grand. Si c’était possible d’ici trois ou quatre ans de déménager ailleurs, ce serait un beau projet. C’est même une nécessité.

10- Vous avez notamment reçu un certificat de reconnaissance à l’Assemblée nationale. Comment avez-vous accueilli cet honneur?

C’est toute une expérience que d’être reçue au Salon rouge avec tout le décorum. C’était très impressionnant. On ne fait pas le bénévolat dans l’espoir d’avoir une récompense. Mais si un jour on souligne votre implication quelque part, eh bien c’est sûr et certain que ça fait plaisir. Je suis humaine après tout.

Mais j’aime mieux être un peu effacée. Je ne suis pas habituée de me mettre en valeur. C’est de mettre trop d’importance sur sa personne et, pour moi, ce n’est pas l’important.

Le Rendez-vous des aînés

Le centre communautaire Le Rendez-vous des aînés offre plusieurs services aux aînés qui vivent des difficultés ou qui souhaitent simplement rompre avec la solitude. Le centre offre également du répit aux proches aidants. On peut contacter Le Rendez-vous des aînés au 450 667-8836.

 

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