150 dîners servis chaque jour pour les élèves démunis

Par Christopher Nardi
Afin de pallier au nombre croissant d’élèves qui n’ont pas les moyens de dîner, quelques personnes s’unissent à tous les matins pour offrir plus d’une centaine de repas dans les écoles les plus défavorisées à Laval.
C’est dans le but de prévenir cette situation dans les écoles lavalloises qu’Hélène Bégin Rhéaume a fondé l’organisme Option Rive Nord en 2006.
Cet organisme de bienfaisance, doté d’une armée de bénévoles, offre des dîners chauds fraîchement préparés à des élèves dont la situation est qualifiée d’urgente par les intervenants d’une école. Présentement, ce sont 150 repas qui sont distribués quotidiennement à autant d’élèves dans 11 écoles.
«Notre mission est que tout enfant, peu importe son milieu, ait les mêmes chances de réussite. On sait que l’alimentation est une des choses les plus basiques, donc on pense que si un enfant mange bien, il va mieux réussir, il va être plus concentré à l’école, explique la présidente et fondatrice de l’organisme.
Peut-être qu’en bout de ligne, cela pourra améliorer ses chances d’un avenir meilleur en poursuivant ses études et en brisant le cycle de la pauvreté.»
La situation se détériore
Malgré le caractère relativement aisé de Laval, le nombre d’élèves qui n’ont rien à manger le midi augmente de plus en plus dans les écoles de la région.
Tandis qu’en 2006, il n’y avait que 3 écoles lavalloises qui détenaient un indice de défavorisation de 9 ou 10 (10 étant la plus défavorisée), en 2012, on en comptait 16.
«C’est une grosse grosse grosse augmentation en quelques années, remarque Mme Bégin Rhéaume. Des cotes qui augmentent ainsi montrent qu’il y a un foyer de pauvreté à l’école, qu’il y a un manque de revenu familial et des situations familiales difficiles amenant une difficulté financière importante.»
Cette détérioration a également eu un effet marqué sur la demande chez Option Rive Nord. Tandis qu’à ses débuts l’organisme offrait 50 repas dans trois écoles, il a maintenant triplé sa distribution et presque quadruplé sa présence dans les établissements lavallois.
«Quand on a commencé il y a sept ans, on avait à Laval trois écoles avec la cote 9 ou 10. J’avais vraiment à cœur de commencer ça et on sentait que le besoin était urgent, mais pas autant, raconte la fondatrice.
Maintenant, en peu de temps, les besoins sont énormes, les situations urgentes se multiplient et la demande pour nos services augmente sans cesse.»
Routine quotidienne
Afin de nourrir 150 jeunes lavallois tous les jours, les travailleurs d’Option Rive Nord commencent très tôt leur journée. La chef de la journée (elles sont deux) arrive à la cuisine – dans le sous-sol de l’église Le Portail – tôt le matin, où elle commence la préparation des repas.
L’équipe de bénévoles, généralement formée de trois personnes, arrive vers 7 h et assiste la cuisinière avec ses tâches. Elles fragmentent les repas en portions individuelles (qui sont pesées) et les rangent dans des contenants scellés. Ceux-ci sont ensuite réchauffés au four avant d’être entreposés dans des sacs isothermes, qui conserveront la température des plats jusqu’à deux heures.
Entre-temps, un bénévole s’occupe aussi de garnir chaque lunch avec les aliments froids appropriés : jus, yogourts, fromages, crudités, par exemple.
«Nous ne fonctionnons que par donation financière. Donc, sans dons, on ne pourrait pas accomplir tout ça, car on ne reçoit pas de subventions du gouvernement, explique la Lavalloise.
Nos bénévoles nous sont incroyablement importants et précieux parce qu’on n’aurait jamais les moyens de payer tous ces employés.»
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