Des consommateurs se disent floués par une compagnie de déneigement

Par Christopher Nardi
Plusieurs clients lavallois et montréalais disent avoir été dupés après avoir signé un contrat avec la compagnie Aménagement Paysager et Déneigement FJC, qui n’aurait ensuite jamais livré les services promis.
Le récit de près d’une dizaine de personnes contactées par L’Écho de Laval commence presque toujours de la même façon. Désirant trouver une compagnie de déneigement, ils ont parcouru les sites Internet de petites annonces Kijiji et Craigslist.
Ils ont ensuite trouvé la publicité de la compagnie de déneigement, qui disait desservir depuis plusieurs années des clients de Montréal et Laval. L’annonce affichait également un numéro de téléphone, qui est présentement désactivé.
Un coup de fil plus tard, deux hommes se présentaient à la porte du client : Frank D’Amore, le président de l’entreprise, et un dénommé Johnny.
«Ils sont arrivés avec un camion, ont fait une évaluation rapide de mon terrain et m’ont demandé environ 475 $ pour l’hiver, explique un Lavallois désirant demeurer anonyme. On a signé un contrat et ils ont exigé que je paye le montant complet tout de suite.»
Malheureusement, cette visite fut l’unique passage des employés de la compagnie chez la plupart de leurs nouveaux clients.
«Lorsqu’ils sont venus signer le contrat avec nous, on leur a donné notre dépôt, et vu qu’il avait déjà commencé à neiger, ils ont fait un petit balayement avec leur camion, et ensuite ils sont partis, raconte Robert Collu à L’Écho de Laval. C’est la dernière fois que je les ai vus.»
Mathieu Gagnon a eu légèrement plus de chance. Un employé de la compagnie est venu déneiger son terrain après la première tempête et de façon très sporadique ensuite après qu’il eût harcelé M. D’Amore pendant plusieurs jours.
«La première fois qu’il a neigé, tout le monde sur ma rue avait été servi par leur compagnie sauf moi. J’essayais de le rejoindre et, finalement, il est passé le lendemain, indique le Lavallois. La deuxième neige, il n’est jamais passé et j’ai tout pelleté à la main […].
Après la troisième tempête, j’avais déjà tout pelleté quand il est passé, 48 heures plus tard. Là, j’ai engagé une autre compagnie, tout comme les deux autres maisons sur ma rue qui avaient commencées la saison avec FJC.»
Remboursement promis
Avant que le site Web et les numéros de téléphone de la compagnie ne soient désactivés, quelques clients ont signalé à L’Écho qu’ils avaient réussi à faire part de leur mécontentement à M. D’Amore. Celui-ci leur aurait donc promis un remboursement par la poste, qui tarderait toujours à venir au moment de mettre sous presse.
«Nous [trois voisins et clients de FJC] n'avons pas reçu de remboursement, mais plutôt une lettre recommandée qui nous explique les problèmes que la compagnie a eus et ce qu'elle désire faire pour nous rendre heureux, indique par courriel Marjolaine Bousquet.
Elle nous offre des rabais sur des traitements ou entretiens de pelouse. Ce que nous trouvons complètement déplacé, [c’est que] nous devons quand même débourser à nouveau pour obtenir ces services.»
Plusieurs dossiers
Le cas de la compagnie Aménagement Paysager et Déneigement FJC n'est d'ailleurs pas méconnu par l'Office de la protection du consommateur (OPC) ni par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
Les deux agences ont confirmé à L’Écho de Laval qu'ils avaient ouvert des dossiers sur la compagnie. Du côté de la SPVM, une agente a indiqué qu'ils avaient «quelques» plaintes d'enregistrées à ce jour, mais que ce nombre augmentait depuis le début de la semaine.
Chez l'OPC, le porte-parole Jean-Jacques Préaux a confirmé que l'office avait récemment ouvert un dossier à l'égard de l'entreprise.
«J'ai un dossier d'ouvert à ce nom-là, mais il n'y a rien dedans présentement. Il n'y a pas de traces de signalement, donc de documentation écrite d'un problème d'un consommateur.
Il y a sûrement eu des téléphones, mais ce n'est pas allé plus loin pour le moment», résume le porte-parole.
Autre démêlé
L’Écho de Laval a discuté avec une ancienne propriétaire d’immeuble qui dit avoir eu le chef d’entreprise Frank D’Amore comme locataire.
Selon elle, l’homme avait signé un bail d’un an, mais a quitté la résidence en catimini sept mois plus tard sans payer le reste du loyer.
«Du jour au lendemain, au mois de février, il s’est échappé, raconte Doriana Francis. Il nous devait le loyer du mois de février jusqu’à juin inclusivement. Ensuite, je suis montée dans l’appartement et j’ai vu qu’il avait fait un gros dégât.
En fin de compte, ça m’a coûté 3 000 $ pour réparer les dommages dans la demeure et je ne l’ai plus jamais revu.»
L’Écho de Laval a essayé de rejoindre Aménagement Paysager et Déneigement FJC ainsi que Frank D’Amore à plusieurs reprises, sans succès.
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2 commentaires
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Je vous invite fortement a visionner aussi le reportage complet de l’Émission La Facture du 25 mars 2014 qui parle justement d'eux!!
Merci a L'Écho de Laval et Radio-Canada d'informer les citoyens ;-)