De moins en moins de contraventions

Par Jean-Marc Gilbert\Agence QMI
Les automobilistes ont mis du temps à comprendre et appliquer la loi sur le corridor de sécurité, mais la Sûreté du Québec (SQ) note maintenant une légère baisse des constats d'infraction délivrés, signe que le message commence à passer.
Instaurée en 2012, cette mesure vise à diminuer les risques d'accidents graves impliquant toute personne se trouvait près d'un véhicule avec les gyrophares ou les feux clignotants actionnés, que ce soit en bordure de route ou ailleurs. Si un automobiliste ne change pas de voie lorsqu'il en a la possibilité ou qu'il ne ralenti pas pour faciliter la vie aux intervenants, il s'expose à une amende variant de 200 $ à 300 $ en plus de quatre points d'inaptitude.
En date du 22 janvier dernier, date des données les plus récentes, la SQ avait distribué un total de 3425 constats d'infraction aux automobilistes délinquants.
De ce nombre, 1216 ont été donnés seulement dans les cinq derniers mois de 2012. Pour 2013, le total des constats remis pour infraction à cette nouvelle règlementation est de 2150. Du 1er janvier au 22 janvier 2014, le nombre de contraventions était de 59.
«On se rend compte que depuis l'entrée en vigueur, les gens adoptent un comportement beaucoup plus sécuritaire sur les routes, estime le sergent Benoit Richard, porte-parole de la Sûreté du Québec. Ils tentent vraiment de ralentir et de changer de voie lorsque c'est possible.»
Les ambulanciers paramédicaux d'Urgences-santé remarquent eux aussi une légère amélioration, mais croient qu'il est possible de faire beaucoup mieux.
«Sur les autoroutes, ça se passe assez bien. La loi est de plus en plus connue, mais il y a encore des endroits problématiques à Montréal comme l'autoroute 40. La circulation est plus dense alors les gens ne savent pas trop comment réagir. Ce sont des situations plus dangereuses pour nous», commente Benoit Garneau, porte-parole d'Urgences-santé.
Certains automobilistes sont toutefois incorrigibles et passent encore à toute vitesse à côté des véhicules d'urgence sans même penser à changer de voie ou à donner plus d'espace aux intervenants. «Ça arrive encore, mais c'est une minorité», précise-t-il.
Plus difficile pour les remorqueurs
Du côté de Transports Québec, les dernières données disponibles sur le sujet datent d'un sondage mené par la ministère en mai 2013. Lorsque questionnés sur les types de véhicules pour lesquels la mesure s'applique, 95 % des répondants ont identifiés les véhicules de police et 85 % les ambulances.
Ces résultats sont assez probants. Toutefois, seulement 47 % des gens ont pensé à mentionner les dépanneuses, comparativement à 20 % pour les véhicules de contrôle routier et 15 % pour les véhicules de surveillance routière.
Même son de cloche du côté de CAA-Québec. «Ça a évolué dans le bon sens, mais il y a encore des gens qui ne comprennent pas. Il faut faire encore plus de sensibilisation», affirme le porte-parole Philippe St-Pierre.
Selon lui, il faudrait insister pour dire que si le changement de voie n'est pas possible, il peut ralentir pour éviter les accidents graves.
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