En 10 questions avec Étienne Boulay

Par Ghislain Plourde
L’ex-joueur des Alouettes de Montréal Étienne Boulay ne chôme pas. Entre ses différentes apparitions à la télé, notamment à l’émission Les Testeurs sur VRAK TV, il chapeaute plusieurs projets que ce soit pour l’organisme Jeunesse J’écoute, les Journées de la persévérance scolaire ou la Coupe Best Buy en plus d’être conférencier.
1- C’est important de vous impliquer auprès des jeunes?
Je veux promouvoir l’activité physique chez les jeunes, les inviter à bouger, ils représentent la génération de demain. C’est la raison pour laquelle j’ai accepté la coprésidence d’honneur de la Coupe Best Buy (Tournoi de hockey extérieur pour les atomes et pee-wee au Centre de la nature) et que je suis ambassadeur de la campagne WIXX, de l’organisme Québec en forme, où l’on fait le tour du Québec pour la tenue de match de hockey bottine.
2- Pourquoi dit-on que vous êtes un porte-parole idéal pour les Journées de la persévérance scolaire?
À l’école, je n’étais ni premier, ni dernier de classe. J’avais de bonnes notes, mais l’école représentait plus une activité sociale qu’autre chose. Cependant, l’arrivée du football dans ma vie m’a fait raccrocher à l’école. Pour percer dans ce domaine, il faut que tu ailles à l’université. Ça m’a beaucoup aidé. J’ai eu plusieurs embûches, je suis déménagé aux États-Unis à l’âge de 17 ans, je devais faire mes études en anglais, alors que je ne le parlais pas très bien, ce n’était pas évident.
3- Pourquoi vous-êtes vous engagé auprès de Jeunesse J’écoute?
Encore une fois, ça va dans le même mandat, soit celui d’essayer d’aider les jeunes le plus possible. On le sait, surtout chez les gars, on n’a pas tendance à s’ouvrir, à parler, à utiliser les ressources qui nous sont offertes. J’essaie de jouer un rôle, si minime soit-il, pour les convaincre de le faire.
4- Comment trouvez-vous votre expérience télé à VRAK TV à l’émission Les Testeurs (avec Patrice Bélanger)?
J’adore ça! Je suis vraiment bien entouré. Honnêtement, je pense que je suis très chanceux parce que l’équipe au complet de l’émission, en passant de Zone 3 à la gang de VRAK aux gens sur le terrain avec nous, ils sont tous extraordinaires. J’en apprends tous les jours avec eux. J’essaie d’arriver sur le plateau avec la même attitude qu’au football, c’est-à-dire d’être <I>coachable<I>. J’ai beaucoup de plaisir avec eux.
5- Les jeunes semblent vous avoir adopté rapidement au petit écran?
C’est une histoire de fou en soi! Je n’en reviens toujours pas d’avoir été en nomination pour Les Testeurs (dans le cadre du gala Artis). C’est vraiment un bel honneur, un privilège de se retrouver aux côtés de gars qui font de la télé depuis longtemps. Je pense que c’est un beau vote de confiance du public et je l’apprécie énormément.
6- Dans les dernières semaines, on a évoqué votre possible retour au jeu dans la Ligue canadienne de football (LCF) avec la nouvelle équipe d’Ottawa?
C’est ce que je me disais depuis longtemps. Cependant, il y a beaucoup de choses qui pèsent dans la balance en ce moment. La question des commotions cérébrales, ma petite famille qui s’agrandit, j’aurai bientôt une petite fille, le fait de déménager, de me retrouver sur la route. D’un autre côté, je sens encore la passion de ce sport. Je me donne encore du temps pour y penser.
7- Comment entrevoyez-vous l’arrivée du Rouge et Noir d’Ottawa dans la LCF?
C’est une très bonne nouvelle. Il y a toujours eu de l’engouement pour du football à Ottawa. Malheureusement, l’organisation précédente (Renegades) n’a pas servi la clientèle adéquatement, je pense aux francophones de la région qui ont été laissés de côté. Heureusement, le tir a été rajusté. Il peut y avoir une belle rivalité avec Montréal, je l’espère. J’aimerais aussi voir Québec joindre le circuit. Cela donnerait de bons duels contre les Alouettes.
8- Les commotions cérébrales dans les sports, ça vous préoccupe?
Je pense qu’on ne savait pas vraiment ce que c’était. On manquait d’informations sur le sujet. C’est le temps qui nous les a données. Oui ça m’a surpris tout de même. Je suis d’avis aussi que les gars s’entraînent plus fort qu’avant durant la saison morte. Ils sont plus gros, plus forts et plus vites. Donc, les contacts sont plus sévères. Je pense que tous ces facteurs jouent dans le fait qu’il y ait plus de commotions cérébrales dans plusieurs sports. Sans oublier les équipements qui sont plus imposants et plus résistants.
9- La mise sur pied d’un comité de travail sur les commotions cérébrales dans le sport, c’est une bonne idée, selon vous?
C’est certain que c’est une bonne initiative. Il faut établir un protocole clair par rapport au retour au jeu, par rapport à la gravité de la commotion en tant que telle. Cette proposition de comité est un pas dans la bonne direction.
10- Le footballeur universitaire Michael Sam, grand espoir pour le circuit professionnel, a récemment avoué son homosexualité. À votre avis, sera-t-il bien accepté par le circuit professionnel?
J’ai l’impression que ce sera difficile. C’est malheureux, mais je crois que dans le sport en général, on est à des années de retard de la société. Je suis très fier de ce gars. Cela prend du guts pour faire ce qu’il a fait, mais si on veut que tous soient acceptés dans l’univers sportif, ça prend des gens comme Michael Sam. Les dirigeants des équipes n’auront pas de crainte quant à ses qualités sur le terrain, mais certains vont se questionner si sa présence n’entraînera pas de distraction dans le vestiaire.
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