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Témoignage d'une journaliste de Néomédia

Journaliste française expatriée au Québec: "Je vis un choc par procuration"

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16 mars 2020
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Par Inès Lombardo, Journaliste

Dans le contexte de pandémie mondiale et en tant que journaliste française récemment installée au Québec et travaillant pour Néomédia, j'ai décidé de prendre la plume pour tenter de donner un point de vue objectif sur la situation. Cela, sans émettre d'opinion ni de jugement par rapport aux politiques appliquées dans les deux pays. Dans trois pays, en réalité, car mes origines italiennes me donnent un aperçu du confinement que peuvent vivre les citoyens transalpins. Heureusement pour les lecteurs, mon accent et mes expressions "franchouillardes" ne sont pas percevables entre les lignes qui vont suivre !

Je suis arrivée au Québec à la mi-février, pour travailler comme journaliste pour Néomédia dans le journal local que vous êtes en train de parcourir. À ce moment-là, j'ai quitté la France avec une réelle insouciance: bien sûr, je savais ce qu'était le coronavirus, mais il ne m'inquiétait pas encore. Je pensais qu'avec un peu de chance, il allait s'arrêter aux frontières...

Mais depuis, j'ai vu l'attention portée par mes proches à la maladie gonfler rapidement, tant chez mes parents, qui habitent le sud de la France, que chez mes oncles, tantes et cousins, qui sont dispatchés entre Rome et Padoue (vers Venise). L'Italie est le pays en Europe le plus touché, avec 17 660 cas. L'Espagne la talonne avec 5763 cas et la France est loin derrière, avec 4 500 cas.

Partage d'histoire

Rassurez-vous, je ne vais pas me lancer dans une étude comparative compliquée. Je vais uniquement parler du ressenti étrange qui m'anime face à la fenêtre dont je dispose sur les trois pays.

La première chose: la fameuse "distanciation sociale" est sur toutes les lèvres depuis cette semaine. Et pour cause: les Français ont eu un temps de réaction plus long face aux mesures prises par le président français Emmanuel Macron jeudi (écoles fermées, transports limités et interdiction de rassemblement, depuis vendredi).

Ce samedi, son premier ministre annonçait avoir vu trop de monde encore dans les terrasses des cafés. Résultats: les lieux publics "non-essentiels" ont été fermés, soit les bars, les restaurants, les discothèques... Nous sommes un peuple qui  adore se rassembler et ripailler ("se bourrer la face" au Québec). Pour la France, c'est le comble! La fermeture ne concerne pas les magasins alimentaires, pharmacies, banques, bureau de tabac ou encore stations-essence.

Ma famille en première ligne

Il en est de même en Italie. Mon cousin à Padoue m'a certifié que ce n'était pas vraiment la quarantaine, mais, avec ou sans symptômes, ils n'ont plus vraiment le droit de sortir, de voir des amis ou d'organiser des sorties. Ils peuvent quand même sortir de temps en temps faire du sport ou se promener (« une personne à la fois, m'a précisé mon cousin, en évitant les contacts rapprochés »). Sa conjointe, qui vient d'une autre région de l'Italie, est bloquée chez ses parents et suit ses cours en ligne.

Et puis il y a mon père. Il travaille à la direction des soins d'un hôpital et m'a annoncé que le "plan blanc" était déclenché. Il s'agit d'un plan déployé lors des afflux en cas d'épidémie ou d'événements sanitaires spéciaux (comme un train qui a déraillé). Il se prépare au pic de l'épidémie. Comme au Québec et en Italie, tout le personnel soignant est sur le pont. Lui fait des permanences dans les call-center. Les infirmiers retraités et mêmes les étudiants sont dépêchés, à leur niveau, pour faire face. Dans la voix de mon père, il y a plus de concentration que de panique.

De leurs expériences à tous, je vis un petit choc par procuration, car le Québec n'en est pas là. Même si la panique a pris plusieurs personnes ici (rayons vides des magasins, plus de Purell ni de masques dans aucun Jean Coutu, ruée sur le papier toilette...), la province et même le Canada avec ses 236 cas, est encore à un stade où ce n'est pas 800 cas en 24h. C'est quelques-uns annoncés chaque jour, au compte-gouttes. La solidarité reste le meilleur moyen, quel que soit le pays.



 

 

 

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