Maisons d'aide et d'hébergement pour les femmes
Laval, milieu de travail allié contre la violence conjugale

Par Salle des nouvelles
Au lendemain de la Journée internationale des droits des femmes, la Ville de Laval, déjà Municipalité alliée contre la violence conjugale depuis 2017, s’est fièrement engagée à faire un pas de plus en adoptant à l’unanimité une résolution au conseil municipal.
Par cette résolution, Laval est la première ville québécoise qui s’engage à devenir un milieu de travail allié contre la violence conjugale en donnant le mandat d'élaborer un plan d'action à sa direction générale. L’objectif de ce plan est de mettre en place des moyens concrets pour protéger, référer et soutenir les employées de la Ville victimes de violence conjugale.
Lancée en 2019 par le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, la campagne de sensibilisation « Milieux de travail alliés » invite les employeurs et les syndicats à se mobiliser pour créer des environnements de travail sécuritaires et aidants pour les victimes de violence conjugale.
Selon une étude menée par l’Université Western, une travailleuse canadienne sur trois a déclaré avoir été victime de violence conjugale et plus de la moitié ont indiqué que cette violence se poursuivait au travail. Avec les nouvelles technologies, une femme victime de violence conjugale n’est plus à l’abri du harcèlement de son conjoint ou ex conjoint sur son lieu de travail.
Ces actes de violence ont des impacts importants sur les femmes qui en sont victimes, mais aussi sur l’ensemble de l’organisation. Pour sa part, le Conference Board du Canada dévoilait que 71 % des employeurs ont déjà vécu une situation où il s’avérait indispensable de protéger une victime de violence familiale. D’un point de vue strictement monétaire, les pertes subies par les employeurs canadiens du fait de la violence conjugale se chiffrent à près de 78M$ par an. Un coût non négligeable pour les employeurs.
Sandra El-Helou, conseillère du district Souvenir-Labelle et responsable des dossiers de la condition féminine, rappelle que la question de la violence conjugale était déjà un problème de société avant la pandémie et qu’au cours des derniers mois elle s’est exacerbée. L’isolement nécessaire pour la lutte à la pandémie a eu des effets collatéraux sur les comportements humains tant et si bien que les regroupements de maisons d’hébergement ont senti le besoin de sonner l’alarme.
« Nous déplorons maintenant 6 féminicides en seulement deux mois. Cela démontre l’acuité du drame que vivent les femmes et leurs enfants. Laval a voulu joindre le geste à la parole en choisissant de s’engager à soutenir en milieu de travail les victimes de violence conjugale », a conclu Sandra El-Helou, conseillère municipale responsable des dossiers de la condition féminine à Laval.
« Les trois maisons d'aide et d'hébergement lavalloises, La Maison l'Esther, La Maison le Prélude et la Maison de Lina, saluent l'initiative du conseil municipal de Laval à devenir un milieu de travail allié contre la violence conjugale. Nous avons bien hâte de voir les résultats que pourra produire cette démarche au sein de l’organisation municipale. Nous espérons également que cette action de la Ville de Laval incitera d'autres milieux de travail et syndicats à faire de même! », ajoute Julie Bruyère, coordonnatrice de la maison de Lina.
Les maisons d'aide et d'hébergement pour les femmes et les enfants victimes de violence conjugale à Laval sont des organismes à but non lucratif. Elles visent à assurer un accueil, un hébergement sécuritaire, des services externes et un soutien aux femmes et enfants victimes de violence conjugale. Au plan social et au plan politique, elles travaillent d’abord à sensibiliser ces personnes à leurs droits. Par leur engagement dans la communauté, elles mettent en lumière auprès de la population la problématique sociale qu’est la violence conjugale.
Dans une perspective plus large, elles mettent de l’avant des stratégies de communication visant à contrer la violence conjugale, notamment par une approche féministe et globale, favorisant les rapports égalitaires, la prise de conscience et l’autonomie de toutes les femmes.
À lire également
« La violence envers les femmes doit cesser »
2 commentaires
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.
Le jour on l'on parlera des vrais sujets qui touchent les Femmes et l'abus que subissent les Femmes par des FEMMES la condition féminine changera.
Nous sommes malheureusement à des années lumière de ce changement!
Il reste l'option pour les survivantes de se mettre sur la liste d'attente et aller vivre sur Mars ou sur cette Île de plastique qui flotte au milieu de l'océan!!