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Neuf Québécois sur dix soutiennent le droit des femmes à l'avortement

La majorité des Canadiens appuient l'avortement, selon un sondage

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17 mai 2024
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Par La Presse Canadienne

Huit Canadiens sur dix – dont près de neuf Québécois sur dix – soutiennent le droit des femmes à l'avortement et deux sur trois ne veulent pas que la disposition de dérogation soit utilisée pour restreindre l'accès à ce service, selon un nouveau sondage.

Le sondage de la firme Léger suggère également que le soutien à l'idée qu'une province utilise la disposition de dérogation pour interdire les discussions sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre dans les écoles a considérablement diminué depuis l'automne.

Léger a interrogé 1545 personnes en ligne entre le 10 et le 12 mai. Même si les résultats ont été statistiquement pondérés, aucune marge d'erreur ne peut leur être attribuée, car les sondages en ligne ne sont pas considérés comme des échantillons véritablement aléatoires.

Le sondage a été réalisé dans les jours qui ont suivi le rassemblement annuel de protestation contre l'avortement sur la colline du Parlement. La question du droit à l’avortement occupe une place importante dans l’actualité américaine depuis 2022, lorsque la Cour suprême des États-Unis a annulé la décision Roe c. Wade, qui protégeait l’accès à l’avortement au sud de la frontière.

Le sondage Léger a révélé que 80 % des Canadiens interrogés étaient en faveur du droit des femmes à l'avortement – dont 63 % qui étaient fortement en faveur – tandis que 11 % y étaient opposés. Au Québec, le soutien à l'avortement grimpe à 89 %. 

L'appui était légèrement plus élevé chez les femmes que chez les hommes — 84 % contre 76 % — et chez les Canadiens de plus de 55 ans.

Un débat aux États-Unis

L'enquête a également révélé que 63 % des personnes interrogées étaient en désaccord avec la décision de la Cour suprême d'annuler l'arrêt Roe c. Wade aux États-Unis. Et environ la moitié des répondants pensent que le débat sur l'avortement aux États-Unis affectera le Canada.

Au moins 14 États ont rendu l’avortement illégal depuis 2022, entraînant la fermeture des cliniques proposant ce service. Alors que Roe c. Wade est tombé, des militants sont descendus dans la rue pour avertir des effets que cela pourrait avoir sur les soins de santé des femmes, soulevant des inquiétudes concernant les grossesses à risque et le droit des femmes à choisir.

De leur côté, les militants antiavortement ont célébré le verdict du plus haut tribunal du pays, en affirmant que cela protégerait les enfants à naître.

Le président américain Joe Biden, qui affrontera l'ancien président Donald Trump lors de l'élection présidentielle plus tard cette année, s'est engagé à protéger le droit à l'avortement s'il est réélu, critiquant souvent la Cour suprême à tendance conservatrice que M. Trump a contribué à façonner lorsqu'il était au pouvoir.

Attaques des libéraux

Ces résultats pourraient expliquer en partie pourquoi les libéraux ont intensifié leurs attaques contre les conservateurs concernant le droit à l’avortement au cours des dernières semaines.

Le sondage indique qu'une personne sur trois pense que les conservateurs sont les moins engagés dans la protection du droit à l'avortement, contre 9 % pour les libéraux. À l’inverse, plus d’une sur quatre a déclaré que les libéraux étaient les plus déterminés à protéger les droits, tandis qu’environ une sur neuf a dit que c’était le cas des conservateurs.

Les libéraux utilisent l’avortement comme un argument contre les conservateurs depuis des années, souvent avec succès. Cette question est revenue plus tôt ce mois-ci avec la participation de deux députés conservateurs à la marche contre l'avortement et l'un d'entre eux, le député albertain Arnold Viersen, a déposé une pétition appelant le gouvernement à réglementer l'avortement.

Marci Ien, la ministre des Femmes, de l'Égalité des genres et de la Jeunesse, a avancé que les conservateurs pourraient utiliser la disposition de dérogation pour revenir sur le droit à l'avortement.

«Il n'est pas exagéré de dire que c'est la pente que nous pourrions descendre», a-t-elle soutenu.

Les conservateurs, en réponse aux questions concernant la disposition de dérogation, ont déclaré qu'ils ne l'utiliseraient pas pour l'avortement. Le chef Pierre Poilievre a affirmé qu'il l'utiliserait pour protéger ses projets de loi sur la criminalité.

Plus de deux Canadiens interrogés sur trois ne sont pas favorables au recours à la disposition de dérogation pour restreindre l'avortement, tandis qu'un sur dix a déclaré qu'il l'appuierait. 

Identité sexuelle à l'école

Le soutien à l'utilisation de la disposition pour interdire les discussions sur l'identité de genre et l'orientation sexuelle dans les écoles était légèrement plus élevé que pour son utilisation pour l'avortement, avec 25 % des personnes interrogées la soutenant. Plus de la moitié s’opposent à son utilisation à cette fin.

Il s’agit d’un changement important par rapport à octobre 2023. À l'époque, en réponse à une question semblable de Léger, 37 % des répondants étaient favorables à l’utilisation de la disposition de dérogation pour interdire les discussions sur l’identité de genre dans les écoles.

Ce sondage avait eu lieu alors que le gouvernement de la Saskatchewan invoquait la disposition pour protéger sa décision d'exiger que les écoles obtiennent la permission des parents avant d'utiliser le nom ou les pronoms préférés d'un élève.

Alessia Passafiume, La Presse Canadienne

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