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Durant les deux prochaines années

Un projet sur le microbiome urbain sera mené à Laval

durée 13h00
12 juin 2025
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Par La Presse Canadienne

Une vaste campagne d'échantillonnage sera menée à Laval au cours des deux prochaines années afin de brosser un portrait de l’ensemble des microorganismes présents dans les environnements urbains ainsi que de leur matériel génétique.

On espère que les données récoltées au sujet de ce «microbiome urbain» permettront d’identifier les aménagements qui favorisent la biodiversité microbienne et contribuent le mieux à la santé globale, a-t-on indiqué par voie de communiqué.

«Ce qui nous intéresse quand on examine le microbiome, c'est de comprendre qui est là, qui fait quoi, c'est quoi leur fonction dans le milieu?, a expliqué le responsable du projet, le professeur Philippe Constant de l'Institut national de la recherche scientifique. Mais aussi, l'interaction avec son environnement, incluant l'humain. Donc c'est une dynamique vraiment importante parce que le microbiome est à la base de tous nos systèmes vivants sur Terre.»

Le but du projet sera donc «de comprendre un peu comment l'humain influence cet équilibre-là pour essayer de restaurer un peu le mal qu'on a fait», a dit le professeur Constant.

«Dans le milieu urbain, il y a davantage de microorganismes qui sont impliqués dans les émissions de gaz à effet de serre, a-t-il expliqué. Dans une ville, le microbiome tend à devenir homogène, donc on perd l'hétérogénéité du vivant. Mais quand on marche dans une forêt, chaque centimètre de sol a une grande diversité

Les infrastructures végétalisées permettent de restaurer cette diversité qui devient un peu trop homogène en milieu urbain, a dit le professeur Constant.

Une centaine de citoyens de Laval participeront au projet du 1er juillet 2025 au 30 juin 2027. Ils auront comme mission de prélever des échantillons de leur environnement, à l’intérieur et à l’extérieur, pour mieux comprendre les microorganismes qui y vivent, mais aussi sur leur propre peau.

Le microbiome urbain est composé des espèces végétales, des bactéries ou des champignons qui sont présents dans les environnements urbains que ce soit dans l’air, le sol, l’eau, les bâtiments, les transports en commun, ou même sur les surfaces que nous touchons quotidiennement. Chaque ville possède ainsi une signature microbienne unique, influencée par son climat, sa géographie et ses activités humaines.

Le projet se déroulera notamment au Carré Laval, que la municipalité présente comme un «futur écoquartier mixte voué à l’innovation et à la transition écologique et sociale». L'endroit servira de site d'expérimentation, puisqu'il est prévu d’y appliquer directement les résultats de l’étude à la conception d’infrastructures vertes.

«C'est un site très dégradé et dont on doit reconstituer la santé», a dit Stéphanie Lord-Fontaine, la vice-présidente aux affaires scientifiques de Génome Québec, un organisme qui finance ce projet à hauteur de 150 000 $.

On utilisera la génomique pour déterminer de quelle manière «on peut constituer nos espaces verts d'une façon qui permet une santé globale, c'est-à-dire de restaurer le site en permettant d'avoir une belle qualité de l'environnement, autant pour les humains que les animaux que les micro-organismes qui constituent la flore microbienne environnementale», a-t-elle ajouté.

«Laval veut se démarquer (...) et être sûr d'avoir la bonne façon de créer des espaces verts dans une ville, puisqu'on sait que le développement urbain mal planifié a un effet évidemment sur l'environnement, mais aussi sur la santé des êtres humains qui habitent en ville», a dit Mme Lord-Fontaine.

Quand le microbiome urbain se détraque, a-t-elle comparé, «c'est un peu comme quand le microbiome humain se dérègle: on ne se sent pas bien».

«Ces données environnementales qu'on récolte sur notre environnement, sur les organismes qui nous côtoient dans nos environnements, vont permettre de (...) créer un milieu de vie qui va être propice à la santé globale», a indiqué Mme Lord-Fontaine.

Les bienfaits des espaces verts pour la santé mentale et physique sont solidement documentés. Ces espaces jouent aussi un rôle crucial en tant que réservoirs de biodiversité, mais leur impact précis sur la santé globale reste encore mal compris.

Le projet de recherche vise donc à combler cette lacune en étudiant le microbiome urbain par l’ADN environnemental (ADNe) «afin de guider la conception d’espaces verts optimisés en maximisant leurs bénéfices pour la santé humaine, animale et environnementale», a-t-on précisé.

«On constate des changements d'environnement et de plus en plus on voit des incidences sur l'humain, a dit le professeur Constant. On sait par exemple qu'un humain qui est exposé aux espaces verts a tendance à avoir une diversité microbienne plus importante sur sa peau ou dans son système digestif. Ce sont des liens qui ont été démontrés, mais ce qu'on ne comprend pas encore bien, c'est comment on peut modifier l'environnement qui nous entoure en milieu urbain pour restaurer cette perte de diversité chez l'humain, mais aussi dans l'environnement.»

Le projet, a conclu le professeur Constant, générera des «données probantes sur comment la diversité microbienne répond à l'urbanisation».

«C'est assez important parce que ça va aider plusieurs villes dans le monde à prendre des décisions plus éclairées au sujet de leur aménagement», a-t-il dit.

Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne

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