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Accusé d'agression sexuelle, Harold LeBel dit ne se souvenir de rien, blâme l'alcool

durée 14h03
9 novembre 2022
La Presse Canadienne, 2022
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Temps de lecture   :  

2 minutes

Par La Presse Canadienne, 2022

QUÉBEC — Dans un courriel transmis à sa présumée victime en 2020, l'ex-député péquiste Harold LeBel affirme n'avoir «aucun souvenir» de ce qu'elle lui reproche parce qu'il avait trop bu.

Le courriel a été déposé en preuve mercredi, au palais de justice de Rimouski, où LeBel subit un procès pour agression sexuelle, accusation à laquelle il a plaidé non coupable.

En réponse à la plaignante qui, dans un long courriel datant du 21 février 2020, l'accusait de l'avoir agressée un soir d'octobre en 2017, LeBel a déclaré n'avoir aucun souvenir de l'événement.

«Lire ton mot me vire à l'envers. Je n'ai aucun souvenir de tout ça. (...) Je me souviens m'être réveillé à côté de toi en me demandant qu'est-ce que je faisais là. Voilà une soirée d'alcool que je voudrais n'avoir jamais connue.»

Il a ajouté quelques minutes plus tard, dans un autre courriel invitant la plaignante à dîner: «Ta lettre me bouleverse, mais merci. Comme je n'avais aucun souvenir, je comprends maintenant.»

La présumée victime a déclaré devant le jury qu'elle avait tenté pendant des mois d'oublier les attouchements sexuels que lui aurait fait subir Harold LeBel et qu'elle gardait ses distances.

Elle a dit qu'elle avait préféré «mettre ça de côté dans une petite case de mon cerveau» pour se consacrer à sa carrière florissante. D'autant plus qu'elle constatait à quel point LeBel était «super aimé». 

«J'avais peur que ce soit moi qui vive les conséquences de cette affaire. Il avait une super réputation, tout le monde était ami avec lui.»

Mais le malaise qu'elle ressentait a persisté, jusqu'à l'arrestation de l'ancien chef du Parti québécois André Boisclair, jour où elle aurait compris qu'on pouvait protéger les présumées victimes en cachant leur identité.  

À la suite de cette arrestation, elle encourageait sur les réseaux sociaux les gens à dénoncer des abus. C'est là qu'elle aurait commencé à se sentir «pas vraiment conséquente».

«Si tu sais des choses et que tu ne dis rien, il y aura peut-être d'autres victimes», s'est-elle rappelé avoir pensé. Elle a porté plainte à la police le 24 juillet 2020; LeBel a été arrêté le 15 décembre de la même année.

Refaisant à nouveau mercredi la chronologie des événements du soir de la présumée agression, la plaignante a été catégorique: LeBel avait pris 3-4 verres de gin tonic, mais il n'était pas en état d'ébriété.

«Harold me semblait très normal. On avait des discussions sérieuses (...), des discours très cohérents. Il n'y avait personne qui était en intoxication.» 

La présumée victime sera contre-interrogée par l'avocat de la défense Maxime Roy, mercredi après-midi.

Caroline Plante, La Presse Canadienne