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Agressions sexuelles: les Dominicains sont visés par une demande d'action collective

durée 11h58
11 septembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Par La Presse Canadienne, 2025

MONTRÉAL — C’est au tour de l’Ordre des pères Dominicains d’être visés par une demande d’action collective pour des agressions sexuelles commises par plusieurs de ses membres entre les années 1946 et 1993 dans le cas des présumées victimes mentionnées dans la procédure.

La demande, pilotée par le cabinet Arsenault, Dufresne, Wee, vise des agressions qui auraient été commises par 12 membres de l’Ordre religieux.

Cynthia Girard, la personne représentante du groupe qui a accepté que son identité soit publique, aurait été victime d’agressions sexuelles multiples en 1993 par le père Benoît Lacroix, au Couvent Saint-Albert-le-Grand à Montréal. Elle était alors au début de la vingtaine.

Le document de procédure fait ensuite état de 12 autres dossiers, soit huit victimes alléguées de sexe féminin – fillettes, adolescentes et adultes âgées de 9 à 29 ans au moment des faits reprochés – et quatre de sexe masculin dont les âges varient de 11 à 31 ans lorsque les agressions se seraient produites.

Dans certains cas, les victimes présumées ou leurs parents ont signalé les faits à une personne en position d’autorité au sein de l’Ordre religieux, mais ces dénonciations sont soit demeurées lettre morte ou ont mené au déplacement des pères concernés.

Outre le père Benoit Lacroix, le père Gilles Roy, les pères Bégin et Létourneau – dont les prénoms ne sont pas précisés dans les documents juridiques – le père Philéas Roy, le père Bertrand Boisvert, le père Charles-André Cabana, le père Étienne Morin, le frère Yves Léger, le père André Saint-Jacques, le père Guy Pelletier ainsi que le père Fernand Patry sont visés.

Dans un de ces cas, le père Philéas Roy a fait l’objet d’une plainte à la police et du dépôt d’accusations à son endroit, mais il est décédé avant que les procédures ne puissent avoir lieu. La plupart sinon tous ces religieux sont aujourd’hui décédés, selon le cabinet d’avocats.

Les agressions auraient été commises entre autres aux paroisses Notre-Dame-du-Rosaire de Sherbrooke et de Saint-Hyacinthe, à l’église Saint-Dominique à Québec ainsi qu’au Couvent Saint-Albert-le-Grand à Montréal.

Le document judiciaire reproche à l’Ordre des Dominicains d’avoir entretenu «une culture du silence», d’avoir par le biais de ses représentants qui étaient informés des présumées agressions, omis de prendre les mesures nécessaires.

On peut aussi lire qu’«en plus des dénonciations, le caractère répété des agressions sexuelles commises par les Dominicains, le nombre d’agresseurs allégués et leurs déplacements, le nombre de victimes et la période pendant laquelle se sont déroulées les agressions permettent d’inférer le caractère systémique de celles-ci sur le territoire».

Cynthia Girard réclame 450 000 $ en dommages pécuniaires et non pécuniaires et la demande ajoute une réclamation de 10 millions $ pour l’ensemble du groupe.

Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne