CHSLD: Sonia Bélanger invite les employés qui «ne sont pas à leur place» à quitter
Temps de lecture :
3 minutes
Par The Canadian Press, 2024
QUÉBEC — Les employés qui «ne sont pas à leur place» dans les CHSLD devraient quitter, a lancé jeudi la ministre responsable des Aînés, Sonia Bélanger.
«Mon message ce matin, c'est que les employés qui n'ont pas les attitudes nécessaires pour travailler auprès de personnes qui sont en perte d'autonomie, auprès d'aînés, bien si les personnes ne sont pas à leur place, ils ont juste à quitter», a-t-elle déclaré en mêlée de presse.
La ministre réagissait à un rapport dévoilé dans «La Presse», jeudi, qui fait état de maltraitance au CHSLD Robert-Cliche, à Montréal. Plusieurs gestes «inappropriés» auraient causé du «tort, de la détresse» à des personnes vulnérables.
Des travailleurs auraient ignoré des résidants, servi des repas froids et refusé d'effectuer certaines tâches pourtant demandées par les infirmières, selon le rapport de la commissaire aux plaintes du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal qui date de janvier dernier.
Ce qui s'est produit au CHSLD Robert-Cliche est «inadmissible», s'est insurgée Mme Bélanger, qui parle cependant de «cas isolés». Elle a rappelé que la loi sur la maltraitance, qui a été bonifiée en 2022, prévoit des sanctions pénales.
«Il y a des employés qui ont été mis à pied, des employés qui ont été suspendus, il y a des enquêtes de relations de travail qui sont en cours, il y a de la formation qui a été donnée, il y a eu des changements dans les gestionnaires», a-t-elle énuméré.
La ministre n'exclut pas d'aller plus loin; le dossier pourrait être soumis au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP).
«Tout est sur la table, a-t-elle soutenu. Pour la suite des choses, que ce soit pour des sanctions pénales ou pour amener un dossier au DPCP, ça suit son cours.»
Jeudi, les partis d'opposition ont déploré l'apparition d'autres cas de maltraitance dans les CHSLD, alors que le gouvernement Legault avait pourtant bonifié la loi justement pour lui donner plus de mordant.
«Force est de constater que le gouvernement ne se sert pas de ses fameuses dents dans la loi», a dénoncé la députée libérale Linda Caron.
La députée Christine Labrie, de Québec solidaire, a souligné que plusieurs étapes doivent être franchies avant de pouvoir imposer des sanctions ou des pénalités financières.
«Quand le CIUSSS ou le CISSS traite une plainte, ils doivent d'abord décider eux-mêmes s'ils font remonter ça au ministère, et, au ministère, ils vont décider eux-mêmes s'ils font remonter ça au DPCP», a-t-elle dit.
«Ça fait deux niveaux de filtre. C'est deux paliers où ils ont tout avantage à ce que ça ne se rende pas à une éventuelle amende. Donc, pour moi, ça, ce n'est pas le bon système», a-t-elle ajouté.
De son côté, le Parti québécois a rappelé que le gouvernement Legault avait promis qu'il allait y avoir un «champion» de la prévention de la maltraitance dans chacun des CHSLD du Québec.
«Où en est-on avec ça? Y avait-il ce champion ou cette championne, cette personne dûment formée pour s'assurer que les pratiques soient appliquées au CHSLD Robert-Cliche? a demandé le député Joël Arseneau. Moi, je pense qu'il y a encore beaucoup à faire.»
Caroline Plante, La Presse Canadienne