Déclin du français: François Legault dénonce les propos de Marc Miller

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Par La Presse Canadienne, 2025
Le premier ministre du Québec, François Legault, a vertement dénoncé mardi les propos du nouveau ministre responsable des Langues officielles dans le cabinet Carney, Marc Miller.
«Marc Miller, c'est une honte pour tous les Québécois, a tonné M. Legault en se rendant à la période des questions. Je ne sais pas comment il va faire pour se présenter dans une activité culturelle au Québec après avoir dit des conneries comme ça.»
Plus tôt dans la journée, à Ottawa, M. Miller avait maintenu les bémols qu'il avait exprimés dès 2023 quant au déclin du français au Québec. «Ce que je refuse, c'est ce catéchisme que veulent certains partis politiques pour dire que le français est en recul total», a-t-il déclaré.
Il a fait valoir que «la réalité, dans tout ça, c'est qu'il y a de bonnes nouvelles, notamment les nouvelles depuis plusieurs décennies grâce à la loi 101» et «grâce à l'entente Canada-Québec» qui a conféré plusieurs pouvoirs à la province en matière d'immigration, notamment pour prioriser les nouveaux arrivants francophones.
«Le français, je vais le répéter, est immensément fragile en Amérique du Nord, et il faut le protéger», a ajouté M. Miller, qui est aussi devenu ministre de la Culture et de l'Identité canadienne.
Appelé à préciser à quel niveau il reconnaît le déclin du français, le ministre a répondu que cela est le cas pour la «langue parlée à la maison» et, «de façon statistique, au travail».
«Il faut faire un effort supplémentaire», a-t-il tranché.
M. Miller a montré des signes d'exaspération quant à «la politisation de l'enjeu». «Je pense que c'est utilisé pour des raisons identitaires, et je pense que, comme Québécois, je suis assez tanné de ce débat qui est généralement assez identitaire», a dit l'élu de Ville-Marie—Le Sud-Ouest—Île-des-Soeurs.
«Depuis deux ans, de 2022 à 2024, le pourcentage de francophones à Montréal est passé de 48 % à 43 %. Pis là, Marc Miller, le nouveau ministre fédéral de la Culture, vient dire qu'il est tanné du débat sur le déclin du français. Quelle honte!» a fulminé M. Legault.
M. Miller a, à l'automne 2023, refusé de reconnaître le déclin du français au Québec - préférant parler de langue «menacée» -, avant de se raviser.
«Je ne nie pas du tout quand on parle du déclin du français comme langue maternelle», avait-il dit au cours d'une entrevue accordée à La Presse Canadienne.
Il avait noté son agacement quant à l'utilisation «à outrance», par le Bloc québécois, de cet indicateur statistique qu'est la langue maternelle. Selon lui, cela laisse entendre que ceux qui ont appris le français plus tard dans leur vie seraient moins Québécois que les autres.
M. Miller faisait aussi partie de certains élus libéraux qui avaient des réticences quant à la réforme de la Loi sur les langues officielles, adoptée en juin 2023.
- Avec des informations de Michel Saba
Émilie Bergeron et Caroline Plante, La Presse Canadienne