Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Des communautés autochtones espèrent voir Léon XIV poursuivre la réconciliation

durée 08h50
10 mai 2025
La Presse Canadienne, 2024
durée

Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

OTTAWA — Des communautés autochtones au Canada espèrent voir le pape Léon XIV poursuivre le travail de réconciliation entamé par son prédécesseur, François.

Ce dernier était reconnu comme un allié des peuples autochtones du Canada, pour faire avancer les efforts de réconciliation. Le pape François a présenté des excuses, tant au Vatican qu'en sol canadien, pour le rôle joué par l’Église catholique dans les abus généralisés commis dans des pensionnats pour enfants autochtones au Canada.

Sa visite au Canada en 2022 a été décrite comme un «pèlerinage pénitentiel», le pape François insistant pour rencontrer des survivants autochtones des pensionnats et écouter leurs témoignages.

Le pape François a également exprimé sa volonté de restituer des artefacts du Musée du Vatican, datant de l’époque coloniale, qui ont été acquis auprès d’Autochtones au Canada.

La cheffe nationale de l’Assemblée des Premières Nations (APN), Cindy Woodhouse Nepinak, qui était à Rome pour les funérailles du pape François, a déclaré que le regretté pontife avait fait «beaucoup de bonnes choses».

Son successeur, le cardinal Robert Prevost, natif de Chicago, a choisi le nom de Léon XIV. Il est le premier pontife né aux États-Unis, bien qu’il ait travaillé pendant de nombreuses années au Pérou.

Mme Woodhouse Nepinak souhaite la bienvenue au pape Léon. Elle espère qu’il sera «ouvert et réceptif» à la collaboration.

«Je sais que nous avons beaucoup de travail à faire, mais je pense que nous pouvons y arriver ensemble, a-t-elle déclaré. «L’ancien pape avait laissé beaucoup de travail inachevé et nous voulons revenir à cela.»

Le travail sur le rapatriement des artefacts est en cours. L'APN espère avoir des discussions avec le nouveau pape et le Vatican.

Inuit Tapiriit Kanatami, l'organisation nationale représentant plus de 65 000 Inuits au Canada, a déclaré sur les réseaux sociaux qu’elle se réjouissait de l'élection du nouveau pape Léon XIV.

«Nous sommes impatients de poursuivre le travail productif que nous avons entrepris avec l’Église (catholique) pour faire progresser la réconciliation avec les Inuits, indique sa publication. Nous espérons que, sous sa direction, l’Église catholique soutiendra et renforcera les efforts pour rapatrier le patrimoine culturel et soutenir les priorités des communautés autochtones.»

Le rapport final de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, publié en 2015, comportait un appel à l’action exhortant le pape à se rendre au Canada pour présenter des excuses.

Les autres recommandations comprenaient l’élaboration de stratégies d’éducation pour s’assurer que les congrégations religieuses apprennent leur rôle dans la colonisation, enseignent la nécessité de respecter la spiritualité autochtone et fournissent un financement permanent pour des projets de revitalisation culturelle et linguistique.

Cindy Woodhouse Nepinak estime qu’il doit y avoir un examen des progrès du Canada avec l’Église sur les appels à l’action, étant donné que près d’une décennie s’est écoulée.

«Nous ne faisons pas autant que nous aurions dû et nous devons commencer à le mesurer», a-t-elle déclaré.

Mme Woodhouse Nepinak souhaite aussi que le pape Léon vienne au Canada et rencontre les survivants des pensionnats autochtones.

Elle est optimiste quant à la volonté du pape Léon XIV de s’engager auprès des peuples autochtones, étant donné son séjour en Amérique du Sud.

«En travaillant au Pérou, il aurait été exposé à la culture autochtone, aux cérémonies autochtones et aux modes de vie autochtones, a souligné la cheffe de l'APN. J’espère qu’il sera ouvert à l’idée de voir cela ici avec les Premières Nations du pays et de rencontrer nos survivants des pensionnats pour bien comprendre ce qu’ils ont vécu.»

Environ 150 000 enfants autochtones ont été forcés de fréquenter ces pensionnats au Canada. Plus de 60 % des écoles étaient alors dirigées par l’Église catholique.

Neil MacCarthy, un porte-parole de l’archidiocèse catholique de Toronto, a affirmé qu’il est «plein d’espoir» que le travail de réconciliation se poursuivra, citant des «pas de géant» sous le pontificat du pape François.

«Il faut reconnaître que beaucoup a été fait», a déclaré M. MacCarthy, qui était avec la délégation autochtone à Rome en 2022 et lors de la visite papale au Canada. «C’était un tout nouveau chapitre, la plupart seraient d’accord, dans les relations avec l’Église catholique et les peuples autochtones.»

Toutefois, M. MacCarthy croit qu’il faudra du temps pour faire avancer ces questions.

Il faut «travailler avec les évêques du Canada et d’autres qui ont fait partie de ce voyage et continueront à aller de l’avant, a-t-il déclaré. Nous reconnaissons tous qu’il s’agit d’un voyage qui doit se poursuivre.»

Avec des informations de Kelly Geraldine Malone, Brittany Hobson, Nicole Thompson, Cassandra Szklarski, Fakiha Baig, Nicole Winfield et The Associated Press.

Catherine Morrison, La Presse Canadienne