Des intervenants demandent une définition du féminicide dans le Code criminel


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Par La Presse Canadienne, 2024
TORONTO — À cause du grand nombre de meurtres commis contre des femmes dans plusieurs régions au pays, des intervenants souhaitent qu'une définition précise du féminicide soit ajoutée dans le Code criminel.
Ils espèrent que ce changement sera bientôt proposé devant la Chambre des communes puisque le premier ministre Mark Carney a promis de lutter contre la violence conjugale lors de la dernière campagne électorale fédérale.
Plusieurs corps de police hésitent encore à employer le mot «féminicide» pour décrire le meurtre d'une femme. Par exemple, le Service de police de Kingston l'a utilisé une première fois quand elle a arrêté le mois dernier un homme de 26 ans pour le meurtre d'une femme de 25 ans commis «dans un contexte de violence conjugale».
La décision de la police d'utiliser ce mot est «très significative», soutient Myrna Dawson, la fondatrice et directrice de l'Observatoire canadien du féminicide pour la justice et la responsabilisation.
Elle déplore que trop peu de corps policiers acceptent d'utiliser ce terme. Elle en blâme l'absence d'une définition précise du féminicide dans le Code criminel.
Plusieurs groupes ne s'entendent pas sur le nombre de femmes victimes de féminicide au pays. Selon Marlene Ham, directrice générale de l'Ontario Association of Interval Houses, c'est à cause de l'absence d'une définition reconnue par la Loi.
Ajouter une définition du féminicide dans le Code criminel permettra d'avoir des données plus précises sur l'ampleur du phénomène, croient Marlene Ham et Myrna Dawson.
Au cours de la dernière campagne, Mark Carney avait promis que tout assassinat motivé par la haine — y compris un féminicide — serait considéré comme un «meurtre au premier degré constructif». Cela signifie que, dans un tel cas, une accusation de meurtre au premier degré serait déposée même si ce crime n'était pas planifié ou délibéré.
Chantalle Aubertin, porte-parole du ministre de la Justice Sean Fraser, a déclaré que le gouvernement «était déterminé à présenter le plus tôt possible un projet de loi visant à respecter cet engagement».
Cassidy McMackon, La Presse Canadienne