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Des publications misogynes figurent sur le compte Twitter d'un candidat conservateur

durée 15h01
18 août 2022
La Presse Canadienne, 2022
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2022

QUÉBEC — Des images et propos misogynes apparaissent sur les réseaux sociaux fréquentés par le candidat conservateur dans Chapleau, Matthieu Kadri.

La teneur de certaines publications qu’on peut trouver sur un des comptes Twitter du candidat qui aspire à devenir député n’a vraiment rien de parlementaire.

Lorsque son chef, Éric Duhaime, a présenté sa candidature, il a été mentionné que M. Kadri travaillait dans le commerce de la vente d’automobiles de son père, à Buckingham, dans l’Outaouais. Il a omis de dire que dans une vie antérieure il avait été disc jockey, spécialisé dans le rap et portant le pseudonyme DJ-Kay-D.

DJ-Kay-D était très actif sur les réseau sociaux, particulièrement en 2016. Une vidéo tournée dans un bar d’Atlanta présente une danseuse nue en action, des images coiffées du mot «bitch». 

Sur une photo, on voit apparaître l’inscription «DJ-Kay-D» sur les seins surdimensionnés d’une femme dont on ne voit pas le visage. 

Une autre publication sur son fil Twitter montre un homme noir, torse nu, qui porte dans un bras un bébé et un revolver à la ceinture. Sous l’image, on peut lire: «La pétasse veut mon beef», une allusion au sexe de l’homme. Cette photo illustre en fait l’album «L’homme au bob», de Gradur, un rappeur français bien connu. Sa chanson «Beef» multiplie les propos dégradants sur les femmes. 

«Folleries de jeunesse»

En entrevue téléphonique à La Presse Canadienne jeudi, le candidat conservateur âgé de 30 ans était penaud. Il a fait amende honorable, en affirmant que tout cela était loin derrière lui, des «folleries de jeunesse», a-t-il dit, soulignant qu’il avait le plus grand respect pour les femmes.

Il dit se dissocier totalement et sans réserve des valeurs que semblent véhiculer ces images et ces propos.

«Je ne voulais pas que personne voit ça», avoue M. Kadri, qui a dû remplacer son père, Michel Kadri, au pied levé, ce dernier ayant éprouvé des problèmes de santé dernièrement l'empêchant de faire campagne.

«C’est vraiment pas l’image que je veux que les gens perçoivent de moi», insiste le candidat, qui veut tourner la page sur ce volet de son passé.

Il a cessé de jouer au «DJ» il y a deux ou trois ans et affirme avoir maintes fois essayé de fermer ce compte, mais sans succès. Depuis, il s’est rangé, s’est marié et est le père d’un enfant.

À propos de la vidéo tournée dans un bar de danseuses, et dans laquelle on l’aperçoit, il dit que son rôle s’est limité à composer la musique d’accompagnement.

Le candidat n’a pas cru bon d’informer le parti qu’il y avait peut-être des publications de ses réseaux sociaux qui pouvaient surgir en campagne électorale. 

Sur son compte, on peut aussi lire à plusieurs reprises le mot qui commence par «n» et celui qui commence par «f».

On peut aussi lire des phrases comme: «Ne fais jamais de faveur à personne. Vis pour toi. Car quand ce sera ton tour, personne ne te fera de faveurs.»

M. Kadri est aussi un proche de Dave Leduc, un champion de boxe birmane, qui s’est fait connaître pour ses vidéos affichant sa lutte acharnée contre les mesures sanitaires. Plusieurs photos les montrent côte à côte.

Les deux hommes sont aussi liés professionnellement. Dave Leduc commandite certaines activités de M. Kadri, mais il affirme qu’ils ne partagent pas nécessairement «les mêmes idées» sur tous les sujets.

Jocelyne Richer, La Presse Canadienne