Des victimes de vols de véhicule veulent exprimer leur frustration
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Par La Presse Canadienne, 2024
Des victimes de vols de véhicule expriment leur frustration devant une situation que les autorités peinent à contrôler.
Laura Paquette, une travailleuse sociale de la grande région de Toronto, est l'une d'entre elles. Au début de l'année, des voleurs ont réussi à déverrouiller les portes de son VUS avant de partir avec le véhicule.
Elle s'interroge sur la facilité avec laquelle les voleurs ont pu s'emparer de son VUS. Elle aimerait bien que les constructeurs automobiles acceptent une forme de responsabilité.
«Si j'investis pour renforcer la sécurité de ma maison, mais si quiconque possédant une clé vierge peut y pénétrer, je me sentirai escroqué, n'est-ce pas? C'est ce que je ressens pour mon véhicule».
Mme Paquette examine même ses options juridiques.
«Pourquoi est-ce aux consommateurs à se protéger? demande-t-elle. L'achat d'un véhicule est un gros investissement. Alors pourquoi est-ce si facile de les voler? Pourquoi dois-je envisager une solution radicale pour prévenir un vol?»
Kamran Hussain, qui s'est installé au Canada en 2017, est si préoccupé qu'il songe même à quitter le pays.
Un matin de janvier 2024, il s'est réveillé pour constater la disparition de son Toyota Highlander. Le voleur avait fracassé les vitres du véhicule pour y entrer.
L'employé d'une entreprise de télécommunication dit avoir choisi le Canada parce qu'il pensait pouvoir y vivre en toute sécurité. L'épidémie de vols de véhicules actuelle le pousse à mettre en doute cette conviction.
Songe-t-il à quitter le pays pour autant ? «J'examine les options, répond-il. J'avais quitté mon pays [l'Inde] à cause de l'instabilité. Alors, tous ces vols par effraction et la hausse de la criminalité sont une source de grande inquiétude pour moi.»
L'augmentation de vols de véhicule s'accompagne d'une hausse des violations de domicile, des vols violents et de la violence armée dans la grande région de Toronto, dit la police de la Ville-Reine.
Équité Association, un organisme national fondé par des compagnies d'assurances, dit que pour la première fois en Ontario, la valeur totale des véhicules volés avait dépassé l'an dernier un milliard de dollars.
Bryan Gast, vice-président, service d'enquête, de l'organisme, a lié l'inquiétante situation au crime organisé.
Selon lui, les problèmes d'approvisionnement survenu lors de la pandémie de COVID-19 ont créé une pénurie de véhicules neufs et usagés.
«Le crime organisé a bien cerné le problème et en a profité, souligne-t-il. C'est à ce moment-là que les données ont augmenté».
Il ajoute que le coût des réclamations liées à un vol de véhicule a crû de 319% depuis 2020.
La surintendante d'état-majorde la Police de Toronto, Pauline Gray, dit que les vols de véhicule figurent parmi les trois principales sources de revenus du crime organisé.
Elle a loué le travail de coordination des différents corps policiers pour riposter aux voleurs, mais le succès de l'entreprise ne pourra être mesuré qu'à une seule dimension.
«Le but est de renverser la tendance, d'aplanir la courbe jusqu'à une ligne plate et, ultimement, de constater un déclin.»
La Presse Canadienne