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Diplomate à une fête à l'ambassade russe: «ça n'aurait jamais dû arriver», dit Joly

durée 15h31
13 juin 2022
La Presse Canadienne, 2022
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Par La Presse Canadienne, 2022

OTTAWA — La participation d'une haute fonctionnaire à une fête à l'ambassade de Russie à Ottawa est une erreur, a tranché lundi la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly.

«Premièrement, ça n'aurait jamais dû arriver. Deuxièmement, ça n'arrivera plus», a-t-elle déclaré lors d'une mêlée de presse dans le foyer de la Chambre des communes, en réaction à ces révélations rapportées par le Globe and Mail.

Mme Joly a plaidé que l'intention du gouvernement est «claire depuis le début, c'est-à-dire de suffoquer le régime Poutine».

Y a-t-il une valeur à maintenir un dialogue avec la Russie, s'est fait demander la ministre.

«Il y a une valeur à avoir une ambassadrice à Moscou, a-t-elle répondu. Et c'est pourquoi j'ai rencontré ce matin notre ambassadrice à Moscou pour comprendre exactement ce qui se passe sur le terrain, comprendre c'est quoi la réaction du peuple russe.»

Pour l'opposition officielle, «c'est déplorable» qu'un responsable d'Affaires mondiales Canada ait autorisé la présence de la haute fonctionnaire à la réception et la ministre Joly devrait être imputable.

«Non seulement elle aurait dû savoir, elle aurait dû et elle doit prendre l'entière responsabilité de cette haute fonctionnaire à l'ambassade de la Russie», a tranché le chef adjoint des conservateurs, Luc Berthold.

Les actions de la Russie en Ukraine privent «des dizaines de pays des grains nécessaires pour leur survie, (...) va créer une grave crise dans le monde, (...) fait une guerre qui a tué des centaines de civils, des milliers de civils en Ukraine», a-t-il noté.

«Totalement inacceptable»

La présence de la fonctionnaire à la fête est dans les circonstances «totalement inacceptable» et «complètement déplacée», a déclaré le député du Bloc québécois René Villemure.

«C'est une question de jugement à un moment donné, a-t-il expliqué. Mais quand l'appareil comme tel n'émet pas ce genre de jugement-là en général, il peut arriver des choses comme ça.»

Bien qu'il reconnaisse que les ministres ne sont pas au courant «de tout», M. Villemure a dit croire qu'«il y a une responsabilité ministérielle là-dedans simplement parce que l'exemple n'a pas été donné».

À son entrée au parlement, le chef adjoint du Nouveau Parti démocratique, Alexandre Boulerice, a mentionné que le fait que le Canada n'ait pas rompu ses liens diplomatiques avec la Russie ne justifie pas pour autant une telle présence à des festivités.

«Le dialogue est encore là, a-t-il dit. Est-ce que c’était nécessaire d’aller participer à une fête? Je pense que c’est assez insensible dans la situation actuelle, quand on regarde le sort des Ukrainiens et des Ukrainiennes.»

Encore vendredi, Affaires mondiales Canada répétait qu'il condamne «l’invasion non provoquée par la Russie de son voisin souverain et démocratique, en violation du droit international».

Michel Saba, La Presse Canadienne