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É.-U.: Le roi Abdallah II en visite pour parler d'un accord entre Israël et le Hamas

durée 17h00
12 février 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

WASHINGTON — Le président Joe Biden a accueilli lundi le roi de Jordanie Abdallah II à la Maison-Blanche pour des entretiens qui porteront sur les efforts visant à libérer les otages détenus à Gaza et sur l’inquiétude croissante concernant une éventuelle opération militaire israélienne dans la ville frontalière de Rafah.

Il s'agissait de la première rencontre entre les alliés depuis que trois soldats américains ont été tués le mois dernier lors d'une frappe de drone contre une base américaine en Jordanie. M. Biden a imputé ces décès aux milices soutenues par l'Iran, les premiers pour les États-Unis après des mois de frappes menées par de tels groupes contre les forces américaines à travers le Moyen-Orient depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, a affirmé que les deux dirigeants discuteraient des efforts visant à mettre fin au conflit, de l'aide humanitaire à Gaza et d'une «vision de paix durable incluant la viabilité d'une solution à deux États avec la sécurité d'Israël garantie».

La rencontre avec le roi Abdallah II intervient alors que Joe Biden et ses collaborateurs s'efforcent de négocier une nouvelle pause dans la guerre d'Israël contre le Hamas afin d'envoyer de l'aide humanitaire et des fournitures dans la région et faire sortir les otages. La Maison-Blanche fait face à des critiques croissantes de la part des Arabes américains concernant le soutien continu de l'administration Biden à Israël, malgré des pertes croissantes à Gaza depuis que le Hamas a lancé son attaque contre Israël le 7 octobre.

Le président américain, rejoint par son épouse Jill, a accueilli le roi, la reine Rania et le prince héritier Hussein à la Maison-Blanche avant la rencontre entre les dirigeants. Le président et le roi devaient faire des déclarations lundi après-midi.

Il semblait qu’un accord pour une nouvelle pause dans les combats se rapprochait. Un haut responsable de l'administration américaine a déclaré dimanche qu'après des semaines de navettes diplomatiques et de conversations téléphoniques, un cadre était essentiellement en place pour un accord qui pourrait voir la libération des otages restants détenus par le Hamas à Gaza en échange de l'arrêt des combats.

Le responsable, qui s'est exprimé sous couvert d'anonymat pour discuter des négociations, a reconnu que des lacunes subsistaient, mais a refusé de préciser de quoi il s'agissait. Le responsable a déclaré que la pression militaire israélienne sur le Hamas à Khan Younès au cours des dernières semaines a contribué à rapprocher le groupe militant de l'acceptation d'un accord. La possibilité d’un accord a occupé la majeure partie de l’appel de Joe Biden dimanche avec le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, dans ses discussions avec le roi lundi.

John Kirby a confirmé que les États-Unis restaient opposés à un cessez-le-feu général à Gaza, comme l’ont demandé le roi Abdullah et d’autres dirigeants régionaux.

Pourparlers pour mettre les civils de Rafah à l'abris

Les dirigeants d'Israël et des États-Unis ont également eu des échanges importants sur l’expansion potentielle des opérations militaires israéliennes à Rafah et sur le fait que Joe Biden a réitéré l’opposition des États-Unis à cette idée dans les «conditions actuelles», alors que plus de 1,3 million de personnes s’y réfugient.

John Kirby a noté lundi qu’il y avait des «cibles militaires légitimes» pour les Israéliens à Rafah, mais a déclaré que les Israéliens devaient s’assurer que leurs opérations soient conçues pour protéger la vie des civils innocents.

Joe Biden, qui a qualifié la semaine dernière la réponse militaire israélienne à Gaza d’«exagérée», a également demandé des mesures «urgentes et spécifiques» pour renforcer l’aide humanitaire.

Le responsable a déclaré que les Israéliens «ont clairement fait savoir qu'ils n'envisageraient pas une opération» à Rafah sans protéger la population civile. Le responsable a dit que les États-Unis ne sont pas sûrs qu'il existe un plan faisable pour déplacer les civils hors de Rafah afin de permettre aux opérations militaires d'avoir lieu. 

La Jordanie et d’autres États arabes ont été très critiques à l’égard des actions d’Israël et ont évité de soutenir publiquement une planification à long terme de ce qui se passera ensuite, arguant que les combats doivent cesser avant que de telles discussions puissent commencer. Ils exigent un cessez-le-feu depuis la mi-octobre au moment où les pertes civiles commençaient à monter en flèche.

Le chef d'État américain avait prévu de se rendre en Jordanie lors de son voyage en Israël en octobre, peu après l’attaque du Hamas du 7 octobre, mais le voyage a été annulé. En rentrant d'Israël, Joe Biden a annoncé qu'il avait aidé à négocier le premier accord visant à suspendre temporairement les combats et à ouvrir le passage de Rafah à l'aide humanitaire.

Au cours des mois qui ont suivi, des membres de son administration se sont rendus à plusieurs reprises dans la région pour dialoguer avec les dirigeants locaux.

Colleen Long et Zeke Miller, The Associated Press