Face à Trump, Ottawa est exhorté à défendre avec force les droits de la personne

OTTAWA — La directrice mondiale d'Amnistie internationale appelle Ottawa à dénoncer les violations des droits de la personne par Washington et d'autres pays, avec la même intensité qu'il a utilisée pour dénoncer les droits de douane et les menaces d'annexion par les États-Unis.

La secrétaire générale d'Amnistie, Agnès Callamard, effectue une rare visite au Canada, demandant à Ottawa de défendre les normes et les institutions mondiales censées garantir les droits de la personne.

Sa visite intervient alors que le premier ministre Mark Carney se rend à Washington pour rencontrer le président américain Donald Trump mardi, à la Maison-Blanche.

Mme Callamard affirme qu'immédiatement après cette rencontre, M. Carney devrait annoncer la création d'un poste d'ambassadeur aux droits de la personne afin d'envoyer un message fort.

Elle affirme également que le Canada devrait se préparer à sanctionner les législateurs américains qui ciblent les juges des Nations unies pour avoir lancé des mandats d'arrêt contre de hauts responsables israéliens.

«À l'heure actuelle, le gouvernement canadien a pris des positions très fermes par rapport à sa souveraineté nationale et par rapport aux relations commerciales avec les États-Unis, a expliqué Mme Callamard devant la presse. Ce que nous souhaitons voir avec la même vivacité et le même courage, c'est la protection du système multilatéral, de la justice internationale et de la protection des droits (de la personne) comme valeurs et comme pratiques.»

«Le monde a besoin d'entendre des leaders (...) qui soient fermes sur ces questions-là», a-t-elle ajouté.

Elle affirme que le monde est au bord d'un abysse historique, certains pays violant les règles dans des endroits comme la bande de Gaza, l'Ukraine, le Myanmar et le Soudan.

«Réveillez-vous. Ne tombez pas dans le piège des dérives autoritaires», a insisté la directrice d'Amnistie internationale.

Dylan Robertson, La Presse Canadienne