Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Géhane Kamel recommande un tribunal pour les affaires impliquant la maladie mentale

durée 13h53
29 février 2024
La Presse Canadienne, 2024
durée

Temps de lecture   :  

2 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — La coroner Géhane Kamel recommande au gouvernement du Québec de créer un tribunal qui traiterait spécifiquement des affaires impliquant la maladie mentale. 

Dans son rapport final sur la mort violente de trois personnes abattues au hasard dans la région de Montréal par un malade mental en 2022, la coroner Kamel recommande notamment de transformer la Commission d’examen des troubles mentaux en un «tribunal administratif spécialisé en santé mentale», comme c'est le cas en Ontario. 

Ce processus judiciaire permettrait d'impliquer dans un dossier tous les acteurs, dont les policiers, les professionnels de la santé et les procureurs.

Le rapport de Mme Kamel, publié jeudi, fait suite à une enquête du coroner menée l'année dernière sur les meurtres d'André Lemieux, Mohamed Belhaj et Alex Lévis Crevier, en août 2022, ainsi que la mort d'Abdulla Shaikh, le tueur de 26 ans abattu lors d'un échange de coups de feu avec les policiers dans un motel de Montréal.

La coroner Kamel conclut qu'il y avait plusieurs «drapeaux rouges» dans le cas d'Abdulla Shaikh. Elle cite notamment les longs délais judiciaires et le manque de coopération de Shaikh avec les professionnels de la santé mentale de première ligne —l’équipe du «Suivi intensif dans le milieu». 

Elle évoque aussi le manque de suivi après la fermeture de son dossier, si ce n'est une visite aux trois mois chez un psychiatre et une surveillance de sa prise de médicaments.

La coroner déplore une pénurie au Québec de ressources en santé mentale en général — et plus particulièrement en matière de surveillance des personnes qui relèvent de la Commission d’examen des troubles mentaux et qui refusent de recevoir de l'aide, ou hésitent à l'accepter. 

«Le manque de ressources est un problème réel, mais les structures de suivis pour les personnes qui sont réfractaires le sont également», écrit-elle dans son rapport.

Abdulla Shaikh avait en sa possession deux «armes à feu fantômes» – des armes artisanales. «M. Shaikh semble avoir prémédité de longue date ces gestes avec un objectif précis dont seul lui aurait pu nous donner des réponses», écrit la coroner Kamel.

Elle souligne que son comportement n’était pas typique d’une personne en psychose. «On est plus dans l’ordre de quelqu’un qui a un trouble de personnalité qui a planifié scrupuleusement ces actions», conclut-elle. 

«De l’avis des psychiatres et de notre expert, les troubles de personnalité sont plus difficiles à diagnostiquer et la prise en charge est également ardue.»

La Presse Canadienne