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Hardeep Singh Nijjar rencontrait des agents du SCRS les semaines avant son assassinat

durée 18h01
19 septembre 2023
La Presse Canadienne, 2023
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Par La Presse Canadienne, 2023

VANCOUVER — Le fils du leader sikh Hardeep Singh Nijjar a déclaré que son père rencontrait régulièrement des agents du renseignement canadien dans les mois qui ont précédé son assassinat en Colombie-Britannique, le 18 juin.

Le premier ministre Justin Trudeau a révélé lundi en Chambre qu'Ottawa considérait comme «crédibles» les allégations selon lesquelles des agents du gouvernement indien avaient joué un rôle dans cet assassinat. 

Balraj Nijjar a déclaré en entrevue que son père rencontrait des agents du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) «une ou deux fois par semaine», y compris un ou deux jours avant le meurtre du 18 juin. Une autre rencontre était d'ailleurs prévue deux jours après sa mort, a-t-il dit.

M. Nijjar soutient qu'il a également assisté avec son père à une rencontre avec des policiers de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), l'année dernière, au cours de laquelle les deux hommes ont été informés de menaces de mort visant le leader sikh. Les policiers fédéraux lui auraient alors conseillé de «rester chez lui».

Hardeep Singh Nijjar, fervent partisan du mouvement indépendantiste qui milite pour une patrie sikhe distincte au Pendjab, le Khalistan, a été abattu par deux hommes masqués dans le stationnement du lieu de culte «Guru Nanak Sikh» de Surrey, le gurdwara qu'il dirigeait.

M. Trudeau a révélé lundi en Chambre que les services de renseignement enquêtaient sur des informations «crédibles» concernant «un lien potentiel» entre le gouvernement indien et cet assassinat. 

Le gouvernement indien a formellement nié ces allégations, les qualifiant d'«absurdes et motivées».

Gilet pare-balles

Gurpatwant Singh Pannun, porte-parole du groupe «Sikhs for Justice», établi aux États-Unis, et proche collaborateur de M. Nijjar, affirme que le Canadien avait demandé aux autorités s'il devait porter un gilet pare-balles dans les semaines précédant son assassinat, en juin.

L'avocat new-yorkais affirme que M. Nijjar a posé des questions sur le gilet en avril ou en mai, et les autorités canadiennes ont répondu qu'elles ne pouvaient pas lui en fournir un.

Me Pannun affirme que M. Nijjar lui avait également dit un an plus tôt, vers le mois de juillet 2022, que les autorités canadiennes lui avaient fait part d'une menace de mort qui le visait. Les autorités canadiennes auraient dit à M. Nijjar qu'il ne devrait pas se rendre à son temple selon ses horaires habituels et qu'il devrait éviter les apparitions en public, selon Me Pannun.

Mais Balraj Nijjar a déclaré que ni lui ni son père ne voulaient se terrer. «Nous ne nous inquiétions pas de la sécurité parce que nous ne faisions rien de mal: nous utilisions simplement la liberté d'expression», a-t-il expliqué cette semaine.

L'Inde avait déjà accusé Hardeep Nijjar de terrorisme et de séparatisme. Il était l'un des principaux partisans du séparatisme sikh et avait contribué à l'organisation d'un référendum non officiel sur le Khalistan. 

Me Pannun pense que M. Nijjar a choisi de vaquer à ses occupations quotidiennes, malgré les avertissements des autorités canadiennes, parce que sa campagne au Canada était pacifique.

«Puisque le référendum sur le Khalistan est un processus pacifique et démocratique, et qu'il se trouvait au Canada, où la liberté d'expression est intrinsèquement un droit démocratique fondamental», a-t-il déclaré.

Un responsable des médias à la GRC en Colombie-Britannique a déclaré qu'une demande de commentaires avait été transmise au quartier général national. Le SCRS n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires envoyée par courriel.

Nono Shen et Brenna Owen, La Presse Canadienne