Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Inde: la Maison-Blanche assure qu'il n'y a pas de fossé entre Ottawa et Washington

durée 12h07
22 septembre 2023
La Presse Canadienne, 2023
durée

Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2023

WASHINGTON — La Maison-Blanche rejette les informations selon lesquelles les relations entre le Canada et les États-Unis se tendent à la suite des graves allégations du premier ministre Justin Trudeau concernant une éventuelle implication du gouvernement indien dans le meurtre d'un citoyen canadien en Colombie-Britannique.

Le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, soutient que les États-Unis partageaient les «profondes préoccupations» du Canada et il nie toute suggestion d'un fossé entre les deux pays dans ce dossier.

Les récents efforts des États-Unis pour séduire l’Inde en tant qu’allié économique et géopolitique ont alimenté les spéculations selon lesquelles la Maison-Blanche voulait ménager la chèvre et le chou dans ce délicat dossier.

Hardeep Singh Nijjar, un leader sikh et séparatiste déclaré, que le gouvernement indien considérait comme un terroriste, a été assassiné devant son temple de Surrey en juin dernier.

Un responsable canadien a déclaré à l'Associated Press que les allégations d'implication de l'Inde sont fondées sur la surveillance de diplomates indiens au Canada, y compris les renseignements fournis par un «important allié».

Ce responsable a déclaré que les communications impliquaient des responsables indiens et des diplomates indiens au Canada, et qu'une partie des renseignements avait été fournie par un membre des «Five Eyes» — l'alliance de partage de renseignements qui comprend les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, en plus du Canada.

Le responsable n'a pas précisé quel allié avait fourni les renseignements ni donné de détails sur les communications ou la manière dont elles avaient été obtenues. Le responsable a parlé sous couvert d’anonymat, car il n’était pas autorisé à discuter publiquement de la question.

«Nous consultons (le Canada) étroitement, nous soutenons les efforts qu'ils entreprennent dans cette enquête, et nous sommes également en contact avec le gouvernement indien», a déclaré M. Sullivan jeudi lors d'un point de presse à la Maison-Blanche.

«Je rejette fermement l'idée qu'il puisse exister un fossé entre les États-Unis et le Canada. Nous sommes profondément préoccupés par ces allégations et nous aimerions que cette enquête se poursuive et que les auteurs en soient tenus responsables.»

Alors qu'il terminait jeudi une visite de deux jours à l'Assemblée générale des Nations unies, M. Trudeau a exhorté l'Inde à collaborer à l'enquête et à travailler avec le Canada «en toute transparence» pour s'assurer que «justice soit faite» dans ce dossier criminel.

Mais il a fermement refusé de donner plus de détails sur les preuves qui l'ont poussé à informer lundi la Chambre des communes d'«allégations crédibles» d'une implication indienne, se contentant de dire que cette décision «n'avait pas été prise à la légère».

Le Canada et l'Inde ont chacun expulsé l'un des émissaires diplomatiques de l'autre dans les retombées qui ont suivi. L'Inde, qui a ensuite suspendu les services de visa pour les citoyens canadiens, a qualifié ces allégations d'absurdes et de tentative de détourner l'attention de la présence de M. Nijjar et d'autres suspects recherchés au Canada.

Lors d'une réunion d'information jeudi, le porte-parole du ministère indien des Affaires étrangères, Arindam Bagchi, a déclaré que les allégations du Canada «semblent surtout motivées par des considérations politiques».

«Aucune information spécifique n'a été partagée par le Canada sur cette affaire. Nous sommes prêts à examiner toute information spécifique, nous l'avons dit aux Canadiens», a déclaré M. Bagchi. Il a également accusé le Canada d'être un refuge pour les extrémistes.

La Presse Canadienne