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Info-crime Montréal a réalisé plus de 20 000 interactions avec les citoyens en un an

durée 13h43
19 novembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

MONTRÉAL — Info-crime Montréal a réalisé un peu plus de 20 000 contacts par internet ou par téléphone durant l’année de son exercice financier se terminant au 31 mai dernier.

L’organisme a présenté son bilan mercredi au quartier général du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) en annonçant du même coup une bonification de son programme de récompense dont le maximum passe de 3000 $ à 5000 $.

L’inspecteur-chef du SPVM, David Shane, a profité de l’occasion pour saluer le travail de l’organisme, dont l’utilité n’est plus à démontrer, selon lui. «Plus de 20 000, c'est énorme. C'est clair que les citoyennes et les citoyens font partie de la solution dans la résolution des crimes. Ce sont des interactions, des signalements qui peuvent faire avancer une enquête ou même empêcher un crime d'être commis», a-t-il fait valoir.

À ses côtés, le président-directeur général d’Info-crime, Jean Touchette, a expliqué qu’il y a toutefois un vaste éventail d’informations d’une valeur inégale. «Évidemment, on va être honnête avec vous, sur 20 000 interactions, il y a des choses qui n'ont aucune valeur, zéro. C'est comme ça. Par contre, il y a des informations qui sont de très grande valeur, donc tout est vraiment analysé, puis on conserve tout ce qui est bon et tout est acheminé par la suite, parce qu'obtenir de l'information, c'est une chose. Mais après ça, être capable d'arriver à procéder à des arrestations, il y a toute une mécanique en arrière de ça.»

Anonymité absolue

Qu’à cela ne tienne, l’inspecteur-chef Shane a insisté sur l’importance d’effectuer des signalements et sur l’aspect strictement anonyme et confidentiel de ceux-ci. «Info-crime excelle à protéger les sources et à encourager les gens à transmettre toujours de façon anonyme des informations sur des activités criminelles ou même sur des sujets recherchés. (…) N'hésitez pas à contacter Info-crime. Il n'y a pas d'information qui est trop petite pour être communiquée. Et vous pourriez littéralement faire toute la différence dans le succès d'une enquête qui est en cours.»

Sur les 20 000 interactions, environ le quart ont été faites par téléphone, les trois quarts étant liées au formulaire de signalement disponible sur le site internet de l'organisme.

Jean Touchette a beaucoup insisté sur le caractère anonyme des signalements. Même le versement d’une récompense se fait dans l’anonymat le plus complet pour protéger les personnes qui s’impliquent de cette manière. L’organisme, dont les récompenses varient selon un système de points relié à la nature des crimes commis, n’a versé qu’une seule récompense – de 1500 $ – durant toute l’année de son exercice financier et aucune l’année précédente. Selon M. Touchette, les gens qui s’impliquent ne veulent pas de récompense, mais sont surtout motivés par l’idée de faire une différence en matière de sécurité dans leur environnement.

L'argent des criminels

Info-crime se montre fort discret quant à l’impact des signalements reçus sur la résolution de crimes, encore là pour protéger ses sources. Jean Touchette s’en est tenu à un exemple, soit un dossier de fraude grand-père résolu en 2017 par l’arrestation de Patrick Dinucci, 32 ans, arrêté à Forli, en Italie. Info-crime avait reçu et transmis au SPVM plusieurs informations en lien avec cette enquête qui avait fait près de 300 victimes entre 2014 et 2016. En tout, 25 personnes avaient été interpellées dans ce dossier de fraudes multiples représentant plus de 2,5 millions $ au total.

Outre ses activités d’information policière, Info-crime a distribué plus de 100 000 $ dans diverses activités de prévention du crime. La beauté de la chose, souligne Jean Touchette, c’est que le financement de son organisme provient non seulement de donateurs corporatifs, mais surtout du programme du partage des produits de la criminalité. «Nous, l'argent qu'on reçoit pour faire nos choses, ce n'est pas l'argent des contribuables. C'est l'argent des criminels.»

Bien qu'Info-crime oeuvre sur l'Île de Montréal, l'organisme Échec au crime réalise le même travail dans le reste de la province.

Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne