L'ambassadeur américain est optimiste quant à la croissance économique canadienne


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Par La Presse Canadienne, 2024
OTTAWA — L'objectif du président américain de renforcer la puissance américaine s'aligne sur celui du premier ministre Mark Carney, qui vise à faire du Canada le pays connaissant la croissance la plus rapide du G7, juge l'envoyé de Donald Trump au Canada.
«Cette relation restera très forte et amicale», a soutenu l'ambassadeur Pete Hoekstra à La Presse Canadienne lors d'une entrevue vendredi, ajoutant que les deux dirigeants sont en contact fréquent.
«Nous avons deux dirigeants qui dynamisent et transforment leurs économies, au profit des citoyens des États-Unis et du Canada», a-t-il ajouté.
M. Hoekstra a insisté sur le fait qu'il n'y a aucune «divergence» entre ses appels à des accords économiques mutuellement bénéfiques entre le Canada et les États-Unis et les affirmations répétées de M. Trump selon lesquelles les États-Unis n'ont pas besoin d'importations canadiennes et ne veulent pas de voitures fabriquées au Canada.
«Il n'y a absolument aucune divergence entre moi et le président. C'est assurément le président qui prend les décisions», a-t-il souligné.
Bien qu'il ait affirmé que les États-Unis avaient l'intention de continuer d'imposer des droits de douane sur les importations en provenance de plusieurs pays, dont le Canada, il a soutenu qu'il était possible de résoudre les points de friction dans les relations économiques.
«Le président affirme que les droits de douane font partie de notre nouveau cadre. Ce n'est pas un problème canadien, c'est un enjeu mondial, a-t-il déclaré. Ce qui est formidable, c'est que les dirigeants participent aux discussions, ce qui signifie que les deux pays considèrent cette question comme importante et sérieuse, et qu'ils souhaitent qu'elle soit résolue.»
Le fait que MM. Trump et Carney aient eu des discussions privées, qui n'ont pas été divulguées aux médias, témoigne d'une volonté commune de progresser, estime l'ambassadeur. Il a également insisté sur le fait que les discussions ne se déroulent pas en secret, bien qu'aucune des deux parties n'ait publié de compte-rendu sur le contenu des réunions.
«Je ne pense pas que le président ou le premier ministre vont faire une déclaration à chaque fois, du genre : "Oh, j'ai envoyé un texto au président hier soir et il m'a répondu", ou, vous savez, "Nous avons eu un appel de cinq minutes"», a-t-il déclaré.
«Tout le monde sait qu'en ce moment, les droits de douane, la croissance économique et ce genre de sujet sont au cœur des préoccupations. Être la première économie du G7 en croissance est l'un de ses objectifs pour le premier ministre, et savoir que notre président Donald Trump fait tout son possible pour relancer l'économie américaine, a-t-il avancé. Pourquoi s'étonner qu'il y ait différents niveaux de communication pour y parvenir ?»
Pete Hoekstra a admis ne pas être informé chaque fois que les deux dirigeants s'entretiennent.
«J'aimerais savoir exactement à quelle fréquence cela se produit. Je n'ai pas besoin de le savoir, a-t-il indiqué. Il existe de nombreux canaux de communication entre les principaux décideurs, ouverts et utilisés, mais je n'ai pas besoin d'en connaître la quantité ni la fréquence. J'ai simplement besoin de savoir qu'ils existent, car cela me dit que nous pouvons progresser.»
Pas d'échéancier
Pete Hoekstra n'a pas fourni d'échéancier pour les négociations commerciales, car les discussions se poursuivent entre Ottawa et Washington sur les droits de douane et un éventuel début anticipé de la révision de l'accord commercial nord-américain cet automne.
L'ambassadeur a fait savoir que les deux dirigeants, le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, et plusieurs ministres canadiens négocient en s'appuyant sur les conseils d'hommes d'affaires des deux côtés de la frontière.
«Ils comprennent tous que de bonnes négociations, de bonnes discussions, aboutissent à une situation gagnant-gagnant», a-t-il expliqué.
Selon l'ambassadeur, les États-Unis souhaitent des frontières solides, la fin des décès liés au fentanyl et des dépenses durables, et le Canada peut s'associer aux États-Unis pour une sécurité et une prospérité partagées.
«Notre objectif est de rester le pays le plus puissant du monde», a-t-il affirmé.
L'ambassadeur a mentionné avoir reçu un accueil chaleureux au Canada, malgré les tensions dans les relations dont il avait pris connaissance au cours des six mois précédant son entrée en fonction en avril.
«Je savais qu'il y avait une tension, un ton différent et la situation est plus grave que ce à quoi nous nous attendions habituellement de la part de nos voisins du Nord, a-t-il avancé. Mais vous savez, nous allons surmonter cette épreuve.»
Dylan Robertson, La Presse Canadienne