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L'Assemblée des Premières Nations élira son nouveau chef national mercredi

durée 07h34
6 décembre 2023
La Presse Canadienne, 2023
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Par La Presse Canadienne, 2023

OTTAWA — C'est jour d'élection, mercredi, à l'Assemblée des Premières Nations (APN), lors de laquelle les chefs de l'assemblée ou leurs mandataires décideront qui est le mieux placé pour diriger l'organisation après plusieurs années turbulentes.

L'élection a lieu quelques mois après que l'ancienne cheffe nationale, RoseAnne Archibald, eut été évincée à la suite des conclusions d'une enquête sur des plaintes à propos de sa conduite.

L'examen indépendant mené par un tiers a conclu que certains comportements de Mme Archibald constituaient du harcèlement et qu'elle avait enfreint les règles de confidentialité et violé les politiques internes en exerçant des représailles contre les plaignants.

Mme Archibald a nié les allégations. Ses partisans affirment qu'elle a été démise de ses fonctions pour avoir tenté de modifier le statu quo de l'organisation.

Sur les 231 chefs qui ont participé à l'assemblée spéciale, 71 pour cent ont voté en faveur de sa destitution.

Six candidats ont proposé leur nom pour remplacer Mme Archibald et la cheffe nationale par intérim Joanna Bernard: Reginald Bellerose, Craig Makinaw, Sheila North, David Pratt, Dean Sayers et Cindy Woodhouse.

Les candidats ont livré leur dernier plaidoyer devant l'assemblée, mardi, lors d'un forum réunissant tous les candidats, où ils ont expliqué pourquoi ils étaient les mieux placés pour diriger l'organisation, qui représente quelque 600 chefs à travers le pays.

David Pratt, l'actuel vice-chef de la Fédération des nations autochtones souveraines, a rappelé aux délégués la «grande histoire» qu'ils partagent dans leur plaidoyer, ajoutant que s'il était chef national, «nous allons secouer ce pays».

«Nous devons être unis et envoyer le message aux gouvernements de tout le pays que ça suffit», a soutenu M. Pratt.

Dean Sayers, chef de longue date de la Première Nation Batchewana, a promis que s'il remporte les élections, il ne restera pas à Ottawa à attendre des réunions avec le premier ministre.

Au lieu de cela, il s'est engagé à être sur le terrain, dans les communautés, à écouter les chefs eux-mêmes et à prendre des mesures basées sur leurs directives.

Sheila North, qui n'en est pas à sa première campagne pour diriger l'APN, a dit qu'elle avait beaucoup appris depuis sa dernière candidature au poste de direction, il y a cinq ans.

Elle a recommandé un traité entre les Premières Nations de partout au pays pour montrer au gouvernement fédéral qu'elles sont unies et qu'elles refuseraient d'appuyer des lois conçues par d'autres qui ne fonctionnent pas pour leurs communautés.

Cindy Woodhouse, l'actuelle cheffe régionale de l'Assemblée pour le Manitoba, a reçu des applaudissements enthousiastes lorsqu'elle a reconnu la victoire électorale de Wab Kinew dans sa province, qui est devenu le premier premier ministre provincial des Premières Nations du Canada.

Elle a également appelé à de meilleurs services policiers des Premières Nations, à davantage de communication entre les chefs et l'exécutif et à la nécessité de faire pression sur Ottawa de manière plus énergique pour garantir que leurs préoccupations soient prises en compte dans le prochain budget fédéral.

Reginald Bellerose, président de la Saskatchewan Indian Gaming Authority et du Saskatchewan Indian Training Assessment Group, a déclaré qu'il se présente au poste le plus élevé en raison de «tâches inachevées»: la lutte pour les droits inhérents et la reconnaissance des traités.

M. Bellerose a souligné que le travail effectué au sein de l'Assemblée était «une question de vie ou de mort» et a plaidé pour que les chefs reviennent dans l'organisation.

Selon les procédures d'élection de l'assemblée, chaque nation membre dispose d'une voix, qui peut être exprimée mercredi par le chef ou par un mandataire enregistré. Le gagnant doit recevoir plus de 60 pour cent des voix.

Les bureaux de vote ferment à 15 heures, avec une annonce des résultats du premier scrutin attendue environ 30 minutes plus tard.

Si aucun candidat n'obtient plus de 60 pour cent des voix, le candidat ayant obtenu le plus petit nombre de voix est éliminé et des tours de scrutin supplémentaires s'ensuivent.

Peu après l'annonce des résultats définitifs, le chef national nouvellement élu devrait prendre part à une cérémonie de prestation de serment.

Alessia Passafiume, La Presse Canadienne