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L'IA peut miner la liberté politique, avertit un avocat américain

durée 21h25
29 mai 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

VANCOUVER — Un avocat américain dont la cote de sécurité a été retirée par le président américain Donald Trump affirme que les Canadiens doivent être «vigilants» face aux atteintes à la liberté politique survenant au sud de la frontière.

Mark Zaid, conférencier au Web Summit de Vancouver, une conférence sur les technologies, a déclaré qu'il ne s'attendait pas à être «attaqué» par un président en fonction pour le travail qu'il a accompli au cours de ses trois décennies de pratique du droit.

Celui-ci a représenté des clients des secteurs du renseignement et de la sécurité nationale.

Il a affirmé que les Canadiens doivent se méfier de l'essor de l'intelligence artificielle, qui pourrait être utilisée pour cibler ou protéger la dissidence politique, avertissant qu'il était plus difficile de prévenir les attaques contre les normes démocratiques que d'y «réagir», une fois qu'elles sont commises.

Selon Mark Zaid, des rumeurs circulent à Washington sur la manière dont l'IA pouvait être potentiellement utilisée pour détecter la dissidence anti-Trump.

M. Zaid est le cofondateur de l'association à but non lucratif Whistleblower Aid. Il affirme que le Canada n'est pas à l'abri des forces qui ont façonné la culture politique américaine sous Donald Trump.

«Il s'agit plus de savoir si la dissidence politique sera tolérée ou non, et je pense que l'IA et la communauté technologique seront le prochain type d'écran», a-t-il expliqué jeudi.


«Nous partageons tellement de choses avec la télévision, les journaux télévisés, tout le reste. Nous nous observons constamment, et je pense donc que ce qui se passe aux États-Unis pourrait facilement se produire au Canada, ce qui, je l'espère, n'arrivera jamais, a-t-il soulevé. Mais c'est pourquoi il faut surveiller ce qui se passe ailleurs pour s'assurer que cela ne se produise pas ici.»

Mark Zaid poursuit Donald Trump et d'autres personnes après que le président lui a retiré sa côte de sécurité, en même temps que celle de l'ancien président Joe Biden et plusieurs autres personnalités politiques.

L'avocat avait représenté un lanceur d'alerte sous la première administration Trump et exerce le droit dans le domaine de la sécurité nationale depuis l'arrivée au pouvoir de l'ancien président Bill Clinton. Il se présente comme non partisan et affirme être inscrit comme indépendant.

Celui qui a mentionné ne pas avoir emporté son téléphone portable de l'autre côté de la frontière, de peur qu'il ne soit confisqué à son retour, a averti que l'intelligence artificielle en était peut-être à ses balbutiements, mais qu'elle était au cœur de tout ce qui se passe.

Il a ajouté que l'impact de la technologie sur la politique ne connaissait pas de frontières, les comptes de robots sur les réseaux sociaux provenant de l'étranger démontrant qu'«il n'est plus nécessaire d'être local pour avoir un impact». «En fait, on peut être présent partout dans le monde», a-t-il soutenu.

«Avant que Twitter ne devienne X, une grande partie de la désinformation visant les États-Unis, notamment lors des élections de 2016, provenait de l'étranger», a-t-il expliqué.

Selon lui, le travail de Whistleblower Aid aux États-Unis est «nécessaire dans tous les pays du monde», afin de protéger les personnes qui prennent de grands risques professionnels pour révéler des irrégularités institutionnelles et qui s'exposent à d'éventuelles représailles politiques.

Il a déclaré avoir récemment commencé à regarder la série télévisée «La Servante écarlate», inspirée du livre de l'auteure canadienne Margaret Atwood, ce qui n'est pas une série très «positive».

«Le Canada est le pays d'accueil des demandeurs d'asile américains dans ''La Servante écarlate''. Alors, si vous êtes Canadiens, ne devenez pas notre 51e État. Restez libres, s'il vous plaît», a-t-il demandé. «Dans les deux pays, c'est au peuple de demander des comptes au gouvernement, et non l'inverse.»

La Presse Canadienne