L'Inde impose un droit de douane de 30 % au pois jaune canadien


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Par La Presse Canadienne, 2025
OTTAWA — Les producteurs canadiens de pois jaunes devront désormais faire face à des droits de douane sur leurs deux principaux marchés d'exportation, à la suite de l'annonce par l'Inde d'un nouveau droit de douane de 30 % sur tous les pois jaunes importés à partir du 1er novembre.
La Chine avait imposé un droit de douane de 100 % sur les pois jaunes canadiens en mars. Cette mesure était perçue comme une réponse à l'introduction par le Canada de droits de douane sur les véhicules électriques chinois.
Dans une lettre adressée jeudi aux ministres fédéraux de l'Agriculture et du Commerce international, le ministre de l'Agriculture de la Saskatchewan, Daryl Harrison, a dit qu'Ottawa devait entamer des négociations immédiates avec l'Inde.
«Ces perturbations commerciales affectent l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement et ont des conséquences immédiates pour les producteurs, les entreprises et l'emploi, a écrit M. Harrison. Nous devons rétablir un commerce sans droits de douane.»
La Presse Canadienne a tenté de joindre les ministres fédéraux, mais n'a pas encore reçu de réponse.
Greg Cherewyk est le président de Pulse Canada, l'association nationale représentant les producteurs et les transformateurs de pois, de haricots et de lentilles.
Il a déclaré avoir anticipé l'instauration de ce droit de douane, mais qu'il ne s'attendait pas à ce qu'il soit appliqué si rapidement.
«Nous entendions parler de la possibilité d'un droit de douane depuis début septembre, ce qui n'est pas inhabituel en Inde», a indiqué M. Cherewyk.
M. Cherewyk a précisé que, contrairement aux droits de rétorsion chinois, ce droit de douane vise uniquement les intérêts nationaux de l'Inde.
Le communiqué de l'Inde indique que ce droit est imposé afin de freiner les importations de pois jaunes à bas prix et de soutenir les agriculteurs locaux.
M. Cherewyk a souligné que ce droit de douane a des répercussions majeures pour les producteurs de pois canadiens.
«Nous avons déjà constaté une baisse de 43 % du prix des pois jaunes (entre février et fin septembre 2025), ce qui représente un impact considérable sur la valeur des exploitations agricoles», a-t-il affirmé.
M. Cherewyk a également indiqué que la perte d'accès à ces marchés lucratifs que sont l'Inde et la Chine supprime un débouché pour des millions de tonnes de pois.
Il a déclaré que, même si la capacité de transformation des pois est en expansion au Canada, permettant aux producteurs de vendre leurs récoltes aux industries de l'alimentation animale et des aliments pour animaux de compagnie, ces marchés ne peuvent remplacer l'Inde et la Chine.
«Il est important de souligner que nous travaillons à cette évolution, que les progrès sont graduels et que la croissance est bien présente, mais que ces marchés ne seront pas remplacés du jour au lendemain et qu'il ne faut surtout pas considérer cela comme une alternative», a-t-il soutenu.
Le ministre Harrison a précisé que l'Inde et la Chine représentaient 71 % des exportations canadiennes de pois et que la Saskatchewan, à elle seule, avait exporté pour 480 millions $ de pois vers l'Inde en 2024.
Justin Escoto, La Presse Canadienne