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La Colombie-Britannique donne son feu vert au gazoduc de GNL

durée 21h58
5 juin 2025
La Presse Canadienne, 2024
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

Le gouvernement de la Colombie-Britannique affirme qu'un certificat d'évaluation environnementale datant de dix ans demeure valide pour la construction d'un gazoduc dans le nord de la province, une décision contestée par le Parti vert de la province et des groupes environnementaux.

Le Bureau d'évaluation environnementale a déclaré avoir déterminé que le gazoduc de Prince Rupert Gas Transmission avait «considérablement démarré», satisfaisant ainsi à une exigence du certificat de 2014 et permettant au projet de se poursuivre sans nouvelle évaluation.

L'approbation initiale portait sur un gazoduc d'environ 900 kilomètres entre Hudson's Hope, dans le nord-est de la Colombie-Britannique, et l'île Lelu, près de Prince Rupert, où se trouvait une usine de traitement de gaz naturel liquéfié, qui a depuis été annulée.

Le gazoduc a été acheté l'an dernier par la Nation Nisga'a et la société texane Western LNG pour alimenter en gaz naturel le projet d'usine de GNL de Ksi Lisims, un projet qui, selon la province, fait toujours l'objet d'une évaluation environnementale. La province indique que le bureau examine également les demandes du promoteur visant à modifier le tracé du pipeline, notamment en déplaçant son point d'arrivée vers l'installation de Ksi Lisims et en modifiant le tracé de la partie est du pipeline.

Les Verts de la Colombie-Britannique affirment dans un communiqué que le maintien du certificat initial est «imprudent», privilégiant les bailleurs de fonds américains du projet au détriment des droits des Autochtones, de la protection de l'environnement et du bien-être des communautés.

«Il est scandaleux que le gouvernement autorise la construction sans terminus approuvé, en utilisant un plan désuet, et qu'il menace l'un des habitats du saumon les plus sensibles de la province, tout cela pour servir les intérêts des sociétés étrangères de combustibles fossiles, indique le chef intérimaire des Verts, Jeremy Valeriote, dans le communiqué. Il s'agit d'une trahison de la gestion environnementale, des droits des Autochtones et d'une menace pour la durabilité de l'action climatique dans cette province.»

Le pipeline est en partie financé par la société américaine de capital-investissement Blackstone, que les Verts décrivent comme un important donateur républicain proche du président américain Donald Trump.

La déclaration des Verts souligne également que la société américaine d'ingénierie et de construction Bechtel a été choisie pour construire le pipeline.

Western LNG a qualifié cette décision, déjà largement entamée, de «jalon important vers la mise en place d'infrastructures énergétiques responsables et dirigées par les Autochtones» en Colombie-Britannique.

Eva Clayton, présidente du gouvernement Nisga'a Lisims, a indiqué dans un communiqué publié par Western LNG que cette décision constituait «une étape importante, non seulement pour le pipeline, mais aussi pour la vision d'autodétermination et de prospérité à long terme de la nation Nisga'a».

Le projet est contesté par la bande voisine des Lax Kw'alaams et les chefs héréditaires Ts'msyen, qui, selon les Verts, revendiquent la juridiction sur l'île Pearse, où se situe le terminal proposé de Ksi Lisims. Les chefs héréditaires Gitanyow se sont également opposés au projet en raison de préoccupations concernant le saumon de la rivière Nass, ajoutent les Verts.

La déclaration de la province publiée jeudi indique que le Bureau d'évaluation environnementale a commencé son examen en novembre dernier afin de déterminer si le projet avait été «substantiellement commencé» dans le délai de 10 ans.

Il précise que le Bureau a examiné les travaux de construction et autres activités du promoteur jusqu'à la date limite du 25 novembre 2024 et a conclu que la condition était respectée.

L'examen comprenait une évaluation du projet sur le terrain, des documents fournis par le promoteur du pipeline et des «renseignements provenant des Premières Nations, des chefs héréditaires Gitanyow, des wilps Gitxsan et du public», précise le communiqué.

La déclaration des Verts indique que les travaux de construction ont progressé l'été dernier sur une partie de l'emprise du pipeline afin d'éviter l'expiration du permis initial.

Le groupe environnemental Stand.earth a également publié une déclaration qualifiant la décision de maintenir le certificat, vieux de dix ans, de «violation» du plan climatique de la Colombie-Britannique.

Cette décision fait suite à la publication du rapport de responsabilité climatique de la Colombie-Britannique, qui a montré que la province est déjà sur le point de manquer ses objectifs climatiques, selon le groupe.

Brenna Owen, La Presse Canadienne