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La directrice de Vitalité défend ses dépenses en infirmières itinérantes

durée 18h21
20 juin 2024
The Canadian Press, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par The Canadian Press, 2024

FREDERICTON — La présidente et cheffe de la direction du Réseau de santé francophone Vitalité du Nouveau-Brunswick s'est défendue vigoureusement jeudi des dépenses de l'organisation en contrats d'infirmières itinérantes.

La Dre France Desrosiers a déclaré devant un comité législatif que la décision de faire appel à des entreprises privées pour fournir des infirmières temporaires visait à «sauver des vies humaines en maintenant les services essentiels».

Dans la deuxième moitié de 2022, la situation est devenue critique, avec 100 lits fermés dans l’ensemble du réseau et des patients dialysés recevant seulement trois heures de traitement au lieu des quatre heures habituelles.

«C'était de la haute pression, a-t-elle déclaré. Il était minuit moins une.»

Après le décès d'un patient à l'urgence d'un hôpital de Fredericton en juillet 2022, Mme Desrosiers a dit qu'elle a été «mandatée» pour régler la situation au sein du réseau de santé francophone.

Lors d'une rencontre avec le sous-ministre de la Santé, Eric Beaulieu, on lui a dit qu'elle avait le «feu vert» pour embaucher des infirmières itinérantes pour soulager la pression, même si cela pourrait coûter «des dizaines de millions de dollars», a-t-elle déclaré au comité. Elle a dit qu'elle avait conclu les contrats seulement après cette réunion.

Le vérificateur général de la province a pointé du doigt ces dépenses dans un rapport diffusé le 4 juin, constatant qu'entre le 1er janvier 2022 et le 29 février 2024, Vitalité a payé plus de 123 millions $ en infirmières itinérantes, dont 98 millions $ à l'agence ontarienne Canadian Health Labs (CHL).

Les prix facturés par CHL dans le cadre de son contrat avec Vitalité, qui se poursuit jusqu'en février 2026, ont été qualifiés d'exorbitants par le ministre de la Santé du Nouveau-Brunswick, Bruce Fitch.

Les contrats peuvent s'étendre au-delà de février 2026 s'ils répondent à certains objectifs linguistiques. La Dre Desrosiers affirme que Vitalité n'avait pas d'autre choix que de signer avec CHL parce que l'entreprise avait le «monopole» du personnel bilingue.

«Cela rendait presque impossible la négociation d'un meilleur accord», a-t-elle expliqué.

Le vérificateur général, Paul Martin, a également déclaré que le réseau avait refusé de donner accès à son bureau à trois audits internes, ce que Vitalité a défendu en affirmant que ces documents étaient protégés par un accord de non-divulgation.

Patrick Parent, président et chef de la direction adjoint de Vitalité, a affirmé qu'à l'automne 2022, Vitalité avait offert au gouvernement neuf options, dont des primes de rétention, des paiements pour les congés de maladie non utilisés et des primes pour les infirmières qui choisissaient de rester même si elles étaient proches de la retraite.

Ces options auraient coûté beaucoup moins cher au gouvernement, mais ont été rejetées, de sorte que le réseau n'a eu d'autre choix que de payer des infirmières itinérantes, a-t-il dit aux journalistes avant son témoignage devant le comité.

La députée verte Megan Mitton a soutenu qu'elle ne pensait pas que l'Assemblée législative avait «complètement creusé» les dépenses du gouvernement en matière d'infirmières itinérantes.

Le député libéral Keith Chiasson a fait savoir que Vitalité n'avait d'autre choix que d'embaucher des infirmières itinérantes. Il a dit qu'il aimerait interroger le ministre Beaulieu à la lumière des nouvelles informations présentées par Mme Desrosiers, qui a déclaré avoir reçu son feu vert pour conclure des contrats privés d'infirmières.

«Bien sûr, j'aimerais encore une autre occasion pour lui demander – pour lui demander pourquoi.»

La Presse Canadienne