La GRC recueille des informations sur de possibles crimes de guerre au Proche-Orient


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Par La Presse Canadienne, 2024
OTTAWA — La Gendarmerie royale du Canada (GRC) affirme qu'elle recueillera «de manière proactive» des informations sur de possibles crimes de guerre et crimes contre l'humanité liés au conflit armé entre Israël et le Hamas.
Dans un communiqué publié mercredi, la GRC a souligné qu'aucune enquête criminelle n'était en cours, mais qu'elle souhaitait recueillir des informations sur de possibles crimes commis par toute partie impliquée dans le conflit.
«L'objectif principal est de recueillir de manière proactive des informations pertinentes qui pourraient soutenir de futures étapes d'enquête, sous réserve du respect des seuils juridictionnels et légaux», indique le communiqué.
La déclaration provient de la division ontarienne de la GRC, basée à London, et non du siège à Ottawa.
Le service policier affirme avoir lancé «une enquête structurelle» au «début de l'année 2024» sur le conflit qui a éclaté en octobre 2023, lorsque des militants du Hamas ont ouvertement attaqué Israël et pris des dizaines d'otages, incitant Israël à bombarder la bande de Gaza et à restreindre les livraisons de nourriture.
«Une enquête structurelle est un processus large et fondé sur le renseignement, visant à collecter, préserver et évaluer des informations susceptibles d'être pertinentes en vertu de la Loi sur les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre du Canada. Cela inclut la collecte de matériel en source ouverte ainsi que les soumissions volontaires d'individus souhaitant fournir des informations», peut-on aussi lire dans le communiqué.
La GRC a indiqué qu'il s'agissait d'une procédure standard et qu'elle n'avait ouvert aucune enquête criminelle.
Le service précise que «si un auteur de crimes internationaux majeurs — tels que le génocide, les crimes de guerre ou les crimes contre l'humanité — ayant un lien direct avec le Canada est identifié, la GRC lancera une enquête criminelle distincte».
La GRC indique avoir rencontré des retards techniques dans le déploiement d'un «portail en ligne sécurisé, disponible en français, en anglais, en hébreu et en arabe, permettant aux membres du public et aux témoins potentiels de soumettre toutes informations de manière structurée et sécurisée».
«Nous encourageons le public à ne pas tirer de conclusions hâtives sur le rôle ou l'intention de la GRC, insiste le service dans le communiqué. Cette initiative vise uniquement à la collecte d'informations pertinentes et ne cible aucun groupe ou communauté.»
La déclaration de la GRC fait suite à l'avis du Centre consultatif des relations juives et israéliennes selon lequel les discussions sur les enquêtes pour crimes de guerre encouragent les «faux récits» susceptibles d'alimenter une montée de la violence antisémite.
Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient, un groupe de défense des droits des Palestiniens, a demandé à la GRC d'enquêter sur les citoyens canadiens servant dans l'armée israélienne à Gaza, en Cisjordanie, au Liban et en Syrie, compte tenu de la forte probabilité qu'ils soient impliqués dans la perpétration de crimes contre l'humanité, de crimes de guerre et de génocide.
Dylan Robertson, La Presse Canadienne