Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

La ministre de l'Environnement muette quant à son opinion sur l'idée d'un pipeline

durée 12h43
1 décembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
durée

Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

OTTAWA — La ministre fédérale de l'Environnement, Julie Dabrusin, évite de dire si elle appuie ou non l'idée d'un nouveau pipeline transportant du pétrole de l'Alberta jusqu'à la côte Pacifique.

Talonnée lundi par le député bloquiste Patrick Bonin durant son témoignage en comité parlementaire, Mme Dabrusin a contourné la question à chaque reprise.

Après que M. Bonin lui eut demandé la même chose pour la troisième fois, la ministre a fini par répondre: «Ce n’est pas à moi à décider».

«C’est important que ce soient les provinces, celle de la Colombie-Britannique et les peuples autochtones, qui arrivent à une entente», a-t-elle ajouté.

Le gouvernement de Mark Carney a signé la semaine dernière un protocole d'entente avec l'Alberta qui vise à favoriser la construction d'un ou de plusieurs oléoducs.

Mme Dabrusin, au fil de ses non-réponses, a insisté pour affirmer que la feuille de route conclue entre Ottawa et le gouvernement de Danielle Smith «inclut plusieurs choses».

«Ce que, moi, je dis, c’est que le processus qu’il y a dans l’entente est important parce que ça veut dire qu’il faut avoir l’accord de la Colombie-Britannique», a-t-elle dit.

L'ex-ministre de l'Environnment Steven Guilbeault a claqué la porte du conseil des ministres puisqu'il était en profond désaccord avec la décision de M. Carney de s'entendre de la sorte avec l'Alberta.

«Un pipeline vers la côte ouest aurait des impacts environnementaux majeurs, notamment parce qu’il pourrait traverser la forêt du Grand Ours, contribuer à une augmentation importante de la pollution climatique et éloigner encore davantage le Canada de ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre», a-t-il soutenu dans une déclaration publiée sur les réseaux sociaux. M. Guibeault était jusqu'alors ministre de l'Identité canadienne, en plus d'être lieutenant des libéraux pour le Québec et d'être responsable des Langues officielles.

Le protocole d'entente prévoit de retirer le plafond des émissions de gaz à effet de serre pour les secteurs du pétrole et du gaz.

Ottawa a aussi ouvert la porte à modifier l'interdiction de navigation de pétroliers sur la côte.

Cette annonce est survenue après qu'un groupe de Premières Nations de la Colombie-Britannique eut déclaré qu'il ne laisserait jamais construire un nouvel oléoduc vers la côte Pacifique. Le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, a aussi fait valoir que la levée de l'interdiction des pétroliers menacerait les projets de développement déjà en cours et le consensus entre les Premières Nations côtières.

Le protocole d'accord stipule qu'Ottawa et l'Alberta collaboreront avec la Colombie-Britannique dans le projet de pipeline et travailleront avec la province pour promouvoir ses propres intérêts économiques à travers des projets majeurs.

Ottawa s'est également engagé à suspendre la réglementation sur l'électricité propre, mais uniquement en Alberta.

La réglementation, qui doit entrer en vigueur en 2035, fixe des limites aux émissions provenant de la production d'électricité à partir de combustibles fossiles. L'Alberta la critique depuis longtemps, son réseau électrique étant principalement alimenté par du gaz naturel.

L'engagement de suspendre cette réglementation en Alberta dépend de la conclusion d'un nouvel accord sur la tarification du carbone entre les gouvernements fédéral et provincial d'ici le 1er avril. L'Alberta a accepté d'augmenter le prix du carbone industriel à 130 $ la tonne d'ici le 1er avril, ce qui le place au-dessus du seuil fédéral.

Émilie Bergeron, La Presse Canadienne