La murale affichant les empreintes d'artistes passés Chez Bozo a été retrouvée

MONTRÉAL — Le mur d’honneur de Chez Bozo, la première boîte de chansonniers du Québec qui a vu émerger les immenses talents de l’époque en 1959 et 1960, a été retrouvé et sera classé bien patrimonial.

Ce mur, que l’on croyait avoir été détruit au fil des ans, arbore toujours les empreintes de mains et signatures de plusieurs dizaines de personnalités et pionniers de la chanson française qui sont passés par cet endroit mythique, situé au 1208 rue Crescent à Montréal.

La boîte à chanson avait hérité son nom du groupe les Bozos, formé de Hervé Brousseau, Clémence DesRochers, Jean-Pierre Ferland, Claude Léveillée et Raymond Lévesque.

Outre Les Bozos eux-mêmes, on retrouve parmi les célébrités qui y ont laissé leur empreinte et signature, André Gagnon, Félix Leclerc, Alys Robi, Pauline Julien, Édith Piaf, Yves Montand, Simone Signoret ou encore Guy Béart. La gouache était toujours prête et s’y tremper la main pour laisser une trace de son passage était un rituel incontournable pour tout artiste qui s’y trouvait.

La murale historique a été découverte par Alexandre Leclerc – alias Bernhari, auteur-compositeur-interprète – à la suite de recherches aux archives nationales et d’investigations sur le terrain. En collaboration avec son ami Maxime Le Flaguais, ils ont effectué les démarches requises auprès des autorités gouvernementales et il n’a pas fallu de grand effort pour convaincre le ministre de la Culture, Mathieu Lacombe, de reconnaître la valeur historique de cette étonnante murale et de la faire classer au patrimoine.

Inspirés par la découverte de ce mur, Alexandre Leclerc et Maxime Le Flaguais ont annoncé mercredi la réouverture de la boîte à chanson qui portera le nom de La Maison des Bozos, afin d’y accueillir de nouveau les performances d’artistes d’ici et d’ailleurs. On y retrouvera un espace muséal à l’intérieur de la salle de spectacle où l’on pourra voir évidemment le Mur d’honneur des Bozos, mais aussi divers artéfacts et objets patrimoniaux.

Ils ont l'intention de créer un nouveau groupe de Bozos, qui devrait là aussi être formé de quatre hommes et d'une femme et de créer un autre mur où les artistes laisseront aussi leur empreinte. La seule survivante du groupe original, Clémence DesRochers, a refait une empreinte sur une plaque devant symboliser le passage des Bozos des années 1960 à ceux d'aujourd'hui.

Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne