La Nouvelle-Écosse signe des accords pour attirer des médecins du Liban

HALIFAX — Le gouvernement de la Nouvelle-Écosse tire profit de sa relation avec la communauté libanaise prospère d'Halifax et a annoncé mercredi avoir conclu des ententes avec deux universités libanaises pour l'arrivée de médecins dans la province.

Le premier ministre Tim Houston a indiqué qu'un protocole d'entente de cinq ans avec l'Université libano-américaine de Beyrouth engage l'établissement à envoyer dix médecins prêts à exercer dans la province. Deux médecins de l'université devraient arriver en Nouvelle-Écosse chaque année de l'entente.

La province prévoit dépenser 5 millions $ pendant la durée de l'entente pour couvrir les frais de résidence en médecine, les examens de permis d'exercice et les frais d'immigration et de réinstallation. En contrepartie, les médecins devront travailler en Nouvelle-Écosse pendant trois ans.

Par ailleurs, le premier ministre a confirmé que deux médecins de l'Université américaine de Beyrouth exerçaient déjà en Nouvelle-Écosse et que deux autres étaient en route.

Les deux écoles sont des universités américaines accréditées; à ce titre, les diplômés de chaque établissement peuvent exercer en Nouvelle-Écosse, comme s'ils avaient été formés aux États-Unis.

«Garantir l'accès aux soins de santé aux Néo-Écossais est une priorité pour moi, a affirmé M. Houston lors d'une conférence de presse à l'Assemblée législative. Nous savons à quel point ces partenariats sont importants.»

En date du 1er mai, plus de 91 000 Néo-Écossais cherchaient un médecin de famille, selon le registre provincial des médecins de famille en ligne. M. Houston a indiqué que le nombre de résidents à la recherche d'un médecin de famille avait atteint un sommet d'environ 160 000.

«Je suis fier de l'élan que nous avons dans le dossier de la santé, a-t-il souligné. Nous sommes en tête au pays sur de nombreux indicateurs et nous sommes reconnus partout au pays.»

Le premier ministre a rendu hommage à la communauté libanaise de la province, qui a acquis la réputation de produire certains des entrepreneurs les plus prospères de la province. La croissance de Halifax est en grande partie attribuable à des promoteurs immobiliers de renom comme Wadih Fares, président du groupe WM Fares et consul honoraire du Liban de la ville. Il était parmi les participants à la conférence de presse.

«Regardez autour de vous dans la ville, a avancé M. Houston. La communauté libanaise a largement contribué à bâtir cette ville. Nous nous sommes donc à nouveau tournés vers cette solide amitié (…) et avons cherché de l'aide pour bâtir notre système de santé.»

Selon M. Fares, ces accords étaient le fruit de discussions entamées il y a deux ans entre lui et Gus Grant, PDG du Collège des médecins et chirurgiens de la Nouvelle-Écosse.

«Il s'agit de la force de la relation entre le Liban et la Nouvelle-Écosse, a-t-il expliqué. Il ne s'agissait pas seulement de recrutement. Il s'agissait de bâtir des liens durables d'opportunités et de confiance (…) (Et) ce n'est qu'un début. D'autres médecins viendront.»

Selon le Musée canadien de l'immigration d'Halifax, la population libanaise canadienne de la ville est près de quatre fois supérieure à la moyenne nationale.

«La communauté en général, y compris les familles de Diman et des villages environnants, a eu un impact considérable sur la ville d’Halifax, notamment sa culture, sa nourriture, ses noms de rue, son économie et son paysage», indique le musée sur son site web.

La Dre Sola Aoun Bahous, doyenne de l'Université libano-américaine, a mentionné que ces accords représentent une approche novatrice pour remédier à la pénurie mondiale de médecins de premier recours.

«Nous considérons cela comme l'expression de notre mission : former des médecins exceptionnels, non seulement excellents sur le plan clinique, mais aussi conscients des enjeux mondiaux et socialement responsables», a-t-elle déclaré à l'auditoire d'Halifax lors d'un appel vidéo depuis le Liban.

La Nouvelle-Écosse a accueilli 253 nouveaux médecins entre avril 2024 et mars 2025, soit un gain net de 187 médecins. Près du tiers d'entre eux ont été formés à l'étranger.

La Presse Canadienne