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La variole simienne s'immisce dans un refuge pour personnes sans-abri à Toronto

durée 21h32
1 août 2022
La Presse Canadienne, 2022
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2022

TORONTO — Une équipe de la santé publique de Toronto enquête sur la possibilité que la variole simienne se soit propagée dans un refuge pour personnes en situation d'itinérance à la suite de la confirmation qu'une personne infectée a récemment séjourné sur place.

Dans un communiqué publié par les autorités municipales, lundi, on indique que la personne infectée a été transférée vers une unité d'isolement prévue pour les cas de COVID-19. Cette ressource accueille également les gens atteints de la variole simienne et qui n'ont nulle part où effectuer leur quarantaine.

On cherche maintenant à déterminer s'il y aurait d'autres cas liés à ce refuge.

La Ville de Toronto n'a pas identifié le refuge concerné dans cette affaire ni précisé combien de temps la personne y a séjourné.

Selon Diana Chan McNally, qui travaille dans un centre pour les personnes dans le besoin, la propagation de la variole simienne dans le réseau des refuges en plus de la présence de la COVID-19 et de toutes sortes d'autres maladies infectieuses pourrait bien mener vers un scénario d'«infections massives».

«Cette maladie peut affecter tout le monde», souligne Mme Chan McNally du refuge All Saints Drop-in. «Si vous avez des gens rassemblés à proximité les uns des autres, qui partagent un espace clos et achalandé, je peux envisager qu'il y aura des infections massives dans le réseau», a-t-elle analysé.

La Ville dit continuer de collaborer avec les experts de la santé afin de limiter les risques de propagation de la variole simienne, de la COVID-19, ainsi que d'autres maladies contagieuses dans les lieux à risque comme les refuges.

Afin de limiter le nombre de cas dans les refuges, la Ville dit continuer d'appliquer des mesures de prévention et de contrôle, dont des protocoles d'entretien plus sévères ainsi que le port d'équipement de protection personnelle. Des vérifications sur place, de la formation pour le personnel et des protocoles d'intervention en cas d'éclosion sont aussi mis en place avec les refuges.

Par ailleurs, Toronto songe à la possibilité et à la faisabilité de déployer une campagne de vaccination contre la variole simienne dans le réseau des refuges pour personnes en situation d'itinérance.

Pour Mme Chan McNally, il ne fait aucun doute que les personnes sans-abri devraient faire partie des populations prioritaires pour recevoir le vaccin.

«Il faut nous assurer que les refuges ne ferment pas et il faut augmenter le nombre de places pour permettre aux gens de s'isoler pendant qu'ils sont infectés à la COVID-19 ou à la variole simienne, a-t-elle poursuivi. Nous n'avons pas assez de place pour accueillir tout le monde si jamais on devait gérer des infections massives.»

De plus, la travailleuse du milieu communautaire dénonce le manque de transparence au sujet du  cas d'infection confirmée à la variole simienne. Elle déplore notamment le manque de précision sur l'endroit où la personne a séjourné.

«Je comprends qu'on n'a pas encore déclaré d'éclosion encore, mais je suis renversée par le manque d'information. Ce n'est pas moi qui dois savoir, mais les gens en situation d'itinérance qui ont le droit de savoir si leur santé peut être mise à risque s'ils fréquentent actuellement le même refuge», a-t-elle plaidé.

En date de jeudi dernier, l'Ontario comptait 367 cas confirmés de variole simienne. Environ 78 % des cas ont été recensés à Toronto. Seulement deux cas d'infections chez des femmes ont été confirmés. La majorité des infections touchent des hommes ayant eu des relations intimes avec d'autres hommes, mais tout le monde peut être contaminé.

Le virus ne se transmet pas si facilement, mais une personne peut être infectée par des gouttelettes respiratoires à la suite d'un contact rapproché de longue durée. Le contact avec les lésions sur la peau ou avec les fluides corporels ou encore avec des vêtements ou des draps souillés peut aussi mener à une transmission de l'infection.

Tyler Griffin, La Presse Canadienne