Le Canada n'en ferait pas assez contre l'exploitation des travailleurs étrangers


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Par La Presse Canadienne, 2024
Un représentant d'Amnistie internationale Canada affirme que le pays n'en fait pas assez pour mettre fin à l'exploitation des travailleurs étrangers temporaires admis avec des visas qui les lient à un seul employeur.
Ketty Nivyabandi, secrétaire générale de la section anglophone de l'organisation, affirme qu'être à la merci d'un seul employeur permet aux travailleurs migrants d'être exploités, de vivre dans des logements surpeuplés et insalubres, de travailler dans des environnements dangereux et d'être victimes de violence psychologique.
Amnistie internationale a publié un rapport en janvier indiquant que les autorités canadiennes sont conscientes des abus du système depuis des décennies, mais qu'elles n'ont pas apporté de changements systémiques à leurs politiques ni aboli les permis de travail fermés.
L'organisation a déclaré que les visas étaient la cause profonde la plus évidente de l'exploitation et de la discrimination des travailleurs migrants et a appelé le gouvernement canadien à accorder des permis de travail ouverts afin que les migrants puissent changer d'employeur et d'emploi.
Un rapport d'un rapporteur spécial des Nations Unies publié en août dernier indiquait que le programme des travailleurs étrangers temporaires au Canada «constitue un terreau fertile pour les formes contemporaines d'esclavage».
Lors d'un événement en ligne organisé jeudi par le commissaire aux droits de la personne de la Colombie-Britannique, Mme Nivyabandi a expliqué que les changements apportés par le Canada au programme étaient trop fragmentaires, limités et pas assez systémiques.
«Nous n'avons constaté aucune mesure suffisante qui refléterait véritablement l'ampleur de ce que nous avons signalé, celle du rapporteur spécial et celle des travailleurs migrants eux-mêmes depuis des années», a-t-elle expliqué.
Ashley Joannou, La Presse Canadienne