Le droit de grève dans les ports doit être préservé, selon un rapport


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Par La Presse Canadienne, 2024
VANCOUVER — Des experts en droit du travail chargés d'étudier un conflit de travail qui a duré plusieurs jours dans les ports de la Colombie-Britannique affirment que le droit de grève ou de lock-out devrait être préservé pour le secteur du débardage au Canada.
Vince Ready et Amanda Rogers affirment que les lois devraient être modifiées pour permettre au gouvernement de faire appel à un médiateur spécial en cas de conflit, et que les travailleurs devraient officialiser les négociations collectives plutôt que de permettre au syndicat d'avoir des conversations séparées avec chaque opérateur.
Ces recommandations font partie des sept recommandations adressées au ministre du Travail dans un rapport rendu public cette semaine.
Des milliers de travailleurs ont entamé une grève de 13 jours en juillet 2023, paralysant la circulation de marchandises d'une valeur de plusieurs milliards de dollars dans certains des ports les plus fréquentés du pays.
La Commission d'enquête sur les relations de travail a été nommée par le gouvernement fédéral pour rédiger ce rapport à la suite de la grève, au cours de laquelle de nombreux groupes d'entreprises ont réclamé que ces travailleurs soient considérés comme des services essentiels afin de maintenir les ports opérationnels.
Elle conclut qu'un modèle de services essentiels ne peut fonctionner dans le secteur du débardage sans «porter gravement atteinte au droit à la négociation collective». «Il ne fait aucun doute que le niveau d'acrimonie entre les parties a exacerbé les tensions et polarisé les opinions sur la façon de rétablir un sentiment de stabilité et de prévisibilité dans les relations de travail dans les ports de la Colombie-Britannique», indique le rapport.
«Cependant, de l'avis de la Commission, limiter ou supprimer le droit de grève est peu susceptible d'assurer la stabilité des relations de travail dans les ports de la Colombie-Britannique, et priver les parties du droit légal de grève ou de lock-out ferait plus de mal que de bien, risquant d'alimenter des arrêts de travail illégaux et imprévisibles.»
Ashley Joannou, La Presse Canadienne