Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Le maire de Windsor témoignera à la Commission sur l'état d'urgence

durée 08h34
7 novembre 2022
La Presse Canadienne, 2022
durée

Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2022

OTTAWA — Le maire de Windsor, en Ontario, témoignera lundi lors de l'enquête publique sur le recours du gouvernement fédéral à la Loi sur les mesures d'urgence pour dissiper les manifestants du «Convoi de la liberté», qui avaient bloqué les rues autour de la colline du Parlement et plusieurs passages frontaliers.

Le témoignage prévu de Drew Dilkens aura lieu alors qu'un élément de preuve montre qu'il a échangé des textos avec le ministre fédéral de la Sécurité publique, Marco Mendicino. Dans ces messages, quelques minutes avant l'annonce du recours à la loi, le ministre sollicitait le soutien du maire pour «toute autorité supplémentaire», afin de maintenir le pont Ambassador ouvert.

Un résumé de l'échange est contenu dans un résumé des événements que la Ville de Windsor a soumis à la Commission sur l'état d'urgence avant l'audience de lundi, qui fournit un compte rendu détaillé de sa réponse au blocus.

Des manifestants dénonçant les obligations liées à la COVID-19 se sont installés sur le pont Ambassador dans la soirée du 7 février, déclenchant des sonnettes d'alarme des deux côtés de la liaison Windsor-Detroit – le passage frontalier le plus achalandé entre le Canada et les États-Unis.

Des centaines de millions de dollars de commerce sont transportés quotidiennement sur le pont, en particulier pour l'industrie automobile, qui, selon la ville, a souffert de la fermeture temporaire.

La police, munie d'une injonction du tribunal, a finalement expulsé les manifestants qui refusaient de partir, et le pont a été rouvert à la circulation aux premières heures du 14 février.

Des échanges de textos

Selon la chronologie des événements de la ville, M. Mendicino a envoyé un texto au maire Dilkens plus tard dans la matinée au sujet de la situation.

«Le maire Dilkens demande si le gouvernement fédéral prend des mesures [concernant] la Loi sur les mesures d'urgence», peut-on lire dans le document.

«Le ministre demande: "Dans la mesure où vous pouvez soutenir toute autorité supplémentaire qui donne à Windsor les ressources dont vous avez besoin pour garder le pont ouvert, les gens en sécurité, ce serait formidable."»

L'après-midi du 14 février, le premier ministre Justin Trudeau a annoncé qu'il invoquerait la Loi sur les mesures d'urgence, qui n'avait jamais été utilisée auparavant.

«Pendant les blocages illégaux, le ministre Mendicino était en contact régulier avec le maire Dilkens pour discuter de la meilleure façon pour le gouvernement fédéral de soutenir Windsor, y compris la possibilité d'utiliser la Loi sur les mesures d'urgence comme mesure nécessaire pour rétablir la sécurité publique», a indiqué le directeur des communications de M. Mendicino, Alexander Cohen, dans un communiqué.

«Nous sommes reconnaissants du maire Dilkens pour son partenariat pendant cette période difficile.»

Un porte-parole de M. Dilkens a déclaré que le maire avait été prévenu par un conseiller juridique de ne pas commenter les preuves, car il est sur le point de témoigner.

La question centrale de l'enquête est de savoir s'il était justifié de la part du gouvernement d'utiliser la Loi sur les mesures d'urgence pour mettre fin aux manifestations de l'hiver dernier. Des témoignages publics sont prévus jusqu'au 25 novembre.

À ce jour, elle s'est concentrée en grande partie sur les perturbations causées par les manifestants au centre-ville d'Ottawa.

Les projecteurs sur Windsor

M. Dilkens n'est pas le seul responsable de Windsor à comparaître lundi – l'enquête devrait également entendre Jason Crowley, le chef adjoint par intérim du service de police. En février, il était le surintendant qui servait de commandant des incidents critiques responsable de répondre à la manifestation.

Des détails sur le point de vue de la police de Windsor sur le blocus sont également contenus dans le résumé d'une entrevue que son chef de police par intérim, Jason Bellaire, a donnée à la commission en août. Celle-ci a été déposée en preuve.

Selon la commission, M. Bellaire a déclaré que les tentatives de négociation avec les manifestants du pont étaient difficiles, car chaque groupe avait des dirigeants différents.

Il a dit à la commission que le service de police de la ville n'avait jamais connu une telle situation auparavant, ajoutant que la Police provinciale de l'Ontario avait pris la tête de l'opération.

D'autres documents que la ville a soumis à la commission montrent qu'elle craignait également que si les manifestants étaient évacués d'Ottawa, ils tentent à nouveau de bloquer le pont Ambassador.

Stephanie Taylor, La Presse Canadienne