Le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador avise du «retour du secteur pétrolier»

Temps de lecture :
3 minutes
Par La Presse Canadienne, 2025
ST. JOHN'S — Le nouveau premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador s’est engagé mardi à redynamiser l’industrie pétrolière extracôtière de la province, affirmant que les gouvernements précédents avaient été bien trop réticents à promouvoir le pétrole et le gaz.
Tony Wakeham a indiqué qu’il se rendrait plus tard dans la journée à Ottawa, où il prévoit de demander au premier ministre Mark Carney de désigner un projet de développement pétrolier extracôtier comme un projet majeur d’intérêt national. Le premier ministre fait référence au projet «Bay du Nord», mené par le géant énergétique norvégien Equinor.
Il souhaite également que le gouvernement fédéral investisse davantage dans la défense nationale de la province.
«Pendant trop longtemps, nous sommes restés inactifs et nous avons eu peur de parler de pétrole et de gaz», a soutenu le premier ministre lors d’un discours sur l’état de la province, présenté par la Chambre de commerce de Saint-Jean.
«Je suis fier d’annoncer que nous sommes de retour dans le secteur pétrolier», a-t-il ajouté.
M. Wakeham et son Parti progressiste-conservateur ont remporté une courte majorité lors des élections du mois dernier, mettant fin à dix ans de règne libéral. Mardi, lors de son discours, il a vivement critiqué les libéraux, les accusant d'avoir trompé la population sur la situation financière critique de la province.
Terre-Neuve-et-Labrador affiche la plus importante dette nette provinciale par habitant du pays. Avant les élections du 14 octobre, les libéraux avaient estimé le déficit à 626 millions de dollars. M. Wakeham a déclaré que des informations lui donnaient «des raisons de croire» que la situation était pire, sans toutefois fournir de détails. Il a cependant promis une mise à jour financière le mois prochain.
«Disons simplement que c'est décevant», a-t-il confié aux journalistes après son discours.
Le premier ministre a fait campagne en promettant d'obtenir qu'Equinor construise les infrastructures – équipements et structures situés au-dessus de la ligne de flottaison – de son projet «Bay du Nord» à Terre-Neuve-et-Labrador afin de créer des emplois locaux. L'entreprise s'efforce cependant de rendre le projet plus abordable, notamment en faisant appel à des sous-traitants hors province pour une grande partie de la construction.
Mardi, M. Wakeham a indiqué qu'Equinor avait accepté de manifester son intérêt pour les travaux de surface. Si le projet peut être réalisé dans la province à un coût abordable et dans les délais prévus, il le sera, a souligné le premier ministre. Ses propos ont été applaudis par une foule d'environ 400 personnes réunies dans un hôtel de Saint-Jean.
Le premier ministre n'a pas précisé s'il accorderait à Equinor des subventions ou d'autres avantages financiers pour garantir l'obtention du contrat à Terre-Neuve-et-Labrador.
«Il ne s'agit pas de subventionner, mais d'être un partenaire, a-t-il expliqué aux journalistes. Nous allons travailler avec l'industrie pétrolière et gazière, être un véritable partenaire. Nous voulons que le gouvernement fédéral soit un partenaire, et c'est ainsi que nous y parviendrons.»
Equinor n'a pas encore décidé de donner suite au projet.
Parallèlement, des représentants du gouvernement travaillent à la mise en forme des modalités d'un examen indépendant d'un projet d'entente énergétique avec Hydro-Québec, élaboré sous l'égide du précédent gouvernement libéral, a-t-il ajouté. Les libéraux ont affirmé que l'accord injecterait environ 225 milliards de dollars dans la province au cours des 50 prochaines années.
M. Wakeham a promis non seulement de faire examiner l'accord, mais aussi de soumettre tout accord contraignant à un référendum public. Les responsables espéraient conclure des accords définitifs d'ici avril 2026, une échéance que M. Wakeham a qualifiée d'«artificielle».
Sarah Smellie, La Presse Canadienne