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Le procès des organisateurs du «convoi de la liberté» commence mardi

durée 08h01
5 septembre 2023
La Presse Canadienne, 2023
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2023

OTTAWA — Le procès criminel des organisateurs du «Convoi de la liberté», Tamara Lich et Chris Barber, commence mardi.

Mme Lich et M. Barber doivent répondre à des accusations liées à leur rôle dans les manifestations qui ont plongé la capitale canadienne dans le chaos l'année dernière.

Ils faisaient partie du groupe initial qui avait mobilisé un convoi de gros camions et de voitures pour se rendre à Ottawa à l’hiver 2022, afin de contester les restrictions de santé publique liées à la COVID-19 et le gouvernement libéral. 

Des centaines de véhicules avaient bloqué les rues du centre-ville et des milliers de manifestants s'étaient retranchés pendant trois semaines, organisant des fêtes toute la nuit avec des feux ouverts, klaxonnant à toute heure et remplissant les rues d'une odeur de diesel.

La manifestation avait inspiré des rassemblements similaires à plusieurs postes frontaliers internationaux et avait entraîné le premier recours à la Loi sur les mesures d'urgence depuis sa création en 1988.

Mme Lich et M. Barber sont tous deux accusés de méfait, d'entrave aux policiers, d'avoir conseillé à d'autres de commettre des méfaits et de l'intimidation.

Le procès devrait durer au moins 16 jours.

M. Barber, qui est propriétaire d'une entreprise de camionnage en Saskatchewan, est également accusé d'avoir conseillé à d'autres personnes de désobéir à une ordonnance du tribunal leur interdisant de klaxonner fort dans le centre-ville d'Ottawa.

Le procès doit rester concentré sur les accusations spécifiques contre Mme Lich et M. Barber, a plaidé l'avocat de Mme Lich, Lawrence Greenspon, lors d'une audience préliminaire cet été.

Il ne faut pas, a-t-il dit, qu’il s’agisse d’un procès criminel contre la contestation du convoi au sens large.

Chris Barber a témoigné devant une commission enquête fédérale l'année dernière que l'idée de la manifestation était initialement née d'une conversation entre lui et un autre chauffeur de camion sur la plateforme de médias sociaux TikTok.

Les deux camionneurs s’étaient exprimés sur les obligations vaccinales pour les camionneurs qui traversent la frontière et avaient évoqué le lancement d’une manifestation.

Au fil des semaines, de plus en plus de personnes s'étaient impliquées dans la planification d'une manifestation et l'objectif de la manifestation s'est élargi pour inclure l'élimination de toutes les mesures de santé publique liées à la pandémie et, pour certaines factions du groupe, le renversement du gouvernement élu du Canada.

Tamara Lich, une ancienne membre du mouvement indépendantiste de l'Ouest en Alberta, s'était jointe au groupe croissant d'organisateurs pour les aider avec leur présence sur les réseaux sociaux et avait lancé une collecte de fonds en ligne qui a finalement permis de recueillir 10,1 millions $ en dons.

Elle était devenue progressivement une figure de proue du mouvement. Quelques jours seulement après le début de la manifestation, Keith Wilson, l'avocat des organisateurs, l'avait présentée comme «l'étincelle qui a allumé le feu» du convoi.

Mme Lich et M. Barber avaient été arrêtés à la veille d'une intervention massive visant à expulser les manifestants des rues autour de la Colline du Parlement, après que les libéraux eurent déclaré l'état d'urgence nationale en vertu de la Loi sur les mesures d'urgence et approuvé des pouvoirs spéciaux pour la police.

M. Barber avait été immédiatement libéré sous caution, mais Mme Lich a été détenue en prison pendant 49 jours au total avant son procès.

Tamara Lich avait été libérée et autorisée à rentrer chez elle en Alberta avec une longue liste de conditions après un appel réussi environ un mois après son arrestation.

Elle avait de nouveau été arrêtée en vertu d'un mandat d'arrêt pancanadien en juin lorsque la Couronne l'a accusée d'avoir enfreint ses conditions de libération sous caution, après avoir été photographiée avec un autre organisateur de manifestation lors d'un événement à Toronto.

Elle avait reçu l'ordre de rester en prison jusqu'à son procès, mais avait fait appel de cette décision avec succès et avait été de nouveau libérée en juillet.

Laura Osman et Stephanie Taylor, La Presse Canadienne